« Le HLM est la solution logement de demain », est persuadé Arnaud Legros, président des Résidences Yvelines Essonne. Dans ses locaux à Versailles, le bailleur social a inauguré le 6 février, son incubateur destiné aux HLM connectés. Sept start-up sont maintenant incubées dans cet espace de 170 m², comprenant un espace de travail partagé et un appartement connecté témoin, Résinnov’. Inauguré en mars 2019, ce dernier fait office de laboratoire d’innovation. Spécialisées dans la construction, l’exploitation ou encore le logement connecté, ces jeunes entreprises ont pour objectif d’imaginer le HLM de demain.
Le bailleur social a pour ambition d’ouvrir les logements sociaux aux classes sociales plus aisées, pour « diversifier » les quartiers, selon Arnaud Legros. Pour ce faire, il compte les attirer en proposant un logement pratique, connecté et peu cher. « En Île-de-France, les coûts s’envolent. C’est compliqué d’être propriétaire », constate-t-il, avant d’ajouter : « Les gens viennent travailler à Paris la semaine et retournent en province le week-end. On n’a plus le même attachement au logement. Il est devenu utilitaire. » D’où l’intérêt de les faire venir dans des HLM nouvelle génération.
Des logements sociaux connectés doivent déjà être testés à Chanteloup-les-Vignes et au Val Fourré, à Mantes-la-Jolie. Une phase de test a également commencé mercredi dernier dans une autre commune, selon les Résidences Yvelines Essonne, qui n’a pas souhaité communiquer le lieu. Sur le long terme, le bailleur social veut généraliser ces appartements connectés. « Au deuxième trimestre 2020, un volet logement connecté sera partie intégrante de toutes les opérations de construction », annonce son communiqué de presse.
Les sept start-up choisies vont donc plancher dessus, en collaboration avec les équipes des Résidences Yvelines Essonne, comme les architectes. « Elles auront connaissance de nos besoins et vont pouvoir voir sur nos sites ce qui serait intéressant à faire », explique le bailleur social. Elles pourront également trouver des synergies entre elles, afin de faire émerger des innovations communes. Pour ce faire, les jeunes entreprises vont notamment utiliser le logement témoin Résinnov’, mis à leur disposition, pour faire des tests et mettre leurs prototypes à exécution.
C’est le cas de Tiny Unit, une start-up yvelinoise qui propose une pièce entière, en bois, compactée sur 0,8 m². Celle-ci peut être une chambre ou une salle de bain. Elle se déplie ensuite en une minute pour donner vie à une pièce entière. « C’est une manière d’aménager un espace rapidement », explique Thomas Larnicol, président de l’entreprise et architecte. Avec son vice-
président Christopher Gares, également architecte, ils ont pour l’instant un prototype de chambre, qui permet de créer une pièce avec un lit, un dressing, une bibliothèque, un bureau, une chaise, de l’éclairage et deux tables de chevet. Cette « tiny unit » est par exemple testée dans le fameux logement témoin.
Autre start-up yvelinoise hébergée au sein de l’incubateur, Les petits clous, dont le président Rémi Lévêque propose des ateliers de fabrication. Son objectif est de favoriser le réemploi, mais également « de réapprendre aux plus jeunes à se servir des outils à main, et de travailler sa confiance en soi », explique le président. Selon lui, cette offre pourrait servir aux habitants, pour qu’ils puissent entretenir leur logement, partager les outils, tout en restant dans une logique environnementale. Il pense d’ailleurs collaborer avec une autre start-up de l’incubateur, Jestocke, qui pourrait lui permettre de stocker les outils dans un garde-meuble, au sein d’un quartier.