Face à la diminution et au vieillissement de leur population, aux fermetures de classes successives, nombre de communes de Saint-Quentin-en-Yvelines ont pris la difficile décision de fermer des écoles ces dernières années. Épargnée jusque-là, Voisins-le-Bretonneux se trouve aujourd’hui confrontée à ce choix drastique et cornélien. « Nous serons la dernière à nous engager dans cette voie-là », souligne la maire, Alexandra Rosetti (UDI).

Les résultats d’un audit commandé à un cabinet indépendant montrent que deux écoles en particulier pourraient être concernées : Les 40 Arpents et le Bois de la Garenne. Cette dernière, la plus grande de la ville, ouverte en 1978, ne pourrait faire l’objet d’une rénovation et devrait être démolie pour être reconstruite le cas échéant. Un choix inenvisageable pour les finances de la municipalité.

« Nous avons cherché toutes les solutions possibles, assure la maire. Même de reconstruire une plus petite école, mais il faudrait trouver un minimum de 6 millions d’euros. D’autres écoles de la ville sont en capacité d’accueillir les enfants et nous avons un accord avec Montigny-le-Bretonneux pour mettre des élèves à l’école Satie, juste à côté. » Et d’ajouter : « Nous avons bien conscience que cela génèrera d’autres complications par ailleurs mais nous allons regarder toutes les possibilités pour faciliter la vie des parents, trouver des solutions de transport et éviter de séparer les fratries. »

Cette décision, jamais simple à prendre pour une commune, soulève bien souvent des incompréhensions et des oppositions. Et Voisins-le-Bretonneux n’échappe pas à la règle. Du côté des parents d’élèves, comme de l’opposition, ni les différentes réunions ni les points d’information, n’ont levé les inquiétudes. Deux pétitions circulent et elles ont déjà recueilli plus d’un millier de signatures chacune.

Penser au bien-être des enfants

Non convaincus par les résultats de l’audit et le véritable but poursuivi par la Municipalité les parents d’élèves demandent à ce que la Mairie « reprenne le projet pour le faire aboutir correctement, explique Nicolas Ginestet, un des parents d’élèves, non affilié à une fédération. Il faut penser au bien-être des enfants avant de penser aux intérêts économiques. Le risque d’un tel projet est également une hyper-concentration de tous les commerces, services et équipements en centre-ville avec les problèmes d’embouteillages, de stationnement, etc. » Et d’ajouter : « À l’heure où le GIEC tire une nouvelle fois la sonnette d’alarme, le principe appliqué à la création de la Ville nouvelle de “un quartier, une école“ est plus que jamais d’actualité. Pourquoi vouloir faire le contraire ici ? »

L’opposition, par la voix d’Olivier Afonso (DVD), s’est également saisie de cette question. Il comprend qu’au regard de la diminution du nombre de jeunes enfants à scolariser, les classes à double niveau soient de plus en plus nombreuses, il est donc « normal d’étudier l’évolution de nos 6 groupes scolaires », il estime que « les Vicinois doivent pouvoir s’exprimer. Notre maire doit s’ouvrir à la démocratie participative. Je demande donc à MmeRosetti d’organiser un référendum local sur cette question majeure de l’avenir de nos groupes scolaires. Pour nous, la réponse est claire, oui, il faut maintenir nos écoles ouvertes. »

Pour Madame la maire, cette solution est inapplicable. « Nous faisons autant de concertations que possible à Voisins-le-Bretonneux, mais ce sujet est trop douloureux, trop complexe pour l’envisager, explique Alexandra Rosetti. Si l’intérêt particulier primait, je la laisserais ouverte, mais nous devons penser à l’intérêt général avant tout. » Et de préciser : « J’ai demandé aux élus de la ville, majorité et opposition, de se positionner en leur âme et conscience sur cette question. Il faudra donc que cela soit voté en juin prochain en conseil municipal. »

Quant à l’avenir du site, même si l’édile a un temps évoqué l’hypothèse d’y installer une cuisine centrale, pour le moment, rien n’est décidé. « Nous voulons construire l’avenir du site avec les habitants, assure Alexandra Rosetti. Il faudra un projet qui s’intègre dans le quartier, dans le tissu urbain existant en prenant en cause les réflexions des riverains. »