Le projet de nouveau cimetière à Voisins-le-Bretonneux aura connu bien des tumultes depuis fin 2018. Alors qu’il était initialement prévu à la place du square des 40 Arpents, un emplacement dont les riverains ne voulaient pas, le conseil municipal du 17 mai a finalement voté à l’unanimité sa construction sur le terrain de rugby du Champ du loup.

À la place du terrain de rugby

En novembre 2018, face à l’arrivée à saturation des cimetières actuels, la municipalité avait en effet décidé d’en construire un nouveau à la place du square des 40 Arpents. La maire de Voisins-le-Bretonneux avançait à l’époque que le cimetière des Tilleuls serait plein dans les trois années suivantes. Finalement, cette date a pu être repoussée, et le cimetière ne devrait arriver à saturation que d’ici trois ou quatre ans « tout simplement parce qu’on est en train d’arracher des haies », pour créer des emplacements : « Si on n’avait pas fait ça, on n’avait pas de quoi tenir », a expliqué Jean-Michel Chevallier, adjoint à l’aménagement, lors du conseil municipal du 17 mai.

Sauf que, dès fin 2018, le choix des 40 Arpents avait suscité une levée de boucliers de la part des riverains qui s’étaient réunis dans un collectif. À l’époque, Alexandra Rosetti (UDI), maire de Voisins-le-Bretonneux, estimait qu’il s’agissait du seul emplacement envisageable, qui disposait de plusieurs avantages, mais avait assuré que d’autres solutions allaient être étudiées. D’autant que l’année dernière, contrairement à ce qui était initialement avancé, l’analyse de l’étude des sols par un hydrogéologue a conclu à l’impossibilité de construire un cimetière au square des 40 Arpents.

La recherche d’un nouvel emplacement a donc mené à désigner le terrain de rugby du Champ du loup, situé à l’entrée de la commune en arrivant par la RD91, lieu ayant l’avantage de disposer d’un parking. « C’est l’aboutissement de longs mois d’études de sols et techniques dont les résultats ont écarté toute autre possibilité sur la commune », avance la Ville dans un communiqué. Pourtant, fin 2018, la municipalité avait écarté le Champ du loup en raison de plusieurs contraintes.

Trois principales difficultés étaient alors soulevées : l’accessibilité notamment pour les personnes âgées ou handicapées, le fait que ce terrain appartient à Saint-Quentin-en-Yvelines (SQY), et la dangerosité de l’entrée par la RD91. La maire explique que l’accessibilité ne devrait pas poser de problème car le cimetière sera situé à proximité du parking, et ne sera donc pas loin à pied.

Concernant la construction sur ce terrain dont l’Agglomération est propriétaire, Alexandra Rosetti n’est « pas inquiète », avançant que soit SQY garde le terrain et autorise la Ville à construire le cimetière dessus, soit « ils nous le rétrocéderont à l’euro symbolique, je pense ». Elle explique qu’elle pensait auparavant que ce terrain « pourrait coûter quelque chose » car « les terrains juste à côté étaient constructibles », sauf que, depuis, les études menées par la Ville « ont démontré qu’il y avait un problème de zones humides ». La maire concède cependant que l’entrée en voiture au Champ du loup « reste le point noir » de cet emplacement : « Il faut qu’on arrive à trouver des solutions. »

L’emplacement semblant donc enfin définitivement choisi, la Ville va désormais prendre attache avec « un cabinet d’études spécialisé qui va monter tous les dossiers, nous faire des propositions d’implantation de tombes, etc. », précise l’édile, qui souhaiterait que les travaux « démarrent courant 2022 » pour se terminer « en 2023 », avant que l’autre cimetière n’arrive à saturation.

Si tous les élus ont voté en faveur de cet emplacement au conseil municipal du 17 mai, l’opposition a regretté le temps perdu dans ce dossier. « Pour que les choses soient claires, je suis entièrement favorable à l’implantation du cimetière au Champ du loup, souligne Olivier Afonso (DVD), conseiller municipal d’opposition, opposé dès le départ au choix des 40 Arpents. Je n’ai pas très envie de polémiquer ce soir, […] mais j’ai quand même envie de vous dire : ‘‘tout ça pour ça…’’. Trois ans pour faire juste un retour en arrière. » Dans un communiqué, il réclame par ailleurs que son groupe d’opposition, ainsi que « les riverains concernés », soit associé « à l’aménagement du futur cimetière ».

« Pouvez-vous préciser en quelle année ce cimetière sera saturé ? » a quant à lui demandé Jean Hache, élu d’opposition DVG. L’emprise du terrain de rugby, à la place duquel sera construit le cimetière, mesure un peu plus de 5 000 m², ce qui devrait permettre de ne pas arriver à une saturation avant de nombreuses années d’après Alexandra Rosetti : « Le cimetière actuel, il fait un petit peu moins de 5 000 m² et il a tenu 40 ans, donc 5 000 m² nous semble être la bonne taille […] pour voir l’avenir. »