Les annonces de suppressions de postes sont devenues plus que récurrentes depuis le début de la crise sanitaire. Jeudi 19 novembre, la CGT a organisé une opération devant la gare de Saint-Quentin-en-Yvelines à Montigny-le-Bretonneux pour aller à la rencontre des salariés. En totalisant les prévisions des différentes entreprises du département, le syndicat estime que « plus de 20 000 emplois » pourraient être supprimés dans les Yvelines.

« Malgré le confinement, il y a plein de salariés qui sont en présentiel et travaillent physiquement. Donc la CGT se doit d’être aux côtés des salariés, on est devant la gare pour les informer de leurs droits, nous explique Nicolas Chamot, de l’union départementale de la CGT, à côté du barnum du syndicat. On mène une campagne sur l’emploi et la protection sociale. Et sur le bassin d’emploi des Yvelines, on pense qu’il va y avoir plus de 20 000 emplois qui vont être supprimés. »

Pour arriver à ce chiffre, la CGT se fonde sur les retours de ses élus dans les instances représentatives du personnel, où les entreprises « annoncent soit des licenciements avec des PSE (Plan de sauvegarde de l’emploi, Ndlr), [soit] des ruptures conventionnelles collectives, et après, c’est aussi tous les postes qui ne sont pas renouvelés », liste Nicolas Chamot. Dans les Yvelines, de nombreuses entreprises annoncent en effet les unes après les autres des diminutions de leurs effectifs.

Saint-Quentin-en-Yvelines n’est pas épargnée avec des suppressions d’emplois notamment annoncées au Technocentre de Renault, d’Airbus, Permaswage, SKF, Expleo, au siège de Weight Watchers, etc. « On est en train de perdre énormément de postes sur le territoire, confirme Julien, de l’union locale de la CGT à Trappes. Sur Saint-Quentin-en-Yvelines, on estime qu’on est autour de 4 000 suppressions de postes, donc ça veut dire des emplois indirects aussi derrière… »

Sans compter les petits commerces qui ont dû fermer leurs portes pendant le deuxième confinement, desquels la CGT peine à avoir des retours. « C’est pour ça que, vers 10 h, on va essayer de tourner sur les petites boutiques, pour parler aux salariés et voir comment ils voient leur avenir et les problématiques qu’il y a », expliquait Nicolas Chamot, le 19 novembre au matin. Ce dernier résume en tout cas que la CGT souhaite se battre pour « le maintien des emplois dans le département » et souhaiterait que les « aides aux entreprises soient conditionnées au maintien de l’emploi et au non-versement des dividendes ».

De son côté, Julien, de l’union locale de Trappes et travailleur social de métier, fait part de son inquiétude pour « l’employabilité des jeunes dans les quartiers » et les seniors : « [Le gouvernement] demande de reculer l’âge de départ à la retraite, mais à partir de 57 ans, on vous fait un chèque pour que vous partiez, donc il y a un paradoxe terrible. »

Le syndicat confirme par ailleurs être plus sollicité en cette période, mais concède que la mobilisation syndicale est rendue compliquée si ce n’est impossible par la crise sanitaire. « C’est difficile de se réunir, c’est difficile pour les salariés aussi de se mobiliser entre eux, entre ceux qui sont au chômage partiel, ceux qui sont en télétravail, c’est très difficile d’arriver à une dynamique collective alors qu’il y a un besoin énorme là-dessus », note Nicolas Chamot.