Un nouvel écrin destiné à la mobilité du futur. FEV, entreprise allemande d’ingénierie automobile implantée dans le monde entier, a ouvert depuis janvier dernier un centre d’essais pour batteries à Trappes. S’étendant sur une surface de 600 m² et situé juste à côté du bâtiment principal (où se trouve l’ancien centre d’essais, Ndlr), il est consacré à tout ce qui est lié à « l’e-mobilité, la traction électrique, en incluant batteries, machines électriques, électronique de puissance, et le batterie management system », précise Nadim Andraos, vice-président exécutif de FEV France.

En France, FEV possède deux implantations : à Rouen, en Normandie, et donc à Trappes, sur un site existant depuis une trentaine d’années, racheté en 2015 par la société allemande, et principalement consacré à l’activité électrique (le centre de Rouen est davantage lié aux moteurs à combustion et aux applications hybrides, Ndlr). L’entreprise, « prestataire de services de développement de véhicules », comme elle l’indique dans un communiqué, compte plus de 750 collaborateurs dans l’Hexagone, sur plus de 6 700 dans le monde entier.

Un leader mondial donc, qui, avec ce nouveau centre d’essais batterie, « confirme son rôle d’acteur majeur dans le domaine de l’e-mobilité en France mais aussi en Europe », ajoute le communiqué de FEV. Un centre abritant une vingtaine de bancs d’essais consacrés au développement des batteries et des motorisations électriques. Construit en un an, de l’été 2018 à l’été 2019, il a donc été mis en service près de six mois plus tard, le temps d’effectuer « l’aménagement technique avant que l’on rentre vraiment en production », explique Nadim Andraos. Le vice-président exécutif fait savoir que le coût global d’investissement s’élève à « 5 millions d’euros », entièrement financés par l’entreprise.

12 personnes travaillent au sein de ce centre, sur les 110 à 120 du site saint-quentinois. Un centre « très automatisé » qui compte « 108 voies de cellules, de 0 à 6 volts, 12 voies de modules qui varient de 0 à 20 volts, et on a 6 voies de packs qui varient de 125 à 250 kilowatts », détaille Nadim Andraos.

« Vu l’évolution de la demande sur le marché, il a fallu sortir de [l’ancien] bâtiment », explique Nadim Andraos, vice-président exécutif de FEV France, évoquant aussi un aspect sécuritaire.

Il affirme que ce nouveau bâtiment répond à différents impératifs : « Ça fait plus de cinq ans qu’on travaille sur tout ce qui est développement de batteries. Notre premier client, c’était Renault. […] Ces activités ont démarré dans ce bâtiment, et après, vu l’évolution de la demande sur le marché, il a fallu sortir de ce bâtiment et mettre ces essais ailleurs. » […] Avant, l’activité de l’entreprise se réalisait « avec moins de volume », ajoute-t-il. « Elle était concentré plutôt sur Renault, et actuellement, parmi nos clients, on compte Volvo, Daimler, Ferrari, Peugeot… », mentionne le vice-président exécutif. Soit des constructeurs et fournisseurs du monde entier. Pour un partenariat fondé notamment sur « du développement complet », dans lequel « on reçoit un cahier des charges et on développe une batterie complète pour un client », évoque-t-il.

Nadim Andraos confie aussi que « même du point de vue de la sécurité », il était indispensable de construire le nouveau centre. Il est d’ailleurs fait état, sur le communiqué de FEV, d’un bâtiment neuf qui « a deux objectifs : dédier un bâtiment spécifique à cette activité afin de garantir une meilleure sécurité […], mais aussi, respecter l’environnement » puisque « le bâtiment a […] été construit selon la norme ISO 14001 qui impose de couvrir l’ensemble du cycle de vie de l’essai, de l’arrivée du spécimen à tester jusqu’à son départ, tous les déchets générés étant triés et traités ».

Un bâtiment où « on estime la durée de vie de la batterie », évoque Nadim Andraos. « On valide le batterie management system, comment le calculateur est adapté à cet usage, et tout ce qui est mesure de la capacité de la batterie. Après, on fait les caractérisations de la batterie [elle] même via ses modules, […] on simule à peu près 300 000 kilomètres d’usage de la batterie sur sept ans », détaille-t-il.

Parmi les collaborateurs du centre, on retrouve différents corps de métier. « Il y a des métiers purement de mécanique, l’installation des cellules, modules et packs, des métiers électriques, électroniques, énumère Nadim Andraos. Il y a aussi des métiers de l’ingénierie [liés au] développement des cycles, de programmation des cycles, d’analyse des essais. Donc vous avez tout genre d’activités, de la mécanique et de l’électrique, jusqu’à l’ingénierie et à l’analyse. » L’entreprise travaille sur « tous les types de batteries, du plug-in hybrid – où le moteur à combustion se déclenche en fonction de l’usage pour supporter le moteur électrique – jusqu’au purement électrique », avance-t-il. Quant à l’ancien centre d’essais, il a vocation à perdurer. « Il n’ y avait que les essais batterie. Le nouveau bâtiment est davantage consacré aux essais packs, machines électriques et électronique de puissance ainsi que le développement du batterie management system », résume-t-il.

Opérationnel depuis janvier, ce centre de 600 m² regroupe 12 collaborateurs et est consacré aux essais batterie. « On estime la durée de vie de la batterie », évoque Nadim Andraos, vice-président exécutif de FEV France.

Toute cette activité a évidemment été perturbée ces derniers mois en raison de la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19, entraînant un confinement qui « a réduit » des demandes de clients qui avaient déjà « commencé à décliner avant », concède Nadim Andraos, qui assure néanmoins qu’ « avec le déconfinement, il y a de fortes demandes qui retournent vers nous ». « Nous étions plus ou moins préparés pour accompagner les demandes du marché, et il y avait une baisse du côté du moteur à combustion, mais une forte demande du côté électrique, et là, avec le déconfinement, les demandes sont de plus en plus importantes sur le secteur de la traction électrique », précise-t-il.

Quant aux salariés, ils ont continué, pour ceux du nouveau centre d’essais, à venir travailler, car « il fallait que l’on arrive à accompagner nos clients », justifie le vice-président exécutif, qui salue et remercie l’« investissement » de ces collaborateurs, qui ont « maintenu la production » même pendant cette période délicate. Il tient à rassurer sur leurs conditions de travail, qui ont respecté « tout ce qui était imposé par l’État, [avec] les masques, désinfection des mains… ».

FEV France a désormais repris son travail dans des conditions un peu plus proches de la normale, et compte poursuivre l’élargissement de ses activités. « Nous devons évoluer afin d’accompagner au mieux nos clients. Auparavant, nous gérions seulement la chaîne de traction, et maintenant, nous sommes capables de développer des véhicules complets. Par exemple, des voitures comme le Sven, 100 % électriques et 100 % développées par FEV. », mentionne Nadim Andraos.

CREDIT PHOTOS : FEV Group