« Dès lundi, et jusqu’à nouvel ordre, les crèches, les écoles, les collèges, les lycées et les universités seront fermées. » C’est l’une des principales annonces qu’a faites le président de la République, Emmanuel Macron, lors de son allocution du jeudi 12 mars, afin d’éviter la propagation du coronavirus Codiv-19. Le lendemain, plusieurs ministres ont précisé que la fermeture des établissements scolaires devrait durer au moins jusqu’aux vacances de printemps. À Saint-Quentin-en-Yvelines comme dans tout le pays, établissements, parents et communes se préparent en conséquence.

« L’enjeu pour nous, c’est d’organiser la continuité pédagogique : faire en sorte que les enfants continuent d’avoir de l’école hors de l’école », souligne Antoine Destrés, Directeur académique des services de l’Éducation nationale (Dasen) des Yvelines, joint par téléphone ce week-end. Le Dasen explique que pour assurer cette « continuité pédagogique », dans les écoles maternelles et primaires yvelinoises, c’est une formule sous forme de blog qui va être privilégiée.

« Chaque enseignant a un compte ouvert sur ce blog, dépose des travaux que les enfants peuvent faire, envoi les corrigés ensuite, etc., poursuit Antoine Destrés, précisant que, pour les écoles disposant déjà d’Environnement numérique de travail (ENT) ou de site internet d’école, il pourra s’agir d’autres options. Et il y a toutes les ressources comme le Cned (Centre national d’enseignement à distance ), qu’on invite les écoles et maîtres à utiliser. » Un courrier a été envoyé à chaque famille, pour le premier degré dans un premier temps, afin de préciser les modalités de la « continuité pédagogique ». Pour les collèges et les lycées, l’enseignement se poursuivra grâce aux ENT.

L’Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines (UVSQ) a confirmé la fermeture de l’ensemble de ses campus dès ce lundi, précisant que « seules les activités de formation en présentiel sont suspendues ». « Le pôle numérique et transformations pédagogiques de l’UVSQ est à disposition des enseignants afin de les guider et d’assurer l’efficacité des cours à distance », précise l’université dans un communiqué.

De leur côté, plusieurs enseignants se sont dits surpris par l’annonce du président, alors que quelques heures plus tôt, le ministre de l’Éducation nationale excluait une fermeture totale des écoles. « Tout le monde a été surpris, même si ça planait, confirme François Hébert, co-secrétaire départemental du syndicat Snes-FSU, au lendemain du discours d’Emmanuel Macron. Aujourd’hui, c’est que c’est un peu la panique dans tous les établissements parce qu’on doit improviser sur ce qu’on dit aux élèves, la façon dont on va travailler… »

Professeur d’histoire-géographie en lycée, François Hébert explique que « l’objectif » est désormais « que les élèves ne décrochent pas et restent sur l’objectif du bac ». Et de poursuivre : « Donc je vais communiquer avec eux via l’ENT pour leur envoyer des cours et leur donner des devoirs à faire à la maison. Je suis professeur d’histoire-géo, donc c’est simple. Mais ce sera beaucoup plus dur pour d’autres cours comme la physique-chimie qui nécessite des travaux pratiques. On va bricoler. »

Une crainte, soulevée par les fédérations de parents d’élèves, concerne en effet les questions d’organisation, notamment pour arriver à garder les enfants, mais pas que. « On s’aperçoit que se posent des problèmes de garde, et de continuité pédagogique avec le fait que les parents n’ont pas tous le même niveau de liaison avec les écoles, nous confirmait, vendredi 13 mars, la Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE) des Yvelines. Il y a aussi le fait que tout le monde n’est pas à égalité en termes de matériel informatique. »

Les communes ont en tout cas rapidement dû réagir à l’annonce du président. Dès le 13 mars au matin, des réunions d’urgence ont été organisées en mairie pour envisager les dispositions à mettre en œuvre, notamment pour accueillir les enfants des personnels indispensables à la gestion de la crise sanitaire en cours. « Lundi prochain, […] dans la majeure partie des communes, ces enfants vont se présenter et être accueillis », nous expliquait le Dasen, joint le 14 mars. Les enfants des personnels soignants ou des services d’urgence devaient ce lundi être pris en charge par le personnel communal. « Je vais créer des pôles de scolarisation en fonction du nombre d’élèves qu’on va me signaler [et], à partir de mardi, nous auront la capacité de mobiliser des personnels de l’Éducation nationale pour prendre en charge ces enfants », précise Antoine Destrés.