La réunion, qui s’est déroulée de 19 h 30 à 21 h 30, a porté sur cinq grands thèmes qui étaient la protection de l’environnement, le paysage et le cadre de vie, les données socio-économiques, la mobilité et les déplacements, et une commune active et attractive.

Concernant la protection de l’environnement, « un des objectifs est de connecter la trame verte et bleue à une échelle régionale », explique Caroline Zoubiri, urbaniste à SQY. «  62 % de Coignières est composé d’espaces naturels à préserver pour permettre à la faune et la flore de vivre sur le territoire sereinement, car nous avons répertorié six espèces protégées dans la ville », abonde Léa Assouline, également urbaniste à SQY. Le souhait des habitants de soutenir l’agriculture locale, en parallèle du développement des circuits courts, a été entendu car Coignières présente 20,5 % de zones agricoles, dont 70 % d’agriculture biologique.

Les deux urbanistes ont aussi évoqué des enjeux importants comme la renaturation des espaces imperméabilisés, la végétalisation des espaces publics et des zones commerciales, ou encore la création d’îlots de fraîcheur, qui seront déterminants pour les villes de demain.

Au niveau du paysage et du cadre de vie, « les entrées de ville sont peu lisibles et peu qualitatives, notamment quand on arrive depuis Maurepas, il faut clarifier cela », explique Léa Assouline. « Il faut également ouvrir davantage les espaces agricoles et les forêts », poursuit-elle. « Autour de l’église, pour laquelle la commune a fait une demande de classement parmi les monuments historiques, il faut améliorer cet îlot central avec la création d’une zone piétonne plus sécurisée », explique Didier Fischer, maire DVG de Coignières.

« Nous souhaitons préserver le caractère rural de la ville tout en réduisant les impacts négatifs (pollution sonore et visuelle) amenés par la RN10 et la voie ferrée. Il est temps de supprimer la fracture est/ouest de la commune », déclarent les deux urbanistes. Il y a précisément 4 386 habitants à Coignières. C’est la commune « la moins dense de l’agglomération » a bien rappelé le maire. 500 logements, imposés par l’État, devront être construits à Coignières d’ici 30 ans. « Le Schéma directeur de la Région Île-de-France (Sdrif), préconise une urbanisation à proximité des gares pour éviter de multiplier les déplacements en voiture et favoriser les transports en commun », explique Caroline Zoubiri face à la crainte d’une habitante qui « trouve étonnant de construire à proximité d’une gare en raison des nuisances sonores ».

Pour les mobilités et déplacements, le constat fait sur la voiture est péjoratif. « Apaiser la RN10, où 68 800 voitures circulent chaque jour, est indispensable pour faciliter la traversée et réduire les fractures urbaines », commente une urbaniste sur ce thème ô combien important pour les habitants.

Au sujet de la gare, qui date de 1902, elle est « trop peu fréquentée », selon une habitante. « Il n’y a plus aucun personnel dans la gare pour aider les personnes à mobilité réduite (PMR) et si vous avez un problème, il faut appuyer sur un bouton en espérant obtenir une réponse », se désole l’édile. Pour améliorer la circulation dans la ville, les mobilités douces doivent être davantage développées car 60 % des Coigniériens utilisent encore leur voiture. « Les trottinettes électriques sont pratiques, mais elles sont déjà très mal parquées et empêchent justement la mobilité car elles sont soit toutes à un endroit, soit en travers des trottoirs et des pistes cyclables », témoigne un habitant.

« La société chargée de la gestion des trottinettes les ramasse et les remet dans les bons emplacements, mais, oui, vous avez raison, il faut améliorer les usages et les stationnements. Dans un avenir proche, nous voulons faire des liaisons en trottinette avec les communes voisines du Perray-en-Yvelines et des Essarts-le-Roi », a annoncé Didier Fischer. Enfin, la volonté de développer les pistes cyclables a été approuvée par tous. « Il n’y a pas de réseau bien défini sur nos pistes cyclables, comme je dis souvent, elles commencent n’importe où et finissent nulle part. Nous allons remédier à cela, car elles sont parfois dangereuses », a précisé le maire.

Niveau attractivité, le « manque de grosses entreprises attractives » relevé par une habitante, a été souligné par les urbanistes, tout comme la volonté de créer un nouveau « lieu de vie, comme un café » évoqué par un autre habitant. « Nous avons 6 000 emplois salariés sur la commune pour seulement 2 000 actifs. Il y a une inadéquation entre le profil des actifs et les emplois qui sont proposés sur le territoire qui sont majoritairement des emplois peu qualifiés. L’économie est très peu spécialisée, donc la question c’est : décide-t-on de se spécialiser dans un seul domaine et d’y exceller ou alors vise-t-on plusieurs champs d’activités ? », a ajouté Léa Assouline. « L’idée, avec ce PLU, c’est de faire un projet cohérent mais qui n’est pas figé dans l’avenir », a conclu Cyril Longuépée, 2e adjoint à Coignières, chargé de l’urbanisme.

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