45 % de grévistes dans les collèges des Yvelines selon la FSU 78. Ils étaient 61 % à Paul Eluard à Guyancourt et, le plus souvent, le personnel de vie scolaire était 100 % en grève. Le 10 novembre, les collèges – mais aussi plusieurs professeurs d’écoles primaires et maternelles provoquant plusieurs fermetures de classes – étaient nombreux à manifester contre les conditions sanitaires au sein de leur établissement.

Les grévistes ont surtout réclamé une organisation hybride de leurs classes, la même que celle accordée aux lycées la semaine dernière, suite à de nombreux blocus de leur part. « Ça n’a pas de sens de l’accorder aux lycées et pas aux collèges, affirme Evelyne Diana-Bras, la secrétaire générale d’un syndicat enseignant dans les Yvelines, la FSU 78. Les collèges sont sur une demande similaire car en termes d’accueil, ils ont le même problème sur la grandeur de leurs salles, sur le réfectoire… »

Cette nouvelle organisation de l’enseignement vise donc à diviser la classe en deux et à alterner entre les deux groupes, avec des cours en présentiel et à distance par exemple. L’objectif est de limiter le nombre d’élèves dans l’établissement, tout en veillant à ne pas entraîner leur décrochage scolaire. C’est notamment ce dernier point qui inquiète le syndicat des enseignants et les parents d’élèves.

C’est pourquoi une délégation de syndicats d’éducation et de parents a rencontré le sous-préfet de Mantes-la-Jolie suite à la grève sanitaire, pour lui proposer d’autres solutions, tout en garantissant des cours en demi-classe. « Cet allègement peut se faire de plusieurs manières. On peut accueillir les élèves dans plusieurs lieux et pas forcément un jour sur deux », propose la secrétaire générale. Elle donne l’exemple du premier degré, avec lequel il est difficile de procéder à distance pour les enfants et pour les parents. « La moitié pourrait être accueillie à l’école et l’autre par une collectivité locale, imagine-t-elle. La réponse qu’on donne aux lycées ne doit pas être la même que celle donnée aux maternelles. »

La FSU propose également de repenser l’école à distance avec une pédagogie adaptée. « On ne veut pas revivre le confinement en mars, quand les familles ne pouvaient pas assurer l’école à distance », indique Evelyne Diana-Bras. Par exemple, l’enseignement à distance pourrait être déconnecté d’internet, et se faire à l’écrit avec des exercices sur des notions vues en classe. L’objectif étant de réserver l’apprentissage à l’enseignant en présentiel.

Ainsi, si l’organisation hybride est accordée aux collèges, elle doit se faire de manière équitable, selon la secrétaire générale de la FSU des Yvelines, car « un dédoublement des classes va forcément entraîner un retard dans le programme » et cela doit s’appliquer à tous. Ce qui ne serait pas le cas dans les établissements privés, où les allègements des classes n’auraient pas forcément lieu, s’inquiète Evelyne Diana-Bras.

Le lycée Les Sept mares de Maurepas dénonce le manque de moyens humains

Les représentants des enseignants et des parents d’élèves distribuent un carton rouge à la Région Île-de-France, en raison du manque de moyens humains alloués au lycée Les Sept mares de Maurepas, alors qu’un protocole renforcé doit être appliqué, annonce un communiqué de presse.

« Alors que nous accueillons environ 800 élèves et 450 demi-pensionnaires, sur les onze postes d’agents titulaires nécessaires au bon fonctionnement de l’établissement, seuls sept sont effectivement occupés par des agents titulaires de la Région », indique le communiqué. Trois autres postes sont occupés par des contractuels qui n’auraient pas toujours pu être formés et le dernier poste restant est vacant. Cette situation conduirait à un épuisement des agents face à l’augmentation de la charge de travail, qui pourrait les contraindre à ne plus pouvoir « assurer correctement leurs fonctions », évoque le communiqué de presse.

Ils réclament donc le recrutement de titulaires qualifiés dans le cadre du service public de restauration. Or, dans une allocution de Valérie Pécresse le 6 novembre, la présidente de la région Île-de-France avait annoncé le recrutement de 240 agents en septembre, et le remplacement de 200 agents depuis la rentrée scolaire. Elle a également encouragé les lycées à avoir recours à l’intérim. Mais ces annonces ne semblent pas suffire au lycée. « Le recours à des intérimaires non qualifiés est insuffisant pour permettre un bon fonctionnement du lycée, notamment de son service de restauration », indique le communiqué de presse. La secrétaire générale de la FSU, Évelyne Diana-Bras est du même avis : « C’est une catastrophe. Déjà en temps ordinaire, les agents ne sont pas suffisamment nombreux, à la fois dans le ménage et la restauration. »

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