Un concours pour l’avenir du confort thermique au sein des habitations. Airwell, entreprise spécialisée dans le génie climatique et thermique, organisait, le 2 juin au sein de ses locaux de Montigny-le-Bretonneux, la remise des prix de son 1er challenge étudiant sur les solutions permettant d’optimiser la consommation énergétique des ménages. Ce concours a été pensé en 2016 par Laurent Roegel, PDG de cette entreprise de 72 salariés (en comptant ses trois implantations, à Montigny, Valence, et Caen), dans le cadre de son plan pour relancer la société, qui avait connu des difficultés dans les années 2000.

« En 2014, on s’est vraiment posés en se disant ‘‘On va redevenir leader, mais leader de quoi ?’’, évoque-t-il. À force d’analyser le marché, on s’est dit […] qu’il fallait qu’on [passe] du côté ‘‘Je fabrique un produit’’ à ‘‘Je crée un écosystème’’. La pompe à chaleur devient un composant, je rajoute du photovoltaïque, des objets connectés, de la donnée, pour créer des algorithmes d’efficacité énergétique. Ça, c’est un virage stratégique qu’on a entamé en 2014-2015, poursuit le dirigeant. Donc, très rapidement, en 2016, j’ai voulu créer un challenge étudiant. Je me suis dit que l’innovation, les idées du futur, si on veut être disruptif, à la mode, si on veut voir où sera le marché dans dix ans, il va falloir qu’on travaille avec ces jeunes-là. Ils vont avoir les idées d’où sera le marché dans dix ans. »

Le lancement du concours a pris un peu de temps. « On était un groupe qui avait perdu beaucoup d’argent, il fallait d’abord rétablir la finance, renouveler les équipes, […] ce n’était pas le moment », explique Laurent Roegel. Il a finalement été lancé six ans plus tard, avec pour objectifs d’« avoir de nouvelles idées autour de l’innovation et de l’efficacité énergétique », et de « récupérer et voir arriver des jeunes, les accompagner dans la création de start-up, dans leur vie », selon le PDG.

Une soixantaine d’équipes ont participé, venant de différentes écoles d’ingénieurs et de commerce en France. Ils planchent depuis le 10 janvier sur leurs projets. Après deux phases de sélection en interne, cinq équipes finalistes ont été retenues, puis un jury de six membres – trois d’Airwell et trois personnes extérieures – a désigné une équipe de cinq étudiants de l’EPF, école d’ingénieurs située à Cachan, comme lauréate du premier prix, à savoir un drone. « 99 % de votre présentation, c’est notre plan de développement sur trois ans. Mais je sais que certaines idées viennent de vous », leur a déclaré Laurent Roegel, saluant « l’animation, la qualité de présentation, les échanges, la pertinence » de ces étudiants.

Leur solution consiste à apporter des améliorations à l’application Airhome, déjà existante, développée par Airwell, en lien avec des capteurs et dispositifs énergétiques, le tout fonctionnant grâce à une Intelligence artificielle (IA). « On s’est dit qu’on allait implémenter une intelligence artificielle dans Airhome, pour prédire la consommation de l’utilisateur, quand il serait chez lui ou en déplacement, et aussi, pour pouvoir améliorer sa façon de consommer, expose Juliette André, l’étudiante cheffe de projet du groupe. C’est une solution sur l’application, qui peut marcher avec des capteurs ou non suivant ce que veut l’utilisateur, avec GPS, données Linky, et données météorologiques. » Elle ajoute qu’un tel dispositif permettrait d’améliorer sa consommation de 10 à 15 %. Elle et ses camarades ont travaillé en moyenne 4 h par semaine sur le projet, leur école leur libérant souvent le jeudi matin pour qu’ils s’y consacrent.

Cette équipe d’étudiants, après ses six mois de cours et six mois de stage leur restant, pourrait se servir de ce concours comme un tremplin pour travailler chez Airwell. « À voir, on ne se ferme aucune porte », répond Juliette André. C’est en tout cas aussi un des buts du challenge Airwell. « C’est une forme de recrutement ou d’accompagnement de start-up. Si des jeunes ont deux ou trois projets, ça peut aussi être un accompagnement dans la création de leur société ou dans notre intégration », assure Laurent Roegel, qui se dit «  surpris par les 66 [participants], par le nombre d’équipes, par la qualité des [cinq] finalistes », mais « un peu surpris négativement par l’absence de prototype » dans les présentations.

« Ils sont beaucoup plus dans le conceptuel que dans le prototype.[…] Peut-être qu’on n’a pas ciblé le timing assez bien avec leurs projets de fin d’année », reconnaît-il. Ce qui fera peut-être partie des éléments à ajuster pour la 2e édition, l’année prochaine. En attendant, le groupe prévoit d’inaugurer un centre de formation fin septembre, dans un bâtiment qu’il vient d’acquérir juste à côté de celui qu’il occupe actuellement à Montigny.