Sécuriser les abords des écoles, établir des rapports de proximité avec les habitants, assurer la sécurité routière dans la ville, lutter contre les dépôts sauvages et les ateliers de mécanique clandestins, veiller au bon respect des règles d’urbanisme ou faire enlever les voitures ventouses qui pullulent sur les différents parkings, etc., les missions de la police municipale de La Verrière sont multiples.
Un engagement de campagne tenu
Dans cette commune de quelques 6 500 habitants, la nouvelle municipalité a décidé de se donner les moyens de renforcer la sécurité et d’assurer la tranquillité. « Il s’agissait d’un engagement de campagne, explique Nicolas Dainville, le maire LR de La Verrière. Et franchement, malgré les difficultés de recrutement pour une petite commune comme la nôtre, nous avons réussi à faire venir des profils expérimentés. C’était véritablement une gageure, car il manque à peu près 8 000 postes aujourd’hui en Île-de-France. Les maîtres-mots pour nous sont proximité et mobilité. » La Ville vient d’ailleurs de se doter de deux vélos pour faciliter les déplacements de ses agents et leur permettre d’accéder à tous les endroits de la commune.
Dans un souci de proximité, les anciens locaux de la crèche, rue de la Mare, vont devenir le poste de la police municipale dans la ville. Il pourra recevoir du public et permettra aux agents de disposer d’un véritable local, avec vestiaires, équipements et lieu de stockage. « C’était d’ailleurs, à l’origine, le poste de la police de proximité », explique Nicolas Dainville.
Redorer l’image de la ville
Les premiers effets commencent à se faire sentir, notamment sur les éléments les plus visibles de cette prévention : les épaves, les voitures-ventouses et les ateliers de mécanique sauvages. En l’espace de 3 mois, la Ville a déjà fait mettre en fourrière 30 voitures, soit autant que sur toute l’année 2021. « Nous nous appuyons sur un logiciel très efficace, souligne le premier édile. Les valves des pneus sont relevées numériquement et cela permet de savoir avec précision si une voiture se déplace ou non.
Le problème c’est que cela a un coût pour la commune, entre 200 et 600 euros par véhicule. « Nous ne retrouvons que la moitié des propriétaires pour leur faire supporter les frais. Nombre d’entre eux ne sont même pas de la commune. Certains ont bien compris qu’ils pouvaient laisser leur épave, voiture nourrice ou caravane, ici. Cette année, nous avons dû budgéter 30 000 € sur ce poste », précise l’élu.
De leur côté, les habitants se réjouissent de voir « moins d’épaves et surtout d’avoir enfin plus de place pour se garer », affirme Fatima, une mère de famille.
Des partenariats multiples
Pour plus d’efficacité et de transversalité, la municipalité a développé des partenariats plus étroits avec la police nationale et avec les bailleurs. Une fois par mois, se tient le Groupement partenariat opérationnel, le GPO. Le commissaire de police vient en mairie pour des échanges constructifs sur des points précis à mettre en œuvre ou à régler. « Cela nous permet d’entretenir de bonnes relations avec les forces de l’ordre », confirme Nicolas Dainville.
La Mairie travaille donc également avec les bailleurs. Une convention a été signée pour les exonérer de la taxe foncière sur les propriétés bâties (TFPB). Dans les quartiers en politique de la ville (QPV), cette taxe peut être utilisée pour mener des actions concrètes en direction des habitants. Cette mesure reste encore à évaluer dans le temps pour en connaître toute l’efficacité. La Verrière compte aussi sur l’Agence de rénovation urbaine (Anru), dans le cadre de la rénovation notamment du Bois-de-l’Étang, pour entreprendre des changements structurants. « Nous allons profiter de ces opérations d’aménagements pour résidentialiser les immeubles, précise le maire. Chaque immeuble aura ainsi un espace privatif à l’extérieur et les habitants auront des places de parking qui leur seront attribuées directement. »
Des médiateurs supplémentaires
En parallèle, La Verrière a aussi développé le rôle des médiateurs sous-exploités jusque-là. « Nous avons l’opportunité de bénéficier d’une aide de la Préfecture pour le recrutement et les salaires des médiateurs, assure le maire. Je trouve dommage que cette solution n’ait pas été plus exploitée avant. » Désormais, deux adultes-relais, bientôt renforcés par deux autres (les postes ont été votés lors du dernier conseil municipal), sillonneront la ville pour aller directement au contact de la population. Ils feront acte de présence, assureront la tranquillité publique, désamorceront tant que possible les conflits et iront parler avec les jeunes. « Ils connaissent quasiment tout le monde et notamment les parents », précise le maire.
En recrutant quatre policiers municipaux, la municipalité a également souhaité anticiper la création du nouveau quartier des Bécannes. « Ce nouveau cœur de ville, souligne Nicolas Dainville, devrait compter entre 400 et 500 logements supplémentaires. Le nombre d’agents et les missions de la police municipale seront donc amenés à évoluer dans les prochaines années. Pour le moment, elle doit ‘‘consolider son positionnement’’ ». Par la suite, la police municipale devrait prendre possession progressivement d’armes non létales comme des tasers. « Nous n’avons aucun tabou ni aucune posture idéologique, affirme le maire. Si cela est nécessaire, nous réfléchirons au besoin d’armer nos agents avec des armes létales. »
Des évolutions à prévoir
Enfin, la vidéosurveillance pourrait bien elle aussi connaître un sérieux développement dans les années à venir. Seules 30 caméras couvrent actuellement le territoire. Du côté de la municipalité, on réfléchit à monter un partenariat avec Seine-et-Yvelines Numérique pour profiter du centre de supervision urbain afin de mutualiser les coûts et l’efficacité de la vidéo-protection. « Nous allons lancer les études pour savoir ce qui est faisable », conclut le maire, Nicolas Dainville.
CREDIT PHOTOS : MAIRIE DE LA VERRIÈRE