Le mercredi 2 novembre, sept personnes (dont un gardien et une gardienne) ont été jugés par le tribunal judiciaire de Versailles pour une affaire de trafic de drogue à la prison de Bois-d’Arcy. Les faits se sont déroulés entre mars 2018 et février 2019.

La gardienne, âgée de 31 ans, a été embauchée en 2017. Rapidement, elle va avoir des rapports sexuels avec un premier détenu qui débouche sur la mise en place d’un trafic de drogue en février 2018. « Pour le compte du prisonnier, elle reconnaît avoir fait entrer dans le centre pénitentiaire 3 kg de résine de cannabis qu’elle cache dans ses chaussures et dans son soutien-gorge, de l’alcool et des cartes SIM », relate 78actu.

Un autre surveillant pénitentiaire condamné

La gardienne va réitérer ces faits (relations sexuelles et introduction de produits illicites) avec d’autres détenus, trois au total. « L’avocate de l’accusée a confié qu’elle s’est amourachée d’un détenu et n’a plus fait la différence entre ce qui était mal ou pas, car elle voulait bien faire avec lui. Mais elle n’a pas fait ça pour l’argent », relate le quotidien l’Alsace.

En effet, au départ, la surveillante pénitentiaire ne touchait pas d’argent pour cela. Puis, ces introductions répétées ont fini par être rémunérées. Elles ont permis à cette dernière de cumuler 2 900 euros sur une carte prépayée.

« Mise sur écoute pendant plusieurs mois, la gardienne est interpellée le 20 février 2019 en direction de son travail avec 200 grammes de résine de cannabis cachés dans la poitrine », continue 78actu. Le détenu de qui elle s’est éprise est lui aussi arrêté au domicile de la gardienne. (Il était sorti de prison en décembre 2018, Ndlr). « Les trois autres détenus ainsi qu’un intermédiaire proche ont connu le même sort. »

Un autre surveillant pénitentiaire a également été condamné pour trafic de drogue dans la prison. Il aurait introduit à quatre reprises de la résine de cannabis pour un détenu, entre juin et septembre 2018. « Un jour, sur l’heure du repas, on est allés à la cabine téléphonique et c’est là que l’on a convenu du trafic », a expliqué le détenu à qui étaient destinés les produits stupéfiants.

« Les policiers mettent la main sur 421 SMS et 27 appels échangés. Le surveillant donnait rendez-vous au [dealer] sur le parking du Leclerc de Bois-d’Arcy au niveau de la station de lavage. Il récupérait le stupéfiant et l’introduisait ensuite en prison en le glissant dans son caleçon », poursuit 78actu.

Le surveillant n’a touché que 400 € pour ce trafic

Le détenu et le surveillant ne nient pas les transactions illégales mais l’un comme l’autre se rejettent l’initiative. Le gardien explique avoir plié sous la menace. « Il m’a pris à part et m’a menacé en me disant qu’il connaissait ma femme et savait où elle travaillait, qu’il connaissait mes enfants et savait où ils allaient à l’école. J’ai eu peur », a déclaré le surveillant pénitentiaire. En tout et pour tout, le surveillant n’a touché que 400 € pour ce trafic.

Après le délibéré, la surveillante pénitentiaire a écopé de 24 mois de prison dont 6 avec sursis. Une peine identique à celle du détenu qui est sorti de prison en décembre 2018. Quant à son collègue surveillant, il a été condamné à 18 mois de prison, la même peine que le détenu avec qui il avait mis en place le trafic de drogue.

CREDIT PHOTO : ILLUSTRATION