Alors que le département des Yvelines était jusque-là en zone d’alerte simple, de nombreux habitants pensaient que la grande couronne serait épargnée des mesures annoncées le 14 octobre par le président de la République, Emmanuel Macron (LREM). Finalement, les Yvelines sont bien concernées par le couvre-feu instauré dans l’ensemble de la région Île-de-France, pour au moins quatre semaines. Une décision qui s’explique par une forte aggravation de la situation en grande couronne.

Depuis le vendredi 16 octobre minuit, le couvre-feu est donc en place dans les Yvelines. Les Yvelinois ont désormais interdiction de se déplacer de 21 h à 6 h, sauf en cas de nécessité impérieuse justifiée par une attestation. D’après un communiqué de la Préfecture, ces nécessités impérieuses comprennent notamment : les déplacements entre le domicile et le lieu de travail, des consultations de soins urgentes, le motif familial impérieux, où encore pour promener un animal de compagnie de manière brève dans un rayon d’un kilomètre autour de son domicile. « La violation du couvre-feu sera sanctionnée d’une amende de 135 euros », qui peut être majorée en cas de récidive, rappelle le gouvernement.

Dans les Yvelines, la Préfecture a également informé que certains établissements recevant du public seront désormais fermés toute la journée. Figurent entre autres dans cette liste les débits de boissons, les salles d’exposition, les salles des fêtes, les établissements sportifs couverts ou encore les salles de sport. « Les indicateurs épidémiologiques de surveillance de la Covid-19 continuent de se dégrader dans le département des Yvelines et la pression sur les services hospitaliers augmente », justifie le communiqué de la Préfecture.

Alors que les Yvelines étaient jusqu’à l’allocution du président en zone d’alerte simple, le département est en effet de plus en plus touché. « Jusqu’à début octobre, le taux d’incidence en grande couronne présentait des dynamiques qui étaient moins préoccupantes qu’à Paris et en petite couronne, nous explique Marion Cinalli, directrice de la délégation départementale des Yvelines pour l’Agence régionale de santé (ARS). Or, depuis la fin de la première semaine d’octobre, on voit un rattrapage net, avec une dynamique d’augmentation de l’incidence qui est beaucoup plus prononcée dans les départements de grande couronne que dans Paris et la petite couronne. »

Ainsi, d’après la directrice de l’ARS dans les Yvelines, contactée le vendredi 16 octobre, « sur les sept derniers jours, le taux d’incidence en grande couronne a augmenté de 33 % ». Dans les Yvelines, le taux d’incidence était ainsi passé à « 245 cas pour 100 000 habitants », contre « 126,1 » la semaine précédente. Le taux de positivité aux tests a quant à lui atteint 15,7 % et le taux d’incidence chez les plus de 65 ans est de « 120 pour 100 000 habitants », alors qu’il reste très élevé dans la tranche d’âge de 20 à 39 ans, ce qui fait dire à l’ARS que le virus « passe de génération en génération ».

Concernant le taux d’occupation des lits de soins critiques, qui est régulé au niveau régional pour éviter qu’un établissement soit saturé, il est de « 48 % » en Île-de-France, et de « 41,2 % » dans les Yvelines, détaille Marion Cinalli. « Au niveau régional, le nombre de patients en hospitalisation conventionnelle et en réanimation progresse de façon constante depuis deux mois, poursuit-elle. Et on a eu 1 728 entrées sur sept jours, au niveau régional, ce qui correspond a une augmentation de 300 patients par rapport à la semaine dernière. » Une situation qui a justement poussé l’ARS Île-de-France à donner l’instruction, en milieu de semaine dernière, de commencer à déprogrammer des opérations non urgentes dans les hôpitaux pour libérer de la place pour les patients Covid. Pour certains patients, il pourrait s’agir de la deuxième déprogrammation après celle de mars.

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