Le conseil départemental des Yvelines veut « accélérer » son « engagement » sur les questions de développement durable et d’environnement. C’est pour présenter les mesures que le Département souhaite désormais mettre en œuvre en matière d’écologie que son président, Pierre Bédier (LR), a organisé une conférence de presse le vendredi 28 février dernier. Ces mesures vont notamment concerner les collèges, les constructions, la mise en place d’une filière bois, etc.

« Il n’y a pas de conversion tout d’un coup du Département à l’écologie, on a déjà engagé un certain nombre d’actions autour du développement durable, insiste Pierre Bédier. Mais il y a le souci d’accélérer parce que j’ai vraiment acquis la conviction depuis quelques mois que si on s’en remet aux acteurs étatiques, il ne se passerait rien. » Il estime donc que la « question du réchauffement climatique » nécessite « une prise de conscience individuelle mais aussi de toutes les institutions intermédiaires entre les individus et les États », dont, « l’échelon départemental ».

Cela se traduit par la mise « en place d’une méthodologie » et d’un « plan d’ensemble », qui part de la réalisation du bilan carbone du Département. Ce dernier a montré que la première source d’émissions de gaz à effets de serre du Département était les collèges. « Sur les collèges, on a décidé de surseoir les travaux ou les constructions nouvelles, de relancer un appel d’offres en mettant comme condition sine qua non l’utilisation de la structure bois », tranche Pierre Bédier, concédant que d’autres types de matériaux, tels que le béton recyclé par exemple, pourraient être utilisés pour les rénovations de collèges existants.

Le Département indique aussi dans son communiqué vouloir atteindre, pour son patrimoine bâti, « les objectifs de la loi Elan qui vise une diminution des consommations énergétiques d’au moins 40 % pour 2030, 50 % en 2040 et 60 % en 2050 » et veut donc « intensifier » ses actions. « Donc, là aussi, on va engager à la fois des économies par l’isolation, mais aussi de l’autoproduction, souligne Pierre Bédier. Ça passe à la fois par l’installation de panneaux photovoltaïques sur les toitures, ça peut aussi passer par la méthanisation […]. »

Comme le conseil départemental veut favoriser les constructions en bois, son président concède qu’il pourrait « y avoir un problème dans notre bilan carbone lié […] à l’acheminement du bois dans les Yvelines, alors qu’il y a de grandes forêts yvelinoises ». Il ambitionne donc de lancer « la structuration d’une filière bois yvelinoise », ce qui « consiste à reprendre la gestion des grandes forêts yvelinoises », pour lesquelles le Département envisage des conventions avec l’Office national des forêts, et à construire une scierie « de façon à fabriquer ce bois en Yvelines ». Et d’ajouter fermement : « Je souhaite qu’on arrête de construire en béton dans les Yvelines. »

Les mesures annoncées vont également concerner les nombreuses aides aux communes et intercommunalités que verse le Département. « Dans le cadre de toutes les politiques qu’on mène d’aide aux communes, on les conditionnera au choix des matériaux », assure le président de l’assemblée départementale. « […] L’idée qu’on a c’est que ‘‘dès que vous voulez investir vous pourrez compter sur l’investissement du Département, à une condition, c’est que dans vos investissements, vous alliez vers des investissements verts’’ », complète Karl Olive (DVD), vice-président du Département à la communication et maire de Poissy, à l’adresse des collectivités.

De manière générale, la méthode voulue par le Département est « d’aller vers une économie le plus circularisée possible : Il faut qu’on puisse trouver le plus proche de soi les matières premières réemployables », d’après son président. Le « plan d’ensemble » en matière d’écologie comprend également une réflexion sur une réutilisation du bitume usé pour refaire les routes, la transformation en forêt de la plaine polluée de la boucle de Chanteloup, le déploiement de bornes de recharge électrique dans toutes les communes, le développement des pistes cyclables, etc.

Et le Département s’est engagé à la totale transparence sur l’amélioration ou l’aggravation de son bilan carbone en le rendant public chaque année, assurant qu’il s’agit d’un « engagement dans la durée ». Quant à la question du coût de toutes ces annonces, Pierre Bédier reconnaît qu’il n’est pas chiffré, préférant parler de la méthode. « Le Département, c’est 500 millions d’euros d’investissements chaque année en gros, rappelle-t-il. Ces 500 millions d’euros d’investissements seront désormais, entre guillemets, des investissements verts. Même si ça doit coûter un peu plus cher. »

CREDIT PHOTO : ARCHIVES