Plus d’une centaine de personnes (professeurs, parents d’élèves et élus), dont le maire de Trappes, Ali Rabeh (Génération.s), se sont donné rendez-vous, le jeudi 14 avril à 18 heures, devant la Direction des services départementaux de l’éducation nationale des Yvelines (DSDEN) située à Guyancourt, pour exprimer leur mécontentement suite au refus de celle-ci de reconsidérer les dotations horaires [l’enveloppe d’heures allouées à chaque établissement pour fonctionner, ndlr], pour la rentrée 2022.

Cette manifestation fait suite aux deux grèves survenues les 21 et 28 mars dernier. Les trois collèges de Trappes : Gustave Courbet, Youri Gagarine et Le Village sont classés REP ou REP+, des établissements où les élèves rencontrent des difficultés sociales plus significatives.

« Les personnels des collèges et les parents d’élèves, regroupés sous l’égide des fédérations UNAAPE et FCPE, restent cependant mobilisés pour assurer aux élèves des conditions d’apprentissage décentes », précise un communiqué transmis à La Gazette par Fanchon Cadereau, professeure au collège Gustave Courbet.

« Afin de dénoncer cette baisse des moyens attribués aux collèges de Trappes pour la rentrée 2022, baisse qui annonce à plus ou moins long terme le démantèlement de l’éducation prioritaire, les enseignants mobilisés des collèges de Trappes appellent au rassemblement devant les bureaux de la DSDEN », poursuit le communiqué.

Un rassemblement qui a donc mobilisé plusieurs syndicats de l’enseignement dont le syndicat national des enseignements de second degré (SNES-FSU) , Force ouvrière (FO), la Fédération syndicale unitaire (FSU) ou encore la CGT. « C’est la dixième année [de suite] que l’on subit des suppressions de postes, en particulier dans les ZEP (Zones d’éducation prioritaire) », tempête un membre du SNES-FSU, professeur dans un collège d’Élancourt.

« Nous avons déjà organisé plusieurs rassemblements en janvier et février, pour protester contre la réduction de la dotation horaire globale. La direction ne veut pas nous entendre ? Très bien, nous continuerons alors ! », s’exclame, déterminé, un professeur. Beaucoup de personnes présentes devant le siège de la DSDEN ont exprimé leur crainte et une certaine lassitude de ne pas être entendues depuis plusieurs années.

« Clairement, la stratégie du gouvernement c’est de faire des classes de sixième à 30 élèves par classe, ce n’est pas acceptable. On n’a jamais été reçus par la direction départementale, elle ne prend même pas la peine de nous répondre. Et là, comme par hasard, en apprenant que l’on se mobilisait aujourd’hui sous ses fenêtres, elle s’est enfin manifestée », s’indigne Bruno Maréchal, professeur d’EPS au collège Youri Gagarine et cosecrétaire académique de la SNEP-FSU.

« Ce n’est pas équitable, si on fait des suppressions d’heures, il faut faire pareil pour tout le monde, or nous avons l’impression que dans nos établissements classés REP ou REP+, nous sommes plus impactés que d’autres établissements », regrette également un autre professeur d’un des trois collèges de Trappes. Après une trentaine de minutes à attendre devant la direction, une délégation a finalement été reçue, composée du maire de Trappes, de parents d’élèves et de professeurs. Contactée par La Gazette, la
DSDEN n’a pas répondu à temps.