Le Valibout, futur écoquartier. L’ambition a été affichée dès octobre lors de la présentation de l’importante réhabilitation dont doit bénéficier le quartier prioritaire plaisirois au cours des prochaines années. Un projet à 65 millions d’euros inscrit dans le Nouveau projet national de renouvellement urbain (NPNRU), financé par l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru), la Région, le Département, Saint-Quentin-en-Yvelines, la commune et le bailleur Les Résidences Yvelines Essonne.
Concernant la labellisation en Écoquartier, un premier pas a été franchi lors du conseil municipal du 5 février, le dernier de la mandature. Les élus ont en effet approuvé ce soir-là l’adhésion à la charte Écoquartier du ministère de la cohésion des territoires, ce qui permet au projet de renouvellement urbain du Valibout d’obtenir l’étape « l’Écoquartier en projet », première étape sur quatre du processus de labellisation.
« L’objectif du projet sur le Valibout consiste à requalifier ce quartier prioritaire, par une requalification complète des espaces publics et verts, la création de voiries de désenclavement permises par la démolition de 56 logements, le déplacement d’une école (démolition de l’école Louise Michel, Ndlr), la résidentialisation de 1 021 logements locatifs sociaux et le développement, au Nord du quartier, d’une opération d’aménagement favorisant la mixité fonctionnelle et sociale, a rappelé Joséphine Kollmannsberger (LR), maire de Plaisir. Cette opération comprendra la construction de logements en accession à la propriété, de 1 500 m² de commerces et d’équipements publics (PMI et CCAS, Ndlr). Le projet prévoit également la restructuration et l’extension des écoles Brossolette et Casanova et la création d’un garage solidaire pour la résorption de la mécanique sauvage. »
Un projet qui s’inscrit, selon l’édile, dans les objectifs de la charte Écoquartier qui définit 20 engagements dans quatre thématiques : « démarche et processus », « cadre de vie et usages », « développement territorial » et « environnement et climat ». Les prochaines étapes de la labellisation interviendront aux différents stades du renouvellement urbain, soit : pendant le chantier, une fois le projet livré, et trois ans après la livraison.
Dans les rangs de l’opposition municipale, sans remettre en cause la labellisation Écoquartier, les questions ont plutôt concerné la mise en œuvre concrète de la rénovation urbaine du Valibout. Annie-Joëlle Priou-Hasni (SE), du groupe d’opposition de gauche « AEPP avenir » a ainsi notamment questionné l’accompagnement des habitants des 56 logements qui seront détruits et ajouté : « Est-ce-que vous avez une idée plus précise de la période de démolition de ces immeubles ? »
Concernant le relogement des familles, Joséphine Kollmannsberger a rappelé qu’elles « ont toutes été informées ». « Les bailleurs se sont engagés à ce que [les habitants concernés] soient accompagnés, soient prioritaires, et qu’ils [aient] plusieurs choix pour avoir des logements aux mêmes conditions. » Pour le calendrier, l’édile assure que « la démolition ne sera pas faite tant qu’on n’aura pas la certitude que tout le monde est relogé », et espère que cela intervienne dans « entre trois et cinq ans », car nécessaire « pour pouvoir avancer dans cette réhabilitation du quartier ».
À propos de l’emplacement du silo, désormais totalement démoli pour désenclaver le quartier, Annie-Joëlle Priou-Hasni, comme Patrick Ginter (SE), l’ancien adjoint passé dans l’opposition, ont tour à tour demandé ce qui en prendrait la place, estimant que cela n’était actuellement « pas très clair ». « Le but d’enlever ce silo, c’est d’avoir un grand espace ouvert et végétalisé [et] pouvoir imaginer, pour le moment rien n’est acté, un nouveau centre commercial […] qui se rapproche davantage de la rue et soit ouvert à l’ensemble de la population passante et pas seulement pour le quartier du Valibout », a répondu Joséphine Kollmannsberger, concédant que des accords devaient encore être trouvés avec les commerces actuels.
Aux questions précises du déroulement de la rénovation du Valibout, la maire a globalement expliqué que le projet n’en était pas encore à ce niveau de détails : « Nous sommes dans un projet présenté sur toute une série d’actions bien actées et bien accompagnées financièrement, mais en ce qui concerne la mise en place urbanistique et architecturale, on n’en est pas là. » Mais Djamel Niati, conseiller municipal du groupe « À gauche toute, l’humain d’abord », a justifié les questions de l’opposition par un manque d’informations sur la réhabilitation du Valibout. « On est interrogatifs car on n’a pas été mis dans la boucle sur ce projet-là », regrette-t-il.
La porte-parole du gouvernement en visite au Valibout
Le vendredi 7 février, Sibeth Ndiaye, la porte-parole du gouvernement, s’est rendue dans le quartier du Valibout. Tel qu’annoncé dans un communiqué, l’objet de sa visite était « d’échanger avec des acteurs de terrain engagés en faveur d’une intégration réussie de tous au sein de la communauté nationale ». Elle a commencé sa visite par le collège Blaise Pascal avant de traverser le quartier pour finir par des échanges à la maison des familles la Mosaïque.
« Je veux faire passer le message qu’il n’y a aucun quartier qui est exclu de la République, il n’y a aucun quartier dans lequel les représentants de l’État ne se rendent pas, et aucun quartier qui ne soit un quartier qu’on laisse sur le bord du chemin, a insisté Sibeth Ndiaye au micro de LFM radio. Tous n’ont pas besoin de la même chose, on essaye de répondre au mieux à chacun des besoins. »
Pour la maire de Plaisir, Joséphine Kollmannsberger (LR), ses échanges avec la porte-parole du gouvernement ont été l’occasion « de valoriser ce qui a été fait sur le quartier et ce qui est en train de se faire », en référence notamment à l’importante rénovation urbaine de 65 millions d’euros qui doit changer le visage du quartier prioritaire plaisirois.