L’heure du verdict. Le 19 octobre, l’association Sens civique organisait en mairie de Voisins-le-Bretonneux une réunion pour restituer les résultats de sa grande consultation citoyenne intitulée Voisins 2035, en présence d’élus de la commune, dont la maire, Alexandra Rosetti (UDI), mais aussi de Lorrain Merckaert (DVD), maire de la ville voisine, Montigny, et vice-président de SQY à l’urbanisme et à l’aménagement du territoire, et du député de la circonscription et ministre Jean-Noël Barrot (MoDem). Sens civique, association d’une trentaine d’adhérents née en 2019 du Grand débat national, a pour but de « permettre aux citoyens d’échanger entre eux sur leur vision de la cité », selon son président, Pascal Dubois.
Voisins 2035, consistant à consulter les habitants sur leur vision de la commune à l’horizon 2035, s’inscrit dans cette lignée. La réunion de restitution de ce projet était ainsi très attendue. « L’objectif qui a été recherché dès le départ par Sens civique, c’est de faire en sorte d’utiliser les remarques des citoyens pour bâtir un projet de Voisins de demain. 2035 pour sortir des échéances électorales, au-delà des deux mandats, […] de façon à imaginer un futur différent », a expliqué Pascal Dubois aux 60 à 70 personnes réunies dans la salle du conseil municipal. L’échéance de 2035 a été retenue également car « il va y avoir des transformations extrêmement profondes dans le cadre du développement durable », abonde Yves Londechamp, vice-président de Sens civique.
Le rendez-vous du 19 octobre concrétisait huit mois de travail de l’association, marqués par plusieurs étapes. Marches exploratoires, parcours commentés, rencontres d’étape, ateliers participatifs… Ces différents rendez-vous ont permis de recueillir le point de vue d’habitants, sur lesquels l’association s’est appuyée, notamment grâce à des outils numériques comme « une application de cartographie participative », mentionne Pascal Dubois, évoquant « 550 contributions » déposées.
Enfin, une enquête citoyenne a été réalisée du 15 juillet au 30 septembre et a recueilli 450 réponses. « C’est bien, mais sur le plan de la représentativité, ce n’est pas encore suffisant, reconnait Yves Londechamp. Sur le plan de la répartition par âge, […] les répondants, il y en a très peu en-dessous de 35 ans (environ 5 %, Ndlr), alors que ça représente une fraction significative de la population, de l’ordre d’une trentaine de %. » Il fait aussi état d’une « surreprésentation des habitants en pavillon (91 %) » dans les répondants. Sens civique a segmenté l’enquête en sept parties : ville responsable, ville autonome, ville mobile, ville inclusive, ville agréable, ville productive, et ville citoyenne et participative. Parmi les propositions plébiscitées, la rénovation thermique de l’habitat, ou encore un service direct sans correspondance.
Ces idées se retrouvaient au cours des interventions de différents citoyens vicinois ayant pris part, lors de la réunion du 19 octobre, à des tables rondes où les participants devaient réfléchir à plusieurs problématiques. Quatre problématiques ont été travaillées : évolution de la population, centre-ville, circulation, et démocratie participative. Ont ainsi été évoqués par les Vicinois la volonté de logements sociaux intermédiaires, d’un centre-ville vivant et davantage piéton, la connexion entre quartiers, notamment par des liaisons douces, une meilleure fréquence dans certaines lignes de transports en commun, ou encore un processus démocratique où les citoyens sont associés aux projets le plus en amont possible.
L’ensemble des travaux depuis le début du projet « sera mis à disposition sur le site de Sens civique », affirme Pascal Dubois. Ce qui permettra d’élaborer « un récit partagé de la ville, communiqué à tous les Vicinois […] et qui pourra orienter la municipalité », indique le site internet de l’association. La maire, Alexandra Rosetti, se montre en tout cas séduite par la démarche. Elle souligne toutefois que les choses évoluent par rapport à ce qui pouvait être prévu initialement par une majorité, surtout dans le contexte actuel. Elle concède ainsi avoir, depuis sa réélection en 2020, « l’impression qu’on ne fait que gérer des crises ». Mais l’édile l’assure : « Tous les sujets abordés ce soir sont complètement en phase avec les préoccupations des élus. »