La rude campagne des municipales semble avoir laissé des traces aux Clayes-sous-Bois. Celle-ci a en effet longuement été évoquée par les deux listes d’opposition lors du conseil municipal d’installation de Philippe Guiguen (DVD) dans le fauteuil de maire. Le nouvel édile préfère, quant à lui, désormais se concentrer sur l’avenir.

Le vendredi 3 juillet, les Clétiens se sont rendus en nombre à l’espace Philippe Noiret pour assister à l’élection par les conseillers municipaux de Philippe Guiguen au poste de maire. Ce dernier a obtenu 24 voix contre neuf pour l’élu d’opposition Nicolas Hue (Génération.s), qui a également récolté les votes de la liste menée par Anne-Claire Frémont (SE), pourtant issue de la majorité précédente, preuve des conséquences de la campagne.

« Maire, c’est à mes yeux le plus beau des mandats. C’est le mandat de la proximité et des réalisations concrètes attendues par nos habitants, insiste Philippe Guiguen dans le discours qui a suivi son élection, non sans saluer l’action de la maire sortante. C’est dans cet esprit que je souhaite agir : être le maire de tous les Clétiens, être le maire de toutes les générations, être le maire de tous les quartiers. »

Le nouveau maire a ensuite évoqué l’ambition de sa liste, « déclinée dans nos 140 engagements » ayant pour objectif « le mieux-vivre-ensemble ». « Parmi ces engagements : la création d’une maison pluridisciplinaire de santé, un nouveau PLU afin de s’assurer d’une maîtrise de l’urbanisme, la relance de la ‘‘démocratie participative’’, une transition écologique responsable applicable à la commune, le soutien au commerce local, et la poursuite du gel de la fiscalité locale réalisé depuis dix ans », énumère Philippe Guiguen, précisant que certaines actions seront « lancées ou réalisées très rapidement ».

Si le nouveau maire a donc exclusivement évoqué le mandat à venir, les deux listes d’opposition sont, quant à elles, revenues sur le climat dans lequel s’est déroulée la campagne, qui a, selon elles, favorisé l’abstention. Nicolas Hue, leader de l’opposition de gauche, a regretté que la campagne n’ait pas permis de « développer des arguments projet contre projet ».

« J’ai vécu cette première campagne municipale en tant que tête de liste mais ai participé à d’autres campagnes électorales et aux enjeux bien différents, mais jamais aucune de celles auxquelles j’ai contribué n’a été vécue dans un climat aussi délétère, souligne Nicolas Hue, précisant avoir dû déposer plainte contre X pour des propos diffamatoires à son encontre. Bien pire encore, jamais les Clétiens n’avaient été destinataires de tracts, d’écrits ou de propos déployés sur les réseaux sociaux, d’un sexisme insupportable lors d’une campagne électorale municipale. »

Anne-Claire Frémont, élue d’opposition qui appartenait comme Philippe Guiguen à la majorité précédente, a également reproché à l’équipe du nouveau maire d’avoir mené une campagne qu’elle qualifie de « nauséabonde ». « Les insultes, les attaques personnelles, les lettres anonymes distribuées par des tiers en service commandé, les mensonges, rien ne nous a été épargné dans cette campagne […], avance ainsi Anne-Claire Frémont, sous les applaudissements d’une partie du public et les huées d’une autre. C’est à dégoûter de la politique et ça se ressent pleinement sur le taux de participation. »

Des attaques auxquelles Philippe Guiguen a préféré ne pas répondre, pendant le conseil et même après. « Je ne commenterai pas ces propos, c’est tellement nauséabond, quand on voit ce que j’ai subi dans la dernière semaine [de campagne], nous explique le maire, précisant toutefois avoir déposé deux plaintes au cours de la campagne. Maintenant, on est concentrés sur l’avenir, les difficultés qu’il y aura, liées à la crise sanitaire, voir comment on pourra répondre au mieux aux attentes des Clétiens, et essayer d’appliquer notre programme. On a six ans. » Et cela commence dès cette semaine avec un nouveau conseil municipal pendant lequel le vote du budget est programmé.