Lundi 2 novembre, les élèves en primaire, collège et lycée de Saint-Quentin-en-Yvelines sont retournés sur les bancs de l’école, alors que le reste de l’agglomération est confiné. Lors de l’annonce du second confinement, le 28 octobre par Emmanuel Macron, les écoles ont donc été exemptées. L’objectif affiché étant d’éviter le décrochage scolaire, de permettre aux parents de continuer de travailler et enfin, les jeunes feraient partie des moins vulnérables au coronavirus, résume un article de Franceinfo.

Suite à cette allocution, un protocole sanitaire renforcé a donc été publié le 29 octobre au soir, afin que les établissements scolaires puissent se préparer à appliquer les nouvelles restrictions sanitaires. Contacté par la rédaction, le syndicat des enseignants s’est prononcé pour la poursuite de l’enseignement dans les écoles. « Sur le fond, on veut que nos élèves soient accueillis en présentiel […], si on veut une école égalitaire », affirme Évelyne Diana-Bras, la secrétaire générale de la FSU des Yvelines.

Le protocole prévoit le port du masque obligatoire dès l’âge de 6 ans. De nombreuses municipalités saint-quentinoises ont donc en urgence préparé des masques afin de les distribuer aux élèves concernés. Et en cas d’oubli ou de difficultés économiques, les écoles primaires pourront en fournir aux élèves. Le syndicat des enseignants n’est pas contre cette mesure. En revanche, il réclame du temps pour préparer les élèves à porter le masque. « C’est une solution, elle doit être entendue. […] Il y a un travail à faire avec les enfants, mais quand ? », s’interroge la secrétaire générale de la FSU des Yvelines.

La Fédération des conseils de parents d’élèves, (FCPE), est du même avis : « Il va y avoir un sujet sur […] les difficultés pour que les enfants de 6-7 ans le gardent toute la journée », pointe Mamy Pouliquen, présidente du conseil local primaire à Montigny-le-Bretonneux, pour la FCPE.

L’autre mesure annoncée est la limitation du brassage entre les élèves de groupes différents. Ainsi, les arrivées et les départs des enfants doivent être étalés dans le temps. Le protocole précise : « Cette organisation dépend évidemment du nombre d’élèves accueillis, des personnels présents et des possibilités d’adaptation du transport scolaire, y compris celui des élèves en situation de handicap. » Évelyne Diana-Bras confirme : « Il va falloir travailler avec les collectivités. On a des partenaires multiples et il faut s’accorder avec les acteurs locaux. »

Les récréations doivent aussi s’organiser par groupes avec un respect maximal des gestes barrières, selon le protocole. Mais si les précautions sanitaires sont trop difficiles à faire respecter, les récréations pourraient être remplacées par des temps de pause en classe.

La restauration scolaire doit également être réorganisée. Dans les écoles maternelles, les groupes d’enfants appartenant à une même classe doivent être espacés d’un mètre. En revanche, dans les écoles élémentaires, les collèges et les lycées, « il convient de faire déjeuner les élèves d’un même groupe (classe, groupes de classe ou niveau) ensemble et, dans la mesure du possible, toujours à la même table », avance le protocole.
Puis pour limiter la circulation des élèves dans les bâtiments, la fiche sanitaire recommande d’attribuer une salle à chaque classe (en dehors des salles spécialisées et des ateliers). Si le protocole ne peut être respecté, au vu de la capacité de l’établissement, « un enseignement à distance pourra être partiellement mis en œuvre, avec l’accord et l’appui du rectorat. »

Mais le syndicat des enseignants préférerait un dédoublement des classes, « pour protéger au mieux les élèves, les personnels, mais aussi la population », assure Évelyne Diana-Bras, mécontente que le personnel enseignant ne soit pas suffisamment écouté. Toutes ces mesures, visant à limiter le brassage, devront être mises en place d’ici le 9 novembre.

Enfin, l’aération et la ventilation des classes doivent être renforcées, tout comme la désinfection des locaux et du matériel scolaire.

Finalement, au vu de ces annonces, certaines n’auraient rien de fondamentalement nouveau, selon la secrétaire générale de la FSU des Yvelines. « Masques, distanciation, brassage, aération et désinfection des locaux. Rien de nouveau dans ce protocole dit ‘‘renforcé’’, d’autant plus que ces préconisations s’appliquent quand ‘‘c’est possible’’ », analyse-t-elle.

C’est notamment pourquoi le syndicat a appelé l’ensemble du personnel enseignant à se mettre en grève à partir du 2 novembre, pour mieux honorer la mémoire de Samuel Paty et pour exiger des mesures adéquates, afin d’exercer en sécurité ses « missions de service public ». Mais des rassemblements ne sont pas encore envisagés. « Les personnels en grève iront à l’intérieur de leur établissement », clarifie Évelyne Diana-Bras.

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