« On ne sait pas vraiment ce que ça va donner. » Les mots sont de Sophie Manguin, présidente de l’AMSG, club de karaté basé à Guyancourt, et résument bien la situation dans laquelle se trouvent les clubs d’arts martiaux, nombreux à Saint-Quentin-
en-Yvelines. Dans un contexte de reprise épidémique et alors que les sports de combat, réautorisés par le gouvernement depuis le 11 juillet, figuraient parmi les derniers à pouvoir reprendre leurs activités. Des disciplines où le respect des gestes barrières est des plus difficile, pour ne pas dire impossible. Les clubs tentent alors de s’adapter.

Alors que pendant le confinement, des cours en visio avaient été mis en place, la reprise des entraînements s’était, elle, effectuée en extérieur, sans puis avec contact lorsque le feu vert du ministère des sports était arrivé mi-juillet. Mais l’accès aux gymnases, s’il est possible, demeure compliqué pour mettre en œuvre la distanciation.

La présidente de l’AMSG a ainsi décidé de maintenir les entraînements en extérieur, estimant que « le climat s’y prêtait » et que c’était préférable « d’un point de vue sécuritaire », par petits groupes sans mélanger les professeurs. « On a repris en intérieur uniquement pour les cours baby, car ils sont moins nombreux et qu’en extérieur, ça nécessitait beaucoup de personnes et de surveillance », précise-t-elle.

Du côté de l’École taekwondo Trappes (ETT), meilleur club de taekwondo des Yvelines de ces neuf dernières années, des séances en extérieur ont aussi succédé à celles par Facebook live ou Zoom. « Dès que le confinement a été levé, on a, en respectant les distances sociales et les restrictions sanitaires, commencé à s’entraîner dehors », confie Jaouad Chouba, directeur sportif du club. Avec néanmoins une réduction de la fréquence des entraînements, passée de cinq à trois fois par semaine. Sans oublier, bien sûr, le gel hydroalcoolique et un travail effectué « avec le même partenaire du début à la fin de l’entraînement », ainsi qu’une désinfection du matériel à chaque fin de séance.

Autant d’adaptations qu’il va falloir continuer à mettre en œuvre, surtout que de nouvelles contraintes sont redoutées à la rentrée. « Est-ce qu’ils vont redurcir le protocole, c’est toute l’interrogation, savoir comment on va s’organiser pour permettre aux adhérents de pouvoir pratiquer, se demande Sophie Manguin. On ne peut pas leur dire ‘‘Allez-y, adhérez, cotisez pour votre année’’, et dans un mois, leur dire ‘‘Ah bah non, il n’y a à nouveau plus de contacts’’. »

Elle assure que pour l’instant, le contexte n’a pas eu d’effet négatif sur le nombre d’adhérents. Au contraire, puisqu’environ 90 d’entre eux se sont réinscrits, selon la présidente, sur les 126 licenciés que compte le club. « Les adhérents ont répondu présent, affirme Sophie Manguin. On va essayer de s’adapter pour en perdre le moins possible, voir ce que l’on met en place pour qu’ils puissent s’inscrire sans avoir l’impression que, s’il y avait à nouveau des interdictions ou un nouveau confinement pour les pratiques sportives, ils ne se sentent pas perdants non plus. Donc on attend de voir ce qu’ils (les autorités, Ndlr) vont dire, et en fonction de ça, on va essayer de s’adapter ». Elle avance, par exemple, l’idée de proposer « des cotisations au mois ».

À l’ETT, qui comptait 300 adhérents l’année dernière, il ne semble pas non plus y avoir d’effet néfaste sur les inscriptions pour le moment, même si Jaouad Chouba se montre très prudent. « Il y a beaucoup de monde qui nous appelle, les places sont très restreintes chez nous. Mais j’ai peur qu’à la rentrée, si on est restreints, on [ait] moins d’adhérents », concède-t-il. Quant aux compétitions, il faudra, à priori, attendre encore quelque temps. « À mon avis, ça va durer jusqu’à la fin de l’année », lâche le directeur sportif.

Une École Taekwondo va ouvrir à Élancourt

Après, l’École taekwondo Trappes (ETT), qui va continuer d’exister, une deuxième structure va ouvrir, à Élancourt. Elle portera le nom d’École taekwondo SQY (ETSQY). « On a beaucoup de demandes et beaucoup de personnes de l’extérieur. Et comme on a beaucoup de gens d’Élancourt et Maurepas, le plus judicieux était d’ouvrir un club à Élancourt », explique Jaouad Chouba, directeur sportif de l’ETT, qui présidera l’ETSQY.

Il annonce un démarrage des activités début octobre, avec « une quarantaine de personnes issues d’Élancourt et Maurepas » qui ont « basculé » de Trappes à Élancourt. Le futur président informe aussi d’un « partenariat avec l’Agora d’Élancourt pour faire des initiations à un public féminin et à un public de très jeunes enfants ».


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