Top départ pour le Campus des services de l’automobile et de la mobilité. Situé à quelques pas du Technocentre Renault, ce vaste complexe de 4,5 hectares va accueillir ses premiers élèves ce mercredi 29 août, après deux années de travaux achevés ce week-end. Grâce aux quatre établissements de formation regroupés sur place, 1 000 jeunes, salariés ou demandeurs d’emploi pourront y être formés à la plupart des métiers de service pour les voitures, motos et vélos. Un projet à près de 30 millions d’euros financé principalement par l’Association nationale pour la formation automobile (ANFA), qui met en œuvre la politique de formation de la branche, ainsi que par la Région.

La branche des services de l’automobile et de la mobilité représente « toutes les entreprises qui ont une activité de la sortie du véhicule de l’usine, jusqu’à sa déconstruction », résume Sabrina Kockenpoo, déléguée régionale de l’ANFA, au cours d’une visite du site, jeudi 23 août alors que les derniers préparatifs pour la rentrée ont lieu. Et de donner quelques exemples de sociétés : « Les concessions, les agences, les garages automobiles, mais également des activités connexes tels que les stations services, le parking, les auto-écoles, le contrôle technique … » Sabrina Kockenpoo souligne que cela représente « 72 000 salariés pour 20 000 entreprises » en Île-de-France.

C’est en septembre 2016 que les travaux de ce Campus des services de l’automobile et de la mobilité avaient été lancés sur ce site, anciennement occupé par l’Institut de formation des chambres d’agriculture (IFCA). Le lieu, dont la majeure partie était auparavant en friche, a complètement changé de visage en deux ans. Côté construction, l’ancien bâtiment de l’IFCA (près de 5 000 m², Ndlr) a été entièrement réhabilité et d’autres ont été érigés, portant la surface totale à 12 000 m² de bâtiments, dont 13 ateliers de mécanique et technologie automobile, motocycle et cycle.

A terme, 1 000 personnes pourront être formées sur le Campus par les quatre établissements de formations présents, qui disposent chacun de bâtiments (Aforpa, INCM, Garac et GNFA). Autant de raisons qui font dire à Stéphane Genestier, en charge de l’exploitation du Campus et directeur des services généraux de l’Association des services pour la formation automobile (ASFA), qu’il s’agit d’un « site unique en France ».

« L’objectif, c’est de préparer aux métiers de demain, en étant un lieu de réflexion, d’expérimentation et de démonstration, des usages et des innovations dans nos métiers et nos formations », résume Stéphane Genestier. Et Sabrina Kockenpoo de compléter : « Ce campus offre un éventail complet et complémentaire de formations pour répondre au plus près aux besoins des entreprises. L’intérêt du site c’est d’avoir différents partenaires sur un même lieu, et pouvoir développer une émulation autour d’un même objectif : former la relève et adapter les compétences de ceux qui sont déjà salariés de la branche. »

Sur 4,5 hectares de surface, le Campus dispose de 13 ateliers de mécanique
et technologie automobile, motocycle et cycle.

Maintenant que le Campus est fin prêt, les premiers élèves vont l’intégrer ce mercredi 29 août. « Ça y est, on démarre », sourit, impatient, Stéphane Genestier. Sur place, les apprentis recevront des formations allant du pré-apprentissage (enseignements en alternance pour les jeunes de 15 ans révolus permettant de découvrir les métiers, Ndlr), jusqu’au diplôme d’ingénieur en passant par les CAP, bacs professionnels et BTS. Pour la rentrée 2019, l’arrivée de licences professionnelles est même d’ores et déjà prévue. Les salariés pourront également recevoir une formation continue, « parce que les évolutions de la branche sont telles qu’il faut toujours s’adapter », souligne Sabrina Kockenpoo. Des formations sont également destinées aux demandeurs d’emploi.

L’étendue des métiers enseignés au Campus est vaste, tant pour l’automobile, que pour la moto ou le vélo. « Vous allez retrouver une bonne partie des métiers de la maintenance et du commerce, résume la déléguée régionale de l’ANFA, dont la direction régionale s’est installée sur le Campus, avant de donner quelques exemples. Il y a des formations de mécanicien, technicien expert, tous les métiers liés à la réception automobile, à la vente. Tout ce qui touche aux métiers du vélo aussi : le mécanicien cycle qui va l’entretenir, mais également le conseiller technique cycle. Et pour les ingénieurs, on va plutôt être sur des niveaux d’encadrement d’équipes dans des groupes de distribution automobile. »

D’autres formations spécifiques seront également prodiguées au Campus comme celles Harley Davidson ou BMW moto. Mais pas que : « C’est la première fois qu’on développe en Île-de-France une formation sur le dépannage-remorquage », ajoute la déléguée régionale de l’ANFA. Un secteur où les apprentis sont quasi-sûrs de trouver une entreprise pour leur apprentissage. « Aujourd’hui, on a encore de nombreuses offres de contrats de professionnalisation qui ne sont pas pourvues, confie Sabrina Kockenpoo. Il reste des places avec des entreprises à la clef qui sont en attente de signer des contrats. »

L’ensemble des formations dispensées au Campus des services de l’automobile et de la mobilité le sont d’ailleurs en alternance. « Nos études le démontrent fortement : on privilégie les formations en alternance parce qu’elles ont des résultats en termes d’insertion professionnelle dans les entreprises de la branche qui sont bien plus importants », souligne Sabrina Kockenpoo, chiffre à l’appui : « On a des formations diplômantes, ou certifiantes, des titres de branche, où vous pouvez atteindre 90 % d’insertion professionnelle en entreprise. »

Autant de formations qui n’étaient quasiment pas, jusque-là, enseignées dans les Yvelines. D’où le choix d’implanter le Campus à Guyancourt. « Il y a une étude qui a été menée sur l’évolution des métiers et les besoins des entreprises, qui nous a amené à constater qu’il y avait un déficit sur l’Ouest et le Sud-Ouest [de l’Île-de-France] », souligne Stéphane Genestier. En terme de formations aux services de l’automobile et de la mobilité, Sabrina Kockenpoo estime même que les Yvelines « était le parent pauvre de la région ».

Le site est également doté d’un espace événementiel où se trouve un amphithéâtre de 250 places, dont les portes ont été modifiées pour pouvoir faire rentrer un véhicule.

Au delà des enseignements, le Campus est voulu comme un véritable lieu de vie. C’est pourquoi l’on y retrouve notamment un centre de ressources, des lieux de détente, on encore un complexe sportif composé d’un terrain de sport extérieur et d’un petit gymnase. L’objectif est aussi de mettre les apprentis « en situation d’entreprise », précise le directeur d’exploitation du site, pendant la traversée du futur bâtiment dédié à la restauration, qui ressemble bien plus à un restaurant d’entreprise que scolaire, de part ses horaires larges et sa configuration. « Ce sont des futurs membres de la profession, donc on veut les mettre dans un mode ‘‘adulte’’ », affirme ce dernier.

Les décideurs du projet souhaitent d’ailleurs faire du Campus « une vitrine de la profession », annonce la déléguée régionale de l’ANFA. C’est l’une des raisons pour lesquelles le site est également doté d’un espace événementiel où se trouve un amphithéâtre de 250 places, dont les portes ont été modifiées pour pouvoir faire rentrer un véhicule, un hall ouvert aux salons et expositions, des salles de réunions modulables et un showroom.

Un accent a également été mis sur l’aspect environnemental du site. Il comprend ainsi plus de 250 arbres plantés ou déplacés, des zones de recharge pour véhicules électriques, des panneaux photovoltaïques, la présence de nombreux bassins, etc. Le coût total du projet avoisine les 30 millions d’euros, financé majoritairement par l’ANFA, et par la Région Île-de-France. « C’est la première fois que la branche investit autant dans une construction immobilière pour la formation », confirme le directeur d’exploitation.

Pour cette toute première rentrée, près de 500 jeunes vont intégrer le Campus. Un chiffre qui a vocation à augmenter, mais « progressivement », en « conservant cet aspect qualitatif », et « toujours dimensionné en fonction du besoin des entreprises » insiste Sabrina Kockenpoo, « ce n’est pas la peine de former s’il n’y a pas de besoin ». Cette dernière se montre en effet confiante sur « une augmentation des capacités d’accueil » dès la rentrée 2019 : « Déjà aujourd’hui, on se rend compte que sur certaines formations, on aurait pu avoir beaucoup plus de jeunes dès le démarrage. »

CREDIT PHOTO DE UNE : ATELIER II+I ARCHITECTES BORONKAY & VO