Deux ans après, elle a enfin trouvé preneur. Au printemps 2019, la Ville de Magny-les-Hameaux avait lancé un appel à candidatures pour occuper une cellule commerciale de 45 m² située place du 19 Mars 1962, dans le quartier du Buisson. Et depuis le 19 avril dernier, c’est Fix at home, une enseigne de réparation et d’équipement de smartphones, qui s’y est installée. Sur le concept de boutique à l’essai – la deuxième dans la commune –, comme il en existe dans plus de 100 villes en France : le commerce bénéficie d’un accompagnement pendant une ou plusieurs années, et notamment d’aides au loyer.

Aides au loyer

Illustration chez Fix at home, qui paie 740 euros TTC par mois, mais sans compter l’aide du bailleur Sodes, qui soutient le commerce à hauteur de 30 % la première année, 20 % la deuxième et 10 % la troisième. Sodes, avec qui la municipalité s’est associée dans la démarche de boutique à l’essai, ainsi que le Parc naturel régional (PNR) de la Haute Vallée de Chevreuse. « On trouvait que les loyers étaient un peu chers, les locaux ne trouvaient pas preneurs, explique Slimane Moalla (SE), conseiller municipal magnycois à la vie économique locale, au commerce et à l’artisanat. Pour démarrer une activité avec un loyer à plein tarif, c’est compliqué. Donc quand on en a parlé avec le PNR, le bailleur et autres, on a trouvé cette solution pour pouvoir lancer des personnes et qu’ils puissent lancer leur activité avant de payer un loyer complet. »

Concernant le temps attendu avant de trouver un commerce, alors que l’ouverture de cette boutique à l’essai était idéalement prévue pour septembre 2019, l’élu le justifie par la volonté de « trouver quelque chose qui puisse s’associer avec ce qui est déjà existant ». « Donc on a refusé pas mal de projets avant, car ça ne correspondait pas à [ce qu’on recherchait] ou alors, ça venait empiéter sur les commerces déjà existants », affirme-t-il.

Et de citer l’exemple d’un barber shop qui avait été proposé, alors qu’un salon de coiffure, Chev’un’court, est implanté juste à côté, depuis 2017, dans ce qui est… la première boutique à l’essai de Magny-les-Hameaux, et même des Yvelines. La gérante « a pu pérenniser son activité, embaucher une personne, elle est très contente », assure Slimane Moalla. Dans notre édition du 7 mai 2019, elle confiait notamment que les accompagnements l’avaient aidée à se lancer et qu’elle était en autonomie depuis un an.

Chez Fix at home, Niry Raharimbahoaka et Mahery Andrianarisoa viennent eux de commencer, mais les premières impressions sont plutôt positives. « Au début, ça a été un gros challenge, il y avait beaucoup de travaux à faire, qui ne sont toujours pas finis, avouait tout de même ce dernier le 28 avril. Par contre, en termes de localisation, et nous, ce qu’on pourrait apporter à la ville et ce que la ville peut nous apporter, c’est une relation win-win. On est satisfaits et il y aura de la satisfaction à venir. » Il estime que le système de boutique à l’essai est « un très bon moyen de tester un business ».

Leur enseigne a été choisie alors qu’elle était en concurrence avec un autre réparateur de smartphones, selon Slimane Moalla. « On s’est présentés […], auprès du SQYcub », raconte quant à lui Mahery Andrianarisoa. L’incubateur les a mis en contact avec Sandrine Missakian, en charge du développement économique et durable au PNR, qui leur a permis de rencontrer le bailleur. « Le potentiel de ce local » les a notamment poussés à postuler : « On est passés en commission avec les élus de la Ville, Sandrine et le SQYcub, pour pouvoir valider notre projet et faire que l’on puisse avoir ce local. »

« Un très bon moyen de tester un business »

Les deux associés, par ailleurs cousins, ont ainsi pu, sept mois après le dépôt de leur candidature, ouvrir leur première boutique physique, eux qui réalisaient depuis septembre dernier des réparations grâce à un atelier mobile circulant sur tout Saint-Quentin-en-Yvelines et Versailles Grand Parc et qui « se pose directement en bas du bâtiment des clients », précise Mahery Andrianarisoa. Une activité complétée par la boutique physique, et qui doit leur permettre de « [se] différencier des autres réparateurs, avance-t-il. On a aussi des machines qui nous permettent de faire des vitres en hydrogel. […] Et également les vitres arrière de certains téléphones. […] Les vitres arrière, on fait partie des cinq ou dix commerces qui le faisons [en Île-de-France] »

« Magny nous a fait une bonne pub. Ça commence à faire un début de chiffre d’affaires. C’est un démarrage, et on espère que ça va continuer comme ça », poursuit-il. Slimane Moalla, lui, espère que cette boutique apportera « de l’activité » et « un peu de clientèle » à ce petit centre commercial.