Plus de 400 professeurs des écoles stagiaires, tout juste sortis des concours, se sont rassemblés pour leur pré-rentrée. Ils suivront un parcours en alternance, entre classe d’école et cours à l’université. Ce mardi 28 août au matin, l’ambiance est fébrile dans l’amphithéâtre Diderot de l’Université Versailles-Saint-Quentin (UVSQ), située rue Vauban à Guyancourt. L’École supérieure du professorat et de l’éducation des Yvelines accueille ce jour les nouveaux professeurs des écoles stagiaires (PES) affectés dans les Yvelines, fraîchement moissonnés durant les concours qui se sont déroulés en mai et en juin.

L’académie de Versailles, qui gère les Yvelines mais aussi les Hauts-de-Seine, le Val d’Oise et l’Essonne, ayant été autorisée à organiser un concours supplémentaire, ils sont plus nombreux cette année qu’ils ne l’étaient à la rentrée précédente. Ce sont donc environ 400 PES, soit 60 de plus que l’année dernière, qui s’assoient sur les bancs de l’amphithéâtre, soucieux et impatients de se retrouver devant leur classe d’école maternelle ou élémentaire, à la rentrée le 3 septembre. Pendant un an, ils vont suivre une formation en alternance avant d’être titularisés.

Ils passeront une partie de la semaine en classe avec les enfants dans l’école des Yvelines à laquelle ils ont été affectés, et une partie de la semaine en cours à l’École supérieure du professorat et de l’éducation, rattachée à l’UVSQ. « Cela va être une année intense, prévient d’emblée Serge Clément, inspecteur d’académie et directeur des services de l’Éducation nationale dans les Yvelines. J’attends de vous un comportement irréprochable et exemplaire […], mais vous n’êtes pas seuls. Vous allez bénéficier d’un réseau de compétence : vous aurez un tuteur professionnel, vers lequel vous ne devrez pas hésiter à vous tourner, un tuteur universitaire mais vous pourrez également poser vos questions à l’équipe enseignante de votre école primaire. »

Le directeur prend le temps de rappeler le devoir de laïcité, qui incombe aux professeurs des écoles, mais également le devoir de mémoire, en cette année de centenaire de l’armistice. Respectant à la lettre la volonté du ministère de l’Éducation d’organiser une « rentrée en musique », tout l’amphithéâtre salue l’arrivée de Daniel Filâtre, recteur de l’académie de Versailles, en chantant en choeur « L’araignée Gypsie », ce qui ne manque pas de provoquer l’hilarité chez certains PES. Devant les stagiaires, le recteur loue les qualités de l’académie de Versailles, « la plus belle de France », et prodigue quelques conseils destinés à les guider dans leurs premiers pas.

« Je suis sûr que certains dans cette salle ont pu avoir des expériences malheureuses à l’école, déclare-t-il. Alors je vous en prie, faites attention, n’abîmez pas vos élèves […] l’académie à besoin de vous, j’ai besoin de vous tous, aussi nombreux que vous soyez cette année ». Interrogé par La Gazette sur l’augmentation du nombre de lauréats cette année, alors que paradoxalement le nombre d’élèves a diminué de 300 à cette rentrée, Serge Clément fait état d’un département « d’excellence » mais « contrasté » en matière de niveau des élèves.

« Il y a plusieurs Réseaux d’éducation prioritaire (anciennes Zep, Ndlr) et Rep + (Réseau d’éducation prioritaire renforcé, Ndlr) dans les Yvelines, dont Trappes et Plaisir, explique-t-il. Cette année nous avons une politique encore plus volontariste dans ces secteurs, avec le dédoublement des classes Rep et Rep + notamment. » Les classes de 24 élèves sont ainsi divisées en deux avec l’objectif affiché de prodiguer plus d’attention aux élèves. L’année dernière, ce dédoublement avait été fait pour les classes de CP en Rep +, cette année il comprend également les classes de CP Rep et les classes de CE1 Rep+. Pour les classes de CE1 Rep il faudra attendre l’année prochaine.

Ce dédoublement des classes a entraîné l’augmentation de leur nombre, ce qui amène un besoin grandissant de professeurs. «  A côté de cela, on augmente notre vivier de professeurs remplaçants », ajoute Serge Clément. En tout, 76 postes de professeurs des écoles titulaires ont été créés cette année dans les Yvelines. Durant la journée d’accueil à l’UVSQ, les nouveaux professeurs des écoles stagiaires n’ont pas caché leur excitation à l’idée de commencer à enseigner.

Ainsi en est-il pour Eleonora, 36 ans, et Joy, 23 ans, qui ont été affectées à l’école Arthur et Élise London à Guyancourt, en classe de CE2. « Je suis très contente de commencer bientôt, ça fait longtemps qu’on attend ce jour », s’exclame la première. La seconde fait montre d’un peu d’appréhension : « Il va falloir apprendre comment gérer certains problèmes, et trouver sa place en tant que professeur, instaurer une confiance tout en étant autoritaire. »