YPREMA entreprise indépendante experte en transformation de matériaux de déconstruction du bâtiment et des travaux publics, en transformation des mâchefers (résidus de l’incinération du charbon ou des déchets dans les usines, Ndlr) et des terres inertes (des déchets principalement produits par l’activité de construction), a été fondée en 1989.

L’entreprise possède aujourd’hui 13 sites d’exploitation répartis sur quatre régions. Pour fêter les 30 ans de la centrale de Trappes, mise en service en 1992, YPREMA a organisé une conférence de presse le 27 octobre, suivie par La Gazette. Après un court métrage qui retraçait les grandes lignes de l’histoire de la société, son président, Claude Prigent, s’est félicité d’être implanté à Saint-Quentin-en-Yvelines malgré le fait que l’entreprise possède « un bail précaire depuis une vingtaine d’années sur ce terrain qui appartient à RFF (Réseau ferré de France). Nous voulons garder YPREMA ici. Nous sommes prêts à étudier des projets sur Saint-Quentin-en-Yvelines, par exemple, pourquoi pas le long de la rue Politzer. »

L’illustration du circuit court dans le domaine des travaux publics

Le site de Trappes situé entre la voie ferrée et la RN10, est un emplacement idéal pour l’entreprise car « la configuration du site de Trappes est la meilleure possible. Nous sommes au cœur de la ville nouvelle et nous disposons d’une surface de 10 000 m² de forme rectangulaire où se trouve l’installation au milieu avec les dépôts autour », explique Christophe Barroso, directeur d’exploitation. Six salariés sont employés sur la plateforme de Trappes qui a, en 2021, réceptionné et traité 60 000 tonnes de déconstruction du BTP pour 59 000 tonnes de matériaux recyclés utilisés sur des chantiers à proximité. En effet, l’entreprise participe au circuit court dans le domaine des travaux publics en se fournissant en matériaux dans un périmètre de 15 à 20 km autour du site.

Quid du fonctionnement ? Des trains et des camions arrivent sur site pour décharger les matériaux de déconstruction. Sur place, ces matériaux sont recyclés pour être transformés en produits qui seront ensuite vendus à des entreprises du BTP basées non loin du site. Des produits qui seront utilisés par exemple pour les sous-couches des chaussées « de qualité équivalente aux matières premières. C’est une démonstration vertueuse de l’économie circulaire », se félicite son président. YPREMA contribue à l’évolution des tissus urbains. « Comme les villes doivent se renouveler tous les 20 ans en moyenne, nous aurons toujours du travail, car les ressources en matières premières sont illimitées. Nous sommes véritablement un exemple de transition écologique », poursuit-il.

« Nous travaillons avec de nombreuses entités publiques et privées, mais nos premiers clients sont les entreprises de réseaux de gaz, de PTT ou d’assainissement… » YPREMA a déjà collaboré avec l’agglomération de SQY. C’est elle qui a notamment fourni les matériaux pour la piste du Stadium BMX, un des sites olympiques des JOP 2024. « Nous sommes aussi intervenus sur la RN10 et nous couvrons beaucoup d’autres chantiers à proximité de notre centrale de Trappes », explique Pierre Prigent, directeur du développement.

Un point cher aux yeux de son président est le fait que l’entreprise soit tournée vers l’écologie et le développement durable. Pour illustrer ces propos, Claude Prigent a expliqué que « sur notre centre de production de Massy, on nous avait imposé 20 % de surface paysagère, ce que nous avons bien sûr respecté. Aujourd’hui, les sites sont plus propres en sortie qu’en entrée », se réjouit-il. En plus de diminuer son empreinte carbone en s’installant à proximité des villes ou en ayant recours au double fret entre la centrale de Trappes et les carrières de Voutré par exemple, des mesures sont prises pour gérer les nuisances sonores et les poussières qui peuvent importuner le voisinage.

L’utilisation de canons à brumisation ou encore le capotage, l’arrosage et le bâchage des camions pour limiter l’envol des poussières se sont révélés efficaces. Tous les trois ans, des mesures de bruit et de poussières sont réalisées par un prestataire indépendant. « Toutes les dernières mesures effectuées montrent que les limites réglementaires sont respectées, rassure Pierre Prigent. Nous faisons par exemple beaucoup moins de bruit que la RN10 ou que la voie ferrée. »

Ali Rabeh, maire de Trappes (Génération.s), s’est exprimé pour célébrer les 30 ans de l’entreprise sur le territoire de sa commune. « Trappes est une ville nouvelle en pleine régénération, mais c’est également une ville cheminote depuis toujours, a-t-il déclaré. Il était donc logique que YPREMA, entreprise citoyenne à bien des égards, s’implante sur le territoire. » Preuve en est, le partenariat avec l’ESC (Étoile sportive des cheminots) Trappes qui dure depuis 20 ans. « C’est extrêmement rare sur une durée aussi longue », a conclu l’édile, ravi.