Mieux impliquer les jeunes dans la citoyenneté. Magny-les-Hameaux fait partie des 150 communes françaises ayant adhéré au passeport du civisme, mis en place en 2017 par l’Association des maires pour le civisme (AMC). Environ 200 élèves de CM1 et CM2 de la ville sont concernés. En guise de lancement de l’opération à Magny, des élus se sont rendus le 9 novembre auprès d’une de ces classes, à l’école Albert Samain.
Ils ont ainsi distribué ce petit livret de 20 pages où sont mentionnées les actions à effectuer durant l’année scolaire, réparties en six catégories : devoir de mémoire, solidarité, protection de tous, préservation de l’environnement, connaître son territoire et un thème lié à des actions personnelles civiques, solidaires, humanitaires, écologiques…
« Le principe, [c’est] de vous accompagner pour pouvoir apprendre à faire des choses pour les autres, vous aider pour pouvoir intervenir dans la vie de la commune, intervenir pour aider les autres personnes, a déclaré le maire de Magny-les-Hameaux, Bertrand Houillon (Génération.s), en s’adressant aux élèves. Vous aurez un certain nombre d’actions à faire, mais le principe à retenir, c’est que, de base, vous pouvez, et vous n’êtes pas trop jeunes pour le faire, aider les personnes, intervenir vous-mêmes, dire des choses, proposer des choses, et faites-le. Par exemple, vous connaissez des personnes plus âgées autour de vous, vous les voyez qui ont du mal à porter leurs courses, n’hésitez pas à aller les aider, ça fait partie du civisme. »
Afin de valider leur passeport, les élèves doivent effectuer au moins cinq actions, sur un total de dix listées dans le document. Figurent à la fois des actions individuelles (participer à une commémoration, distribuer des chocolats aux seniors…) et des actions collectives (s’initier à la langue des signes, visiter un lieu de mémoire…), ces dernières étant réalisées avec l’enseignant. « Comme ça, on est sûrs que les cinq actions collectives avec l’enseignant seront réalisées, précise Émilie Stella, adjointe magnycoise aux affaires scolaires et à la restauration collective. Si des parents ne souhaitent pas adhérer à ce passeport, ça ne pénalisera pas les enfants. »
Donner aux plus jeunes « l’habitude et l’envie de participer dans leur ville »
Concernant le choix des niveaux de classe concernées, elle rapporte que l’AMC considère « que c’est un âge où on peut prendre conscience de ce qu’est être un citoyen, et pouvoir commencer à être acteur ». Pour Bertrand Houillon « c’est un beau tremplin pour l’arrivée au collège, où ils prennent un peu plus d’autonomie, et ce qu’on peut espérer, c’est que les années suivantes, les jeunes qui ont rempli leur passeport puissent continuer à […] participer dans la ville à un certain nombre d’actions. »
Autour des actions à mener, figurent un ou plusieurs ambassadeurs. S’agissant d’élus municipaux ou de personnes dont la fonction est liée aux thèmes d’actions – comme Philippe Luez, directeur du musée national de Port-Royal des Champs, pour le patrimoine –, ils vont encadrer les enfants, répondre à leurs questions et valider leurs actions. Au total, Magny compte dix ambassadeurs.
« Ça poursuit un objectif de base qu’on a pour toutes les tranches d’âge : s’engager pour la commune et faire des choses, participer, résume le maire à propos de ce passeport du civisme. Donc il nous a semblé intéressant […] de faire une sorte d’apprentissage pour les plus jeunes, pour leur donner l’habitude et l’envie de participer dans leur ville. »
Une fois que l’élève a validé, Émilie Stella évoque la possibilité d’une « cérémonie de clôture commune » à la fin de l’année scolaire, soulignant toutefois que rien n’est acté pour l’instant. « Il y aura quelque chose d’organisé, mais sous quel format, on ne sait pas », évoque-t-elle, écartant l’idée d’une récompense pour ceux qui auraient validé leur passeport. « On doit être citoyen, il n’y a pas de récompense, affirme l’adjointe au scolaire. C’est vraiment pour valoriser quelque chose que les enfants font déjà, c’est juste qu’ils n’en ont pas conscience. »
Un rendez-vous est en tout cas lui bien certain. Ce mardi 16 novembre, toujours à l’école Samain, une charte sera signée à 16 h en présence de Maxence de Rugy (LR), maire de Talmont-Saint-Hilaire (Vendée), à l’origine du dispositif.