De nombreux Saint-Quentinois ont du talent et, pour certains, il est reconnu par l’attribution de prix. Perrine Flipo s’est vu remettre le 28 septembre le Rabelais des jeunes talents de la gastronomie. Ce trophée, dont c’était la 10e édition, est organisé par la Confédération générale de l’alimentation en détail. Il est décerné à des jeunes âgés de 17 à 29 ans, exerçant dans l’un des 13 métiers de bouche (boucher, boulanger, brasseur, caviste, charcutier-traiteur, chocolatier, crémier-fromager, cuisinier-serveur, épicier, glacier, pâtissier, poissonnier, primeur) et qui « se sont distingués au travers de divers examens et concours au sein de leur profession », indique le site internet de cette récompense que près de 300 jeunes ont reçue depuis sa création en 2012.
Perrine Flipo, 27 ans, qui dirige depuis un an le magasin La Vignery de Guyancourt, fait partie des trois lauréats dans la catégorie caviste, et des 35 de la promotion 2022, toutes catégories confondues. « Il y a pas mal de fierté, confiait-elle au lendemain de la remise des prix. En plus, on était trois lauréats dans la section caviste, et on est tous les trois de La Vignery (Jonathan Guilllet du magasin de Rambouillet et Jonathan Leininger de celui de Schweighouse-sur-Moder en Alsace, Ndlr). C’est un super prix, ça récompense notre travail. Après, c’est du bonus, car on fait un métier de passion. J’aime ce que je fais, tous les matins c’est un plaisir de découvrir des nouveaux produits, et être récompensée pour quelque chose qui nous plaît, c’est un peu la cerise sur le gâteau. »
Pour la jeune femme, le vin est une vocation venue presque naturellement. « J’ai mes grands-parents d’un côté qui sont Bourguignons et de l’autre qui sont Bordelais. Sans être des grands connaisseurs, j’ai toujours eu une bouteille de vin à table, se souvient-elle. Donc c’est un peu naturellement que je me suis dit : ‘‘J’ai envie de vendre un produit qui est sympa, qui est cool’’, que les gens soient contents de venir nous voir aussi. Car si vous vendez des appareils médicaux [par exemple], ce n’est pas la même chose, la relation avec le client est différente. Et ce que j’aime bien justement avec le métier de caviste, c’est que les gens reviennent le lendemain ou trois jours après, en disant : ‘‘On a passé une super soirée, c’était cool, vos conseils étaient géniaux, merci’’, ou à l’inverse ‘’Ça ne nous a pas trop plu, il faudra trouver autre chose’’. »
Elle a ainsi suivi des études dans une école de commerce en optant pour une spécialisation commerce des vins et spiritueux, en alternance. « Tous mes stages, je les ai faits dans le milieu du vin, souligne-t-elle. Même quand je n’étais pas dans une école de vin, j’ai fait pas mal de petites choses, de l’oenotourisme, du marketing, du merchandising, un peu de caves. J’ai travaillé sur un domaine pour faire les petites mains sur plein de choses. » Et à la fin de ses études, après cinq semaines de voyage pour « souffler un peu », a débuté l’aventure au sein de La Vignery, cette chaîne de boutiques de vin comptant 22 magasins en France.
Elle va retenter sa chance au concours du meilleur caviste de France
Perrine Flipo a d’abord intégré l’enseigne La Vignery de Rambouillet en août 2019. Après deux ans en tant que conseiller de vente caviste, elle est devenue en septembre 2021 responsable du magasin de Guyancourt, qui s’ouvrait alors, portée par l’envie « de grandir un peu, d’avoir plus de responsabilités, de choses à faire, de découvrir un peu les autres aspects du métier », explique-t-elle.
Elle est ainsi à la tête d’une boutique de trois salariés (dont elle) et un stagiaire. On y trouve des vins de « toutes les régions de France, quelques vins du monde », mais aussi d’autres alcools, comme de la bière, du whisky, du rhum. « On fait à peu près tout ce qui se boit, résume-t-elle. On a même de l’eau (rires), des bières sans alcool, des vins sans alcool, des petits jus de fruits. » Soit au total 2 500 références, dont 1 500 sur les vins.
Et désormais, Perrine Flipo peut fièrement poser son Rabelais des jeunes talents de la gastronomie à côté de la caisse. Pour l’obtenir, elle a passé le concours du meilleur caviste de France, dont la première épreuve se déroulait en mai. « Le prix Rabelais a été décerné grâce aux premières notes de la première épreuve du concours », explique-t-elle. Elle a donc été sélectionnée pour la deuxième épreuve début septembre, mais pas pour la troisième. « La première épreuve, vous êtes 250, la deuxième vous êtes 40, et là c’est les huit premiers qui sont passés », fait-elle savoir, bien décidée à retenter sa chance. « Dans deux ans peut-être, glisse-t-elle. Je me réinscrirai sans doute, c’est même quasiment sûr. » Pour peut-être un nouveau trophée à son palmarès.