Blocus devant certains lycées des Yvelines, manifestation des enseignants, appel à une « grève sanitaire » nationale le 10 novembre. Le corps professoral et les élèves font connaître leur colère, en raison d’une sécurité sanitaire jugée insuffisante, au sein de leurs établissements. C’est notamment pourquoi, la présidente de la Région Île-de-France, Valérie Pécresse (Libres), a annoncé, dans une conférence de presse le 6 novembre, de nouvelles mesures pour accompagner les lycées dans la mise en place du protocole sanitaire, qui a depuis évolué en leur faveur.

Le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, a annoncé le 5 novembre la possibilité pour les lycées de mettre en place une organisation hybride de l’enseignement, à savoir en demi-jauge. Ce que la présidente de la Région approuve : « On a dit dès lundi (2 novembre, Ndlr) que ce protocole sera difficilement applicable dans tous les établissements d’Île-de-France. […] Il n’avait pas le choix de donner plus de souplesse, pour que les établissements aient la possibilité de s’organiser en demi-jauge. » En d’autres termes, il s’agit d’un enseignement à la fois à distance et en présentiel, afin de réduire de moitié le nombre d’élèves dans les classes. L’objectif est d’éviter la multiplication des contaminations et donc la fermeture des classes.

Ainsi, pour assurer la continuité pédagogique pour tous les élèves, et éviter le décrochage scolaire pour ceux qui étudieront à distance, la Région va poursuivre le déploiement massif du numérique. Alors que ce dernier a été renforcé pendant le premier confinement auprès des lycées 100 % papier, la Région s’engage à équiper le reste des établissements qui ne se seraient pas encore mis au numérique. « En septembre, on a commandé 70 000 ordinateurs supplémentaires qui seront réservés aux première et aux terminale. D’ici fin janvier, 100 % des élèves seront équipés », affirme Valérie Pécresse.

En plus, elle annonce le développement du wifi dans la majorité des établissements, ainsi que la mise à disposition de webcams, de micros et de 2 500 clés USB 4G. Sachant que les enseignants devraient recevoir une formation aux nouveaux équipements. Tout semble pensé pour assurer au mieux les cours à distance. Pour autant, les élèves qui ne seraient pas encore suffisamment équipés chez eux devront obligatoirement faire du présentiel, affirme la présidente.

Une fois la jauge des classes réduite, les cantines devraient alors pouvoir respecter le protocole sanitaire, car, selon la présidente de la Région, 55 % des cantines ne peuvent pas le respecter à l’heure actuelle. C’est pourquoi Valérie Pécresse s’engage à « financer des barnums », « trouver des locaux temporaires » pour agrandir les cantines, « faire des paniers-repas », en raison de l’organisation hybride des classes.

Des agents supplémentaires seront également mobilisés pour pallier le manque de personnel en raison de la propagation du virus et des personnes à risque, qui pourraient s’absenter. « On envisage jusqu’à 7-8 % le nombre d’agents absents d’ici décembre », fait-elle l’hypothèse. Ainsi, 240 agents supplémentaires ont été recrutés depuis la rentrée et 200 agents dans les lycées ont déjà été remplacés en septembre. Les établissements sont aussi encouragés à « avoir recours à l’intérim pour remplacer des effectifs en 24 heures », recommande Valérie Pécresse.

Toujours dans le but de faciliter la gestion de la crise dans les lycées, des dépistages à l’aide de tests antigéniques seront bientôt possibles dans les établissements, à l’infirmerie. Marie-Carole Ciuntu (LR), vice-présidente du conseil régional d’Île-de-France, en charge des lycées et de l’administration générale, annonce l’arrivée de « 100 000 tests antigéniques pour les élèves et les enseignants dans les lycées ».

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