Deux heures de balade pour imaginer sa ville demain
Dans le cadre de son projet Voisins 2035, incitant les habitants à donner leur vision de leur ville d’ici 15 ans, l’association Sens civique organise des marches exploratoires. La Gazette s’est rendue à celle du 26 mars.
Recueillir la vision des habitants de Voisins-le-Bretonneux sur leur ville à l’horizon de plus de dix ans. Tel est l’objet du projet Voisins 2035, porté par l’association Sens civique, en partenariat avec la municipalité. Un projet en plusieurs étapes. Après les marches exploratoires, ce sont des parcours commentés d’un peu plus de deux heures, réunissant 20 personnes, qui ont eu lieu. L’un d’entre eux s’est déroulé le 26 mars dernier.
« Ce qu’on souhaite, c’est qu’un maximum de gens puissent donner leur avis. […] Notre objectif est de faire un peu de pédagogie avec tout le monde, de donner un minimum de contenu aux citoyens, qui leur permette d’avoir un avis un peu éclairé sur la situation. C’est ça qu’on fait avec vous pour vous permettre de comprendre ce qui se passe autour de nous, et les enjeux », explique, à l’adresse des participants, Pascal Dubois, président et fondateur de cette association comptant une trentaine d’adhérents et née en 2019 à partir du Grand débat national et de la volonté des citoyens, « qui se disaient qu’il n’y a pas d’offre qui existe, où on peut échanger comme ça entre citoyens, sur notre vision de la situation d’aujourd’hui et des perspectives d’avenir ».
« L’objectif de cette balade, c’est que vous vous posiez un certain nombre de questions, que vous voyiez physiquement les lieux de manière à ce que, une fois qu’on sera en salle de réunion pour réfléchir en mode atelier participatif, vous ayez la mémoire de ce terrain », abonde Yves Londechamp, vice-président de Sens civique, au début de cette balade qui partait du Val Saint-Quentin, parc d’activités de 10 ha et où les bâtiments affichent 30 % d’occupation environ. Un point de rendez-vous qui n’a pas été choisi au hasard. « Il y a des enjeux très spécifiques sur cette partie de la ville, évoque Pascal Dubois. Par exemple, dans les 15 années à venir, on ne va pas raser tous les quartiers résidentiels, ce n’est pas possible, mais dans ces quartiers-là […], il y a des possibilités de faire des choses. »
Après être partis de cette zone d’activités, les participants se sont dirigés vers les environs du terrain d’implantation du futur quartier des Savoirs, à Guyancourt mais limitrophe de Voisins, avant d’emprunter une coulée verte puis de revenir vers le Val Saint-Quentin. Un bout du quartier de la Grande Île faisait aussi partie de l’itinéraire des participants, dont certains étaient issus des 900 initialement tirés au sort dans le cadre du projet. 10 % des tirés au sort s’impliquent ensuite dans le projet. « Ce qui est plutôt pas mal, juge Pascal Dubois. Les chiffres habituels, c’est entre 0,1 et 1 %. »
Le tirage au sort permet de « démarrer avec une base de personnes », mais ensuite, les balades sont ouvertes à tous, précise Pascal Dubois : « Le tirage au sort n’a rien à voir avec les gens qui sont là. […]L’idée était qu’à partir de ce noyau-là [de tirés au sort], on crée un effet boule de neige, […] car les tirés au sort auraient parlé autour d’eux. L’objectif pour nous, c’est le maximum de citoyens vicinois, tirés au sort ou pas. »
Parmi les participants, Marine, 21 ans : « Je suis en école d’urbanisme, et il y a quand même beaucoup d’enjeux qui se profilent à Saint-Quentin-en-Yvelines (SQY), plein de choses qui vont être faites, donc ça m’intéresse d’essayer de comprendre ce qui se passe et aussi participer. » Même son de cloche chez Frédéric, qui habite Voisins depuis 2003 et se dit « intéressé par les projets de SQY, donc j’ai trouvé que c’était intéressant à la fois d’avoir une application qui permette facilement de donner des avis, […] et en même temps d’avoir des promenades qui permettent de découvrir des quartiers qu’on côtoie tous les jours, mais sans y entrer ».
Car les participants agrémentaient leur balade d’une cartographie participative et d’un formulaire accessible via QR code. Les informations sont ensuite récoltées dans une sorte de « post-it géant, analysé par l’intelligence artificielle », l’objectif étant « que la mairie puisse s’emparer de ce qu’on aura fait, pour qu’ensuite, quand elle aura des décisions à prendre en termes de politiques publiques, elle puisse se dire : ‘‘Les citoyens ont dit ça, donc on fait en sorte que ça aille dans ce sens’’ », explique Pascal Dubois.
Un élu de la majorité et un de l’opposition étaient d’ailleurs présents à la balade. Sens civique fera un point d’étape du projet devant le conseil municipal le 13 avril. Une autre balade, accessible gratuitement sur inscription, est prévue, en centre-ville cette fois, le 9 avril à 14 h 30.
