Comme tous les établissements de santé, le Centre hospitalier de Plaisir a eu fort à faire depuis le début de la crise sanitaire. Cet hôpital, né en 2018 de la fusion du centre hospitalier Charcot et de l’Hôpital gérontologique et médico-social (HGMS), a dû réorganiser ses services de gérontologie et de psychiatrie, et a également mis en place une unité spéciale Covid-19. Au total, l’hôpital de Plaisir compte 9 personnes décédées des suites du coronavirus.

D’après les chiffres de l’hôpital, issus notamment d’une campagne de tests dans l’Ehpad, les Unités de soins longue durée (USLD) et le pôle handicap, sur les 250 résidents d’Ehpad et d’USLD, 36 ont été détectés positifs au Covid-19 et six sont décédés au total. Au pôle handicap, qui compte 339 résidents, 31 ont été infectés et trois décès sont à dénombrer. « Le fait d’être adossé à une structure hospitalière nous a permis de mobiliser des ressources, d’être très réactifs face à ces situations, et d’isoler de manière immédiate les résidents touchés », souligne Guillaume Girard, le directeur délégué du Centre hospitalier de Plaisir, décrivant cette période comme « intense ».

Dès le début de la crise sanitaire et en très peu de temps, l’hôpital plaisirois a en effet dû opérer une importante réorganisation pour y faire face. « Tout le début de la crise a été d’autant plus lourd à gérer qu’il a fallu que l’on concilie la mise en œuvre des contraintes de confinement, mais aussi le renvoi de personnels à leur domicile pour lesquels on a dû déployer en urgence du télétravail, et en même temps qu’on assure une continuité des activités essentielles », rappelle Guillaume Girard.

L’hôpital a ainsi arrêté temporairement plusieurs de ses activités « non-urgentes », telles que l’hôpital de jour et les consultations ou encore les activités de groupe en psychiatrie, affecté des professionnels à des résidences pour limiter le nombre d’allées et venues et « éviter une propagation du virus », énumère le directeur délégué. Des changements auxquels le personnel s’est adapté.

« La quasi-intégralité des professionnels qui ont travaillé sur la période ont vu leur travail se transformer, soit parce qu’il s’est intensifié, soit parce qu’ils ont été au quotidien sur d’autres tâches que leurs tâches habituelles, explique Guillaume Girard, avançant que « 160 professionnels » ont été réaffectés à de nouvelles missions. Ça a été pour nous une preuve de l’agilité que l’on a pu avoir grâce à l’engagement des équipes et à leur sens du service public. »

Une partie du personnel a par exemple été redéployée dans l’unité d’hospitalisation pour les malades du Covid-19, ouverte dans un bâtiment désaffecté de l’hôpital de Plaisir. « [Cette unité Covid] a eu un double intérêt : nous permettre d’accueillir des malades qui venaient essentiellement du Centre hospitalier de Versailles en deuxième intention, c’est à dire des patients […] qui, après un premier épisode aigu, ont été transférés dans cette unité pour continuer à être pris en charge dans une unité de médecine, mais avec un plateau technique moins important ; mais aussi pour nous permettre d’avoir sur place des hospitalisations de nos résidents et leur garantir les meilleures chances de guérison », détaille Guillaume Girard. Cette unité a ouvert avec une dizaine de lits, pour rapidement atteindre 23 lits au plus fort de la crise. Le nombre de lits a ensuite diminué progressivement et l’unité Covid-19 a fermé le vendredi 15 mai.

Du côté des visites, elles ont été restreintes dès le 10 mars, avant d’être totalement interdites à partir du 16 mars, sauf pour des situations de fin de vie. « On a été dans un confinement total », résume le directeur délégué, précisant que de nouveaux outils numériques ont été déployés pour permettre aux résidents de rester en contact avec leurs familles. Depuis le 28 avril, les visites ont repris en Ehpad et en Unités de soins longue durée (USLD) mais selon des modalités strictes, « pour trouver un équilibre entre recréer du lien social et garantir la sécurité des résidents », confie le directeur.

Désormais, l’hôpital plaisirois se dirige peu à peu vers la reprise totale. « Jusqu’à la fin du mois, on est en train, dans des configurations qui ne seront plus celles d’avant, de reprendre l’ensemble de nos activités, y compris celles qu’on avait fermées car elles n’étaient pas considérées comme obligatoires en termes de continuité », annonce Guillaume Girard.

Comme tous les établissements de santé, le centre hospitalier de Plaisir a été confronté à des difficultés d’approvisionnement en matériel. Si, au début de la crise, il avait du mal à obtenir des quantités suffisantes de masques et gel hydroalcoolique, ce sont les surblouses et les gants qui ont manqué pendant tout cet épisode. « Ça continue encore aujourd’hui d’être tendu », souligne Guillaume Girard.

Mais heureusement, l’hôpital de Plaisir a bénéficié de nombreux dons d’équipements, de la part de particuliers, d’entreprises ou de collectivités? et a travaillé en lien étroit avec l’ARS, le Département et la Ville de Plaisir. « On a senti un vrai souci, au-delà des applaudissements, de s’inquiéter de comment une aide pourrait nous être apportée », apprécie le directeur délégué. Le centre hospitalier de Plaisir est par ailleurs la plateforme de distribution des masques chirurgicaux pour l’ensemble des établissements du Sud-Yvelines.

Article mis à jour le 20 mai à 11h30 : la photo qui illustrait précédemment l’article étant datée, nous l’avons remplacé par une photo plus récente.

CREDIT PHOTO : CENTRE HOSPITALIER DE PLAISIR