Fermées au grand public depuis le couvre-feu mi-octobre en raison de la situation sanitaire, les salles de sport font partie des premières structures à avoir tiré le rideau. Dans ce contexte, des exceptions subsistent. Si les sportifs professionnels ou de haut niveau, ou encore les scolaires, sont concernés par de possibles dérogations, c’est aussi le cas de personnes souffrant de certaines pathologies.

À SQY, certaines salles de sport restent ainsi ouvertes pour des publics munis d’une prescription médicale, « et non un certificat médical », précise sur son site internet The machine fitness club, salle guyancourtoise dans ce cas de figure, qui a rouvert le 2 novembre pour ce type de public, avançant le droit pour chacun « de prendre soin de sa santé ». « Ça représente une quarantaine ou une cinquantaine de personnes sur les quelques centaines d’adhérents de d’habitude. Mais nous restons quand même ouverts, pour eux », indique Cécile Sommereau, gérante de la salle. Il s’agit de personnes souffrant de « pathologies, d’affections de longue durée, les post-chimiothérapies, etc. », poursuit-elle, précisant que «  le décret [de la préfecture] nous l’autorise ».

Pas de quoi pour autant faire avaler la pilule de la fermeture au grand public. « Le gouvernement, depuis des années, nous dit qu’il faut manger correctement et faire du sport, et là, ils nous interdisent d’ouvrir pour la santé, s’agace-t-elle. C’est une ineptie totale, et en plus, comme beaucoup de commerces aujourd’hui, […] rien n’indique que les salles de sport sont des endroits où vous vous contaminez beaucoup plus. C’est un non-sens de fermer les salles de sport quand vous laissez ouvert les centres commerciaux, les transports… Aujourd’hui, on a des logiciels hyper-performants pour contrôler le nombre d’accès, […] des mesures de distanciation qui sont absolument respectées, des cloisons, […] on a 17 fenêtres donc on ouvre constamment les fenêtres. »

La salle s’est adaptée à la situation en proposant des cours en visio à ses adhérents, « mais ce n’est absolument pas rentable », déplore Cécile Sommereau. « Le nombre de gens qui se connectent par rapport aux forfaits et à ce que j’investis [dans] le coach, l’adhésion au système du Zoom… Nous, on est une petite structure, on n’a pas 100 ou 200 adhérents derrière leur PC en regardant un cours. Ça se limite à une quinzaine ou une vingtaine. […] C’est à pertes sèches », explique-t-elle, avouant « qu’au mois de décembre ou janvier, si ça continue comme ça », elle arrêtera ces séances à distance.

La gérante reconnaît avoir perdu « plus de 50 % du chiffre d’affaires ». Et la reprise s’annonce difficile. « Les adhérents, on en a perdu une bonne partie, il faudra qu’on aille à la conquête de nouvelles personnes, concède-t-elle. Évidemment, les sièges sociaux ont mis tout le monde en télétravail (la salle est située au milieu d’entreprises, et compte donc beaucoup sur une clientèle professionnelle, Ndlr), une partie de ces gens-là vont revenir en janvier. […] Mais après, il faudra les faire revenir en salle, donc je pense qu’on aura retrouvé un semblant de rythme normal pas avant le deuxième trimestre 2021. Je pense qu’on sera les derniers à rouvrir, on ne pense pas rouvrir dans un mode normal avant le 15 février, donc le temps de remettre la machine en route, […] 2021 sera une année très difficile pour nous. »

Plusieurs municipalités proposent des cours en visio

Confinement oblige, il est courant de voir les salles de sport proposer des cours à distance sur leurs réseaux sociaux. Mais certaines municipalités ont aussi décidé de prendre les choses en main. C’est le cas par exemple de Magny-les-Hameaux, dont le service des sports a mis en ligne des séances vidéo postées tous les lundis sur la page Facebook de la Ville et disponibles gratuitement, et d’autres via Zoom accessibles sur adhésion, rapporte 78actu.

À Montigny-le-Bretonneux, le centre aquatique du lac propose des cours de fitness en visio. Des professeurs de fitness proposent ainsi « une série d’exercices, qui seront régulièrement renouvelés par l’équipe du centre », indique la commune ignymontaine, qui gère la structure conjointement avec Voisins-le-Bretonneux.