« On est dans une société où l’on tourne tout au négatif », se désole Joséphine Kollmannsberger (LR). La maire de Plaisir fait référence aux critiques concernant le nouveau projet de construction d’une résidence seniors aux Gâtines pour des personnes valides non médicalisées. Il proposera d’ici mi-2023, 127 logements autonomes au sein d’un établissement haut de gamme en services, avec un parking de 44 places. Cette opération de la société Pitch promotion du groupe Cogedim a fait pâlir quelques riverains du secteur. « On a un des membres du collectif qui va avoir 20 fenêtres qui vont donner sur son jardin », s’étonne le collectif pour la défense de la qualité de vie des Gâtines.

44 contre 381 places de stationnement

Ce dernier a été créé il y a trois semaines, après avoir pris connaissance du projet et consulté l’arrêté du permis de construction, concernant le fameux terrain situé rue Régnier. Depuis, une pétition a été lancée réunissant 467 signataires à ce jour avec un objectif de 500. « On n’est pas contre la résidence seniors. Mais 127 logements, c’est trop d’un coup là où il n’y a pas d’immeuble et où c’est la campagne », indique un membre du collectif. Sachant que leur principale revendication concerne le parking de 44  places. « Nous, le problème, c’est cette grosse dérogation au détriment des Plaisirois », pointe-t-il.

Initialement, ce projet de résidence seniors devait créer 381 places de stationnement, selon le règlement du PLU. Mais le promoteur a obtenu une dérogation auprès de la ville de Plaisir pour ne réaliser plus que 44 places, comme l’explique le collectif. « Leur nombre doit être revu à la hausse », demande un membre du collectif, qui craint que le parking ne soit vite saturé.

Selon leurs arguments, les futurs résidents seront suffisamment autonomes pour avoir, en majorité, leur propre véhicule. De plus, leur quartier n’est pas suffisamment desservi pour emprunter régulièrement les bus afin de faire leurs courses. Et les parkings à proximité, comme celui des écoles Henri Wallon et Jules Vallès, celui du centre commercial des Gâtines et celui de la salle des fêtes, seraient déjà saturés ou presque, selon le groupe de riverains. En résumé, « le promoteur a voulu faire plus de logements car c’est plus rentable », conclut le collectif, qui craint que le trafic ne soit davantage perturbé.

Mais la maire de Plaisir n’est pas de cet avis. « Il n’y aura pas un envahissement de voitures », assure-t-elle. D’autant plus qu’« il y a un réseau de bus optimal. Et la Baladine aussi servira pour les personnes qui craignent de prendre le bus », leur répond-elle. Et les futurs résidents auront environ 80 ans. Il y a donc de fortes chances que la plupart ne conduisent plus, selon Joséphine Kollmannsberger. « Ce serait une aberration totale qu’ils aient chacun entre deux et trois voitures », imagine-t-elle.

Un recours gracieux

C’est pourquoi, deux véhicules électriques en autopartage seront mis à la disposition de ceux qui conduisent. Même si le collectif est persuadé que cela ne suffira pas. « Les calculs ont été faits en fonction d’une grande expérience de résidences faites ailleurs et du même type », leur répond la maire.

Et concernant la taille de la résidence, l’édile balaye également toute inquiétude. « Il n’y a pas de raison de s’affoler », affirme-t-elle. Des arbres devraient d’ailleurs entourer la résidence. « Ça ne va pas perturber l’équilibre architectural », poursuit-elle.

La société va en effet conserver et réhabiliter la demeure bourgeoise présente sur le terrain. En plus, sera construit un bâtiment en R+2 maximum, selon la maire de Plaisir. Bien que le collectif de riverains ait lu « R+2 avec combles » dans l’arrêté du permis de construire. « Ce n’est pas la même hauteur », soutient le collectif.

À l’intérieur, les logements seront tous équipés. Mais un restaurant sera également à la disposition des futurs résidents. Des animations seront organisées. Sachant que la résidence se veut intergénérationnelle. Quatre personnes seront d’ailleurs sur place en permanence, selon la maire, pour accompagner les locataires. Mais encore une fois, l’arrêté du permis de construire annoncerait 14 employés travaillant sur le site, toujours selon le collectif. Ce que dément fermement Joséphine Kollmannsberger.

Alors, pour calmer leurs inquiétudes, la maire de Plaisir et le groupe Cogedim proposent aux riverains la visite d’une résidence très similaire à Enghien-les-Bains, pour qu’ils puissent se rendre compte du projet. Mais de son côté, le collectif a prévu de déposer un recours gracieux, dès qu’il aura atteint les 500 signatures.