Apprenti livreur mais vrai voleur ?

Un livreur, travaillant pour un sous-traitant de la société Chronopost à Coignières, a été condamné à six mois de prison avec sursis pour avoir volé un colis dont il avait la charge.

Devant le tribunal correctionnel de Versailles, ce vendredi 16 octobre, le prévenu a tout nié en bloc. Cet homme, âgé de 41 ans comparaissait pour avoir, le 13 novembre 2019, volé un téléphone portable, qu’il était censé livrer dans le cadre de sa formation de livreur au sein d’une société de transport. Il a été condamné à six mois de prison avec sursis.

Les faits se déroulent à Coignières, dans un entrepôt d’une société sous-traitante de l’entreprise de livraison Chronopost. Ce jour-là, l’apprenti livreur « est en charge d’un chariot contenant 13 colis à scanner puis à livrer », rappelle l’une des deux juges. Parmi eux, un colis estampillé de l’opérateur SFR « bien identifiable comme pouvant contenir un téléphone portable », souligne-t-elle devant l’accusé.

Cependant, la société Chronopost s’aperçoit vite que le colis n’est jamais arrivé à bon port et porte plainte. « Sur les caméras de vidéo-surveillance de l’entrepôt, on vous voit faire tomber un colis vide et déchiré […] on vous voit aussi faire semblant de scanner le colis », rapporte la juge de l’enquête policière.

Devant ces éléments, le quadragénaire continue de nier son implication et accuse même l’un de ses collègues. « J’ai signalé que le scanner ne marchait pas, ça arrive souvent, tente-t-il en premier lieu d’expliquer. Je suis en formation ce n’est pas moi qui m’occupais de donner le colis, c’est [mon collègue] qui le fait, moi, je reste dans le camion. »

Et si les deux juges relèvent que cette version diffère de la déposition faite devant la police, l’avocat du prévenu sort un atout de sa manche. Un témoignage écrit du gérant de la société indiquant : « Je ne pense pas que [le prévenu] ait commis le vol […]. Il était effectivement en tournée de livraison avec [le collègue mentionné] », comme le lit la juge devant l’assemblée.

L’avocat de la défense assure même que « l’un des deux numéros de téléphone qui ont utilisé le portable appartient à cet autre salarié », alors qu’en début d’audience la juge précisait que les enquêteurs n’avaient pas pu identifier le propriétaire. La consultation du registre d’appel durant le procès permet ensuite de démontrer que des appels ont bien été échangés entre les deux hommes.

Durant sa plaidoirie où il a demandé la relaxe, l’avocat de la défense déplore « une enquête de police qui n’est pas aboutie » et suggère que les vidéos ne constituent pas une preuve suffisante, puisqu’elles ne montraient pas son client voler directement le téléphone.