Équiper les élèves, garder le lien avec eux, faire preuve de créativité à distance… Le confinement a modifié l’accompagnement des élèves par les étudiants bénévoles de l’Association de la fondation étudiante pour la ville (Afev). « Beaucoup de bénévoles ont fait des efforts. On n’a pas eu de désistement du fait du confinement », se félicite Solenne Dubois, déléguée territoriale à l’Afev. À partir de cette semaine, les binômes qui le souhaitent, pourront enfin reprendre leur séance en présentiel. « Ils sont très en attente », observe-t-elle.

Cette association accompagne les élèves du CP à la seconde, à Trappes, La Verrière, Élancourt, Montigny-le-Bretonneux et Guyancourt. Sous forme de binômes – un étudiant pour un élève – l’Afev les aide deux heures par semaine dans leur scolarité, à travers des activités œuvrant pour « le développement de la motivation, la confiance en soi, l’ouverture culturelle, la mobilité, l’autonomie », précise un communiqué de l’Afev.

Pendant le confinement, les étudiants bénévoles ont dû poursuivre leurs actions à distance, ce qui n’a pas toujours été simple. Le soutien scolaire était souvent la priorité. « Il y a surtout des parents qui ne peuvent pas toujours aider leurs enfants, et lorsqu’il y a plusieurs enfants, c’est encore plus compliqué à gérer pour la famille » précise l’Afev. Bien que des parents en télétravail aient mis certains binômes « en sommeil », car ils ont eu du temps à consacrer à leurs enfants, évoque Solenne Dubois.

Mais tous les enfants n’ont pas eu cette chance. Au début du confinement, les élèves n’étaient pas tous équipés pour travailler à distance. Environ 60 élèves sont alors accompagnés et certains n’ont pas d’ordinateur chez eux. Sachant qu’une dizaine de jeunes se sont rajoutés dans la prise en charge. Mais heureusement, « il y a eu beaucoup de prêts de tablettes de la part d’établissements scolaires », raconte la déléguée territoriale, qui mentionne notamment la participation du collège Youri Gagarine. De plus, des familles, davantage dans le besoin car ne disposant pas de connexion à internet ou d’ordinateur, ont reçu l’aide de la fondation Break poverty. Grâce à un appel aux dons, dix familles saint-quentinoises ont reçu des ordinateurs reconditionnés.

Alors les enfants sont équipés pour travailler, mais encore faut-il que les bénévoles puissent conserver le contact avec leur élève. « Certains ont dû faire une pause car ils sont tombés malades. Beaucoup d’étudiants ont vu leurs cours s’intensifier à cause des examens, qui ont été remplacés par des dossiers à rendre. D’autres ont été mobilisés par leur job. L’un des bénévoles est caissier, il a été sollicité pour faire plus d’heures par exemple », illustre Solenne Dubois. Mais ces derniers ont tout de même maintenu le contact, selon la déléguée territoriale.

En revanche, le lien virtuel semble difficilement tenable sur le long terme. « Ça ne remplace pas un accompagnement physique. Les activités sont nécessairement plus limitées même si nos bénévoles ont fait preuve de créativité », reconnaît la déléguée territoriale.

Les bénévoles ont en effet fait preuve d’imagination. Garance, une des bénévoles, a par exemple proposé une fois à Kumba, son élève, de faire du sport en famille : « J’ai trouvé […] des cours de yoga. Je les ai aménagés pour un enfant, en identifiant chaque mouvement à un animal. Par exemple se déplacer comme un chien ou un ours, s’étirer comme un chat… Ça a beaucoup plu et toute la famille a participé ! », raconte-elle dans le communiqué de presse, en précisant que Kumba avait du mal à comprendre que la prochaine séance se ferait encore une fois en visioconférence. Mais cette situation devrait prendre fin cette semaine. « On a décidé de ré-autoriser le présentiel au cas par cas à partir de la mi-juin », affirme Solenne Dubois.

CREDIT PHOTO : ILLUSTRATION AFEV