Le 29 janvier, les rendez-vous médicaux du check-up santé, au centre de santé municipale à Trappes, ont été pris d’assaut par les habitants. Organisée par la municipalité et la Mutualité française – la fédération regroupant les mutualités de complémentaire santé – cette journée a permis aux personnes âgées de plus de 60 ans de se faire dépister à titre gratuit pour la vue, les risques cardiovasculaires, et l’audition. Ils ont également pu réaliser un bilan bucco-dentaire et obtenir des conseils nutritionnels. L’objectif affiché étant qu’ils ne perdent pas leur autonomie et qu’ils ne s’isolent pas de la société.

« C’est la première [année] qu’on réalise ce check-up santé sous cette forme et qu’on balaye autant de risques pathologiques », déclare Rachel Egal, directrice de l’action sociale à la mairie de Trappes. Les médecins bénévoles de la Mutualité française ont reçu 20 personnes ce jour-là, soit le nombre maximum qu’ils s’étaient fixé. Un succès qui n’étonne pas les organisateurs, en raison de la population vieillissante de la commune. Néanmoins, ils regrettent que ces personnes âgées soient de moins en moins prises en charge d’un point de vue médical. La faute aux déserts médicaux, selon eux.

« On a une espérance de vie qui est plus courte ici que sur le reste du territoire, affirme Jean-Claude Richard, délégué à la santé aux seniors à la mairie de Trappes. […] Une partie de la population vieillit mal, parce que les pauvres sont moins bien soignés que les riches. » Au total, Trappes compte entre 10 et 12 % de seniors, selon les chiffres de Linda Khellaf, responsable du centre de santé municipal, soit 4 000 personnes. Et l’élu rappelle que 50 % de la commune se trouvent en quartier prioritaire de la politique de la ville. Une partie de la population connaît donc des conditions de vie précaires.

Pendant cette journée de prévention et de dépistage, cinq médecins bénévoles sont à la disposition des habitants sur rendez-vous, à savoir une dentiste, un opticien, un audioprothésiste, une infirmière et une nutritionniste. Et les problématiques constatées sont souvent les mêmes. « Beaucoup de patients ne sont pas appareillés et présentent des problèmes d’audition », souligne Jayes Umedlal, audioprothésiste bénévole pour la Mutualité française. « Au niveau bucco-dentaire, ils ne sont pas bien suivis », constate Sarah Derhy, chargée de mission à la Mutualité sur la région Île-de-France.

Leur principal frein à se soigner relèverait du coût de l’appareillage. « Ils se plaignent du prix » témoigne l’audioprothésiste. Mais depuis le plan 100 % santé du ministère des solidarités et de la santé, un panier de soins optiques, dentaires et auditifs sans aucun reste à charge est disponible depuis le 1er janvier 2020. « On les informe sur ce dispositif nouveau. Les gens ont du mal à y croire », témoigne Sarah Derhy.

Mais quand vient la fin du rendez-vous médical, les bénévoles orientent les patients vers des médecins traitants et le plus souvent, ils n’en ont pas. Jean-Claude Richard confirme : « On a du mal à proposer des solutions avals […] On est performant dans le dépistage, mais on se heurte à la prise en charge car on connaît une déficience chez les médecins. » La commune dispose de « dix médecins généralistes » pour 32 000 habitants, selon la responsable du centre de santé municipal. Sachant qu’« un médecin va partir à la retraite à la fin février et une autre va partir en congé maternité à la mi-mars », ajoute-t-elle. Du côté des dentistes, les patients rencontreraient le même problème, selon l’élu.

Le prochain check-up santé aura lieu le 26 février, un premier avait déjà eu lieu en novembre 2019, et trois autres dates sont prévues pour 2020.