L’école des 40 Arpents fermée dès septembre 2022 ? C’est ce que craignent plusieurs habitants au sujet de cet établissement, situé dans le quartier de la Bretonnière à Voisins-le-Bretonneux. Une pétition a même été mise en ligne et a rapidement dépassé les 800 signatures, tandis qu’un rassemblement d’une centaine d’habitants s’est déroulé le 7 novembre.

Ses auteurs insistent notamment, « en tant que parents et grands-parents d’enfants qui y sont scolarisés, en tant qu’habitants et commerçants de la Bretonnière » sur « la nécessité de maintenir l’école ». Ils invoquent sept motifs différents : leur attachement à une école de proximité, la croissance des effectifs à l’école des 40 Arpents, l’école comme « repère de stabilité essentiel » pour des enfants déjà éprouvés par les confinements successifs, les risques d’augmentation du trafic, les temps de marche supplémentaires et la traversée d’« axes dangereux » pour les élèves afin de se rendre dans d’autres écoles plus éloignées, les effets néfastes sur l’attractivité du quartier et la volonté de conserver des services de proximité accessibles à pied ou à vélo.

Interrogée sur le sujet lors d’un Facebook live le 10 novembre, et contactée par La Gazette, la maire de Voisins, Alexandra Rosetti (UDI), assure qu’« aucune décision n’est prise » sur le devenir de cette école, mais n’exclut rien. « Cette année, les parents d’élèves nous ont sollicités, car ils constatent, comme nous, que les effectifs baissent tous les ans, car tous les ans, nous avons des fermetures de classes », explique-t-elle, rappelant que celles-ci « sont décidées par l’Éducation nationale, pas la Ville », et soulignant le risque, avec ces fermetures, d’« avoir des doubles niveaux de plus en plus chargés ».

« Il y a des fermetures car il y a de moins en moins d’élèves, et peut-être aussi que l’Éducation nationale a plus de mal à recruter des enseignants, et quand ils doivent faire des choix entre une commune plus défavorisée et Voisins, c’est Voisins qui a des fermetures de classes, poursuit l’élue. Donc on a dit : ‘‘On va lancer un travail sur la question pour voir ce qu’on peut faire’’.»

La maire fait ainsi savoir que deux cabinets d’études ont été mandatés par la Municipalité. L’un travaille sur les bâtiments communaux et a déjà livré son rendu sur les écoles, qui doit être présenté cette semaine aux familles. « Globalement, les bâtiments scolaires sont bien entretenus, rapporte-t-elle. Il y en [a] malgré tout deux qui ne sont pas en très bon état, ils sont vieillissants, et faire des investissements sur des écoles, ça coûte très cher. Donc on les a faits école par école. Ça ne veut pas dire : ‘’Le bâtiment est en mauvais état, faut-il fermer l’école ?’’. ça veut dire : ‘‘Il est en mauvais état, faut-il fermer l’école ? La réhabiliter ? La reconstruire ?’’ » Elle affirme ainsi que tous les scénarios sont sur la table.

« Pas une fermeture déguisée »

L’autre cabinet, que l’édile doit prochainement rencontrer, est spécialisé dans la carte scolaire. « [Il] va avoir comme mission de regarder tous les espaces disponibles dans les écoles, comment les écoles sont organisées, les déplacements qui existent entre chaque école, et l’impact des nouveaux projets immobiliers », précise Alexandra Rosetti.

Concernant l’argument de l’augmentation des effectifs à l’école des 40 Arpents, qui serait selon les parents d’élèves la seule de la ville avec des effectifs en croissance, la maire parle d’« effectifs artificiellement grossis par des dérogations des enfants d’autres quartiers ou d’autres communes ». « Il y a 143 enfants. Sur ces 143 enfants, j’ai 22 dérogations, donc 22 enfants qui viennent soit d’autres rues de la commune, soit d’autres communes, et j’ai en plus 29 enfants qui viennent de la rue Hélène Boucher, détaille-t-elle. Donc[…] l’école est alimentée par une centaine d’enfants du quartier même. »

Un Vicinois dont les deux enfants sont scolarisés aux 40 Arpents, et qui a préféré conserver l’anonymat, nous a lui confié craindre avant tout l’impact sur les élèves, et parle d’une fermeture d’école décidée « de manière discrète, cachée ». Alexandra Rosetti assure que « ce n’est pas une fermeture déguisée. J’aurais pu faire le choix d’avancer dans mon coin toute seule. Là, au contraire, j’ai fait le choix d’associer les parents à la démarche, […] de faire une newsletter régulière pour informer tous les parents de l’avancement de ce travail. »

Également accusée par certains parents de faire des choix guidés par la rentabilité, l’élue répond que « jamais une école n’a été rentable, on ne cherche pas la rentabilité », rappelant toutefois être « comptable des deniers publics ». Elle espère un rendu des études pour le premier trimestre 2022. Rendu qui aboutira à une fermeture dès la prochaine rentrée de septembre ? « Je ne sais pas », se contente de répondre la maire.