« On a des box confidentiels car on travaillent avec la défense », nous confie Christian De Clarens, responsable innovation au sein de Genaris. Lors de la semaine du coworking à Paris-Saclay, cette entreprise, accélérateur d’innovation collaborative, a animé une conférence pour présenter son cluster de sociétés spécialisées et les équipements mis à leur disposition.
Au moment de la visite des locaux, situés à Guyancourt, le responsable innovation a ainsi montré l’atelier d’assemblage et d’intégration des nouvelles technologies et innovations, où le travail des sociétés collaboratrices est dissimulé derrière de gros box. En effet, depuis 2010, le cluster Genaris fait se rencontrer des entreprises, pour qu’elles puissent collaborer, suivant leurs besoins et leurs capacités techniques. Émergent ainsi des innovations qui sont créées, conçues, et fabriquées au sein du tiers lieu. « L’objectif est d’agréger des sociétés entre elles », qui sont « porteuses d’innovations » ou « de besoins », explique Christian De Clarens. D’où la création de cette structure multitâches en 2020. « On a besoin d’un bâtiment collaboratif pour permettre cette collaboration », poursuit-il.
12 entreprises au sein du cluster
La genèse de ce projet fait suite à la crise financière de 2008. « On a voulu combler le trou entre les petites entreprises et les grands comptes, raconte le responsable innovation. Si on fédère les PME entre elles, elles vont peut-être être vues par des grands comptes et rentrer dans leur cahier d’achat. » Aujourd’hui, 12 entreprises sont intégrées au cluster, en tant que filiales ou partenaires, qui vont venir apporter une solution à un client grand compte, par exemple.
Cette collaboration est notamment possible grâce aux équipements mis à leur disposition au sein des locaux de Genaris. Par exemple, le magasin de stockage partagé, avec ses 30 000 références, en fait partie. « Ça permet de répondre aux problématiques industrielles, comme un besoin en pièces détachées », détaille Christian De Clarens.
Une autre grande salle du bâtiment permet aussi de confectionner et de tester des prototypes. C’est notamment le cas de la société Epsys – spécialisée dans l’intégration de composants de distribution électrique – qui fait des prototypes de câblage. Leurs locaux en open space, qui jouent le rôle de bureau d’études, sont d’ailleurs à Genaris.
Un Fab Lab avec un mur d’imprimante 3D et un labo électronique sont également accessibles aux entreprises filiales ou partenaires du cluster qui souhaitent faire du prototypage. Enfin, un espace de coworking de 250 m² est aussi disponible pour accueillir des entreprises extérieures au tiers lieu. L’école d’ingénieurs l’Estaca a d’ailleurs pu en bénéficier cette année.
Pendant la crise sanitaire, celle-ci a collaboré avec Genaris pour y héberger une promotion de 12 élèves en master spécialisé en supplychain (gestion de la chaîne logistique, Ndlr). « En 2020, on s’est retrouvés au premier confinement avec des élèves et des parents anxieux et ça se traduisait par des étudiants qui devaient partir en stage, mais tous les stages s’arrêtaient, et même pour les jeunes diplômés, les périodes d’essai s’arrêtaient », se remémore Antoine Verrier, chef de projet à l’Estaca.
Alors, leur est venue l’idée de créer une nouvelle formation, pour que les élèves puissent continuer à étudier pendant cette période en suspens. C’est la thématique de la supply chain qui a été choisie pour former les nouveaux ingénieurs au management, aux ressources humaines ou encore à la prise de parole en public. L’école et les coachs de la formation avait, en plus, la volonté de les former dans un environnement très collaboratif et professionnel, alors que la pandémie ne facilitait pas cette option en école.
C’est ainsi que les étudiants ont évolué au sein des locaux de l’accélérateur d’innovation, entre mars et août 2021, en réalisant notamment l’audit de Genaris, illustre Antoine Verrier. « Actuellement, ils sont tous en mission professionnelle, ou en cabinet de conseil supply chain », fait-il le bilan. Genaris, quant à lui, aurait comme objectif d’embaucher à son tour un ingénieur de l’Estaca.