Il y a trente ans Mahjouba Belhaimer était élue première maire du Conseil municipal des enfants (CME) de Guyancourt à l’âge de 14 ans. Trente ans après, et désormais préparatrice en pharmacie hospitalière, elle revient pour les fêter et découvrir toutes les actions qui ont été faites depuis, lors d’un vernissage le 15 octobre. Ce soir-là, la première maire du CME est émue. « La mairie a donné ce droit de parole, elle a donné un regard à la jeunesse, notre parole avait du poids », déclare-t-elle.

Le CME de Guyancourt serait l’un des tout premiers à avoir été créés en France, selon François Morton (DVG), le maire de la commune. Né en 1990, sous la mandature de Roland Nadaus, le conseil municipal des enfants achève cette année sa quinzième mandature.

Ainsi, la maire actuelle, âgée de 10 ans, Farah Missaoui, passera la main le 9 décembre, lors de l’élection du nouveau maire en conseil municipal des enfants. Mais, avant cela, les élections des conseillers municipaux auront lieu le 13 novembre dans les collèges et les écoles élémentaires de la ville.

De nombreuses actions ont donc été accomplies. Cette année, Farah Missaoui et son équipe ont créé un jeu de société des sept familles sur les sports méconnus et sur le handisport. « J’en suis fière, affirme la jeune maire. On a rencontré un rugbyman et ça nous a inspiré. » Un autre jeu de société a également été créé sur le harcèlement scolaire. Les deux jeux seront d’ailleurs distribués en 2021 dans les écoles et les centres de loisirs.

D’autres actions ont également été faites comme la réalisation d’une fresque sur les droits des enfants dans le tunnel des Droits de l’Homme en 2009. Et en 2005, Piltox a été créé pour collecter dans tous les établissements scolaires les piles usagées. La première piste de skate board est arrivée en 1991 sous le mandat de Mahjouba Belhaime, et elle a été renouvelée en 2003 avec l’aide du CME de l’époque. Un nouveau skatepark va bientôt voir le jour, grâce à la participation du treizième mandat.

Mais certains projets n’ont pas pu voir le jour pour des questions financières, par exemple une piscine à vagues ou encore une patinoire, proposées sous le mandat de la première maire. « On avait tellement des idées de fous. […] Mais on ne comprenait pas, au début on arrivait avec nos yeux d’enfants », se rappelle Mahjouba Belhaimer qui ajoute avoir ensuite compris les défis financiers. « Les éducateurs ont bien fait leur boulôt », témoigne-t-elle.

En effet, les enfants sont accompagnés tout le long de leur mandat de deux ans. « Ils sont divisés en quatre ateliers et on les réunit un mercredi sur deux », explique Jessica Moreno, responsable du CME à Guyancourt. Une fois élus, les 35 enfants donnent leur profession de foi et choisissent ensemble des thèmes à aborder pendant les deux ans. « On leur fait rencontrer les services de la ville, les associations, pour faire mûrir leur réflexion. On les accompagne à faire accoucher leurs idées. Et quand il y a plusieurs idées, ils votent en atelier », précise Jessica Moreno.

Les enfants semblent en ressortir enrichis. « J’ai mûri. J’ai appris à mieux m’exprimer et à plus exprimer mes idées », confie Farah Missaoui. La première maire est du même avis. « J’ai énormément appris. J’ai grandi avec vous. »

Réélection des conseils municipaux des jeunes et des enfants à Voisins et à Coignières

Guyancourt n’est pas la seule commune à renouveler son conseil municipal des enfants. Voisins-le-Bretonneux vient de lancer un bulletin d’inscription à destination des enfants scolarisés entre le CM2 et la troisième. Son conseil municipal des jeunes est aujourd’hui composé de 25 adolescents et les futurs élus ont jusqu’au 12 novembre pour remettre leur bulletin au CPE du collège, au directeur de l’école ou au service jeunesse et prévention. 

Coignières a en revanche déjà remis l’écharpe de la ville aux nouveaux élus, le 17 octobre au matin. Ils sont désormais 27 (sur 36 en lice pour le scrutin) en CM1 ou CM2 au conseil municipal des enfants. Leurs missions, s’ils les acceptent, sont : « [La] mise en place de projets, [la] participation aux élections municipales […], donner du sens à la situation de citoyenneté […], ils seront aussi ce lien intergénérationnel contribuant à perpétrer le devoir de mémoire », selon le communiqué de la commune. Sachant que leur mandat dure un an et qu’un budget participatif leur est consacré.