Il était facilement repérable dans la salle du conseil municipal, à Trappes, le 28 mars. Rémy Bach, président de l’amicale Montaigne, collectif créé à la fin des années 1970 et regroupant des habitants de la rue Montaigne, à Trappes, arborait un gilet jaune « comme symbole de l’insécurité de la rue », avait-il prévenu. Il est venu se plaindre car « dès la nuit tombée, pour marcher dans la rue Montaigne, il est nécessaire de mettre un gilet jaune pour éviter d’être renversé par une voiture ou un camion ».
« Le maire doit assurer la sécurité de ses concitoyens »
« Le maire doit assurer la sécurité de ses concitoyens. Quand c’est dangereux, il faut qu’il fasse quelque chose. Là, il n’y a pas d’éclairage dans la rue. Régulièrement, il y a des pannes de lampadaire et il faut aller râler », estime-t-il, évoquant des enfants renversés, notamment deux qui ont eu des genoux cassés, « et tous ceux qui ont été renversés, et qui ne disent rien ».
Mais l’éclairage défectueux n’est pas le seul problème rencontré par les habitants. Trous importants dans la chaussée, escaliers endommagés, dépôts sauvages, rats, nuisibles, ou encore arbres à proximité de réseaux de gaz, sont signalés depuis plusieurs décennies par des courriers à destination d’élus et du bailleur CDC habitat, propriétaire des lieux. Selon Rémy Bach, s’il n’y a que huit membres au sein de l’Amicale, ce sont bien tous les habitants qui subissent ces problèmes. Soit les 38 propriétaires habitant la rue, et même plus, car « il y a [aussi] tous les locataires et les gens qui vont à l’école Montaigne et ne sont pas forcément habitants de la rue mais empruntent cette dernière », fait-il remarquer.
Le président de l’Amicale fait aussi état d’amiante présent dans les logements, avec lequel « les locataires ont vécu pendant 40 ans ». Il cite aussi le cas d’une habitante qui s’est vu refuser par CDC habitat l’autorisation d’isoler sa maison. Les échanges avec les élus ont parfois été tendus. Comme à la fin du dernier conseil municipal, où le ton a semblé monter entre le maire Ali Rabeh (Génération.s) et Rémy Bach. « Il m’a dit que j’étais ingrat, […] que ma manifestation était minable, que je devrais avoir honte », rapporte ce dernier, tout en indiquant qu’il ne souhaite « pas rompre le lien, car c’est le seul interlocuteur qui répond ».
Par le passé, il a aussi contacté les ex-députés de la circonscription, Benoît Hamon (Génération.s) puis Nadia Hai (LREM), sans succès. Avant les municipales de 2020, le candidat Ali Rabeh, comme relaté dans un courrier qui nous a été transmis par l’Amicale, se serait engagé à mettre en place « un comité de pilotage incluant services de la Ville, représentants élus des propriétaires et un représentant de CDC habitat ». « Aujourd’hui, force est de constater qu’il n’y a pas eu de réunion, soupire Rémy Bach. Tous les habitants sont las de toutes ces promesses et que ça n’ait jamais abouti. »
« Mais CDC habitat est encore pire, ce sont eux les coupables », affirme-t-il. C’est CDC habitat qui doit assumer ses responsabilités et payer pour les rénovations. » Contacté, le bailleur ne nous a pas répondu avant la mise sous presse de cette édition. Rémy Bach, lui, assure ne pas chercher « les conflits de personnes » et que son unique but est de « faire avancer les choses ».