Nouvel’R. C’est le nom du plan de la Région Île-de-France, dans lequel s’inscrit l’appel à projets « Relance industrie ». Il a été lancé l’été dernier « suite au choc de la crise sanitaire et face à la nécessité de relancer rapidement l’investissement industriel » et est « destiné aux TPE, PME et ETI industrielles portant un projet de relocalisation, d’implantation de nouveaux sites sur le territoire francilien, de transformation ou de diversification de sites industriels », indique le conseil régional dans un communiqué, ajoutant que « ces investissements vont permettre de créer ou maintenir ces trois prochaines années plus de 6 577 emplois sur le territoire francilien ».

Sur les 285 dossiers déposés, 75 projets ont été sélectionnés, pour 42,5 millions d’euros investis, les subventions pouvant atteindre 800 000 euros par entreprise. Deux des sociétés lauréates sont implantées à SQY : Mécanique atelier de Coignières (MAC) et Gameca, toutes deux spécialisées dans la mécanique de précision. La première, basée à Maurepas, et comptant 30 salariés, a obtenu 450 000 euros de la Région.

Elle espère, à travers cet accompagnement, moderniser son activité, mais aussi s’ouvrir à d’autres secteurs. « 80 % de notre activité est sur le secteur aéronautique, explique le PDG, Georges Da Costa. Produire des produits sur des avions qui ne volent pas, c’est compliqué. […] On travaille pour Dassault aviation, Thalès, et des équipementiers. On est fournisseurs de rang 1 (en contact direct avec le client final, Ndlr), on gère […] l’approvisionnement de la matière première, la transformation, les prestations associées, et du montage s’il y a besoin. »

« L’objectif est, grâce à cette modernisation, de se diversifier sur le militaire, et éventuellement […] le nucléaire, l’agroalimentaire, d’autres marchés où il y a moins de valeur ajoutée, mais peut-être plus de volume », confie le dirigeant, qui compte ainsi « diminuer le taux de dépendance » à l’aéronautique, alors que son entreprise a subi une baisse de chiffre d’affaires de 30 % en raison du Covid mais est « quasi sorti[e] du chômage partiel ».

Mais cette diversification implique d’« avoir des machines plus automatiques de façon à avoir des coûts de revient pièce beaucoup plus faibles », souligne Georges Da Costa. « On va vraiment aller sur de l’usine 4.0, c’est-à-dire le pilotage de certaines machines par des robots, et, en plus, on va rajouter de la connexion, de l’intelligence artificielle, […] pour connaître les taux d’occupation de machines, pour pouvoir correspondre au mieux au standard des clients, qui est d’avoir des fournisseurs fiables, et avec des qualités irréprochables, de façon à ce que les produits aillent directement sur les chaînes de montage et intègrent directement les montages des avions », avance-t-il.

L’appel à projets de la Région permet ainsi d’accélérer ce développement. « Ce qu’on va faire en trois ans, on l’aurait peut-être fait en cinq ou dix ans », se réjouit-il. 450 000 euros de subvention sur un projet total d’un million d’euros. « Les 450 000 […], si on avait dû les financer, on les aurait financés plus tard, car, après, on aurait eu un problème d’endettement », concède Georges Da Costa. Celui qui a repris l’entreprise en 2003 annonce que cela va aussi permettre de créer au moins deux postes supplémentaires, dont un est déjà pourvu, et l’autre le sera d’ici le premier semestre 2021.

Satisfaction aussi chez Gameca, à Guyancourt. L’entreprise a, elle, reçu 350 000 euros. « On est très contents de ce montant-là », assure Isabelle Chaillot, qui a repris il y a deux ans avec son mari cette société aussi implantée à Marcoussis (Essonne), et dont le projet total s’élève à 900 000 euros sur trois ans. L’entreprise d’une vingtaine de salariés, dont 11 à Guyancourt, souhaite se développer sur deux axes, avec des enjeux similaires à MAC. D’abord, « la réorientation stratégique des secteurs d’activité suite à la crise du Covid, qui a affaibli l’aéronautique et l’automobile, […] vers des secteurs tels que le médical/pharmaceutique, l’agroalimentaire, [la] transition énergétique, […] et puis, tout ce qui est défense, armement et robotique », détaille Isabelle Chaillot.

Le second axe concerne lui les investissements dans le numérique. « Nous avons un certain nombre de machines à commandes numériques, qu’il va falloir étoffer pour avoir des gains de production et de rapidité », précise la dirigeante. Elle insiste également sur l’importance d’« être un acteur reconnu dans tout ce qui est industrie mécanique 4.0, […] innover en développant les compétences en interne, donc recruter des nouveaux collaborateurs pour ce nouvel appareil productif, former les jeunes de demain à ces nouveaux outils […], et développer tout ce qui est réseaux informatiques, les sites internet, et acquérir des nouveaux logiciels en lien avec les machines et dédiés à l’ingénierie et l’usinage de mécanique de précision. »