« Vous avez les plus beaux villages, villes et paysages de France ! » Adressés aux Yvelinois lors d’une récente inauguration, les mots du président du Département Pierre Bédier, démontrent une certaine fierté. Et pour cause, depuis les dernières élections, le Conseil départemental s’applique à faire valoir au sein du territoire le principe d’égalité républicaine, « pour offrir à tous les Yvelinois les mêmes chances de réussite », rappelle-t-il dans un éditorial estival.
Tout au long de l’année, habitants des communes rurales, des communes péri-urbaines, des quartiers prioritaires et de l’ensemble des villes, bénéficient de nombreux investissements et dispositifs afin d’améliorer leur cadre de vie et de résider « dans le plus beau département de France ».
Assistance à maîtrise d’ouvrage par le biais d’Ingéniery (voir encadré), valorisation du riche patrimoine yvelinois, opérations de renouvellement urbain ou création de services de proximité, sont autant de domaines d’interventions du Département, dans un contexte financier de plus en plus difficile pour les communes de toutes tailles.
« Dans une période de fortes incertitudes financières pour les communes, due au désengagement de l’Etat, le Département des Yvelines a décidé de leur apporter un soutien de poids », insiste le président Pierre Bédier, soulignant « un engagement déterminé » de l’institution départementale.
« Aucune loi ne nous obligeait à le faire », précise-t-il, avant de poursuivre : « Si nous allons plus loin que ne l’exige l’Etat, c’est seulement pour offrir à tous les Yvelinois les mêmes chances de réussites. Les mêmes chances d’accès aux bassins d’emploi, au logement, à la culture… L’égalité des chances, c’est le socle de l’idéal républicain. »
La création d’Ingénier’Y en 2014 et la mise en place d’un contrat rural, baptisé Yvelines + en avril dernier, sont une façon de « répondre concrètement à une forme de désespérance des populations rurales ». Une aide bienvenue, voire même nécessaire pour mener à bien des projets structurants. Pour la période 2017-2019, ce sont ainsi près de sept millions d’euros qui sont alloués à la réalisation de ces projets dans le cadre des contrats ruraux.
À Gaillon-sur-Montcient, dans le parc naturel régional du Vexin français, le Département a notamment financé la réhabilitation de l’ancienne école en six logements. « Cela nous permet de maintenir le bâtiment dans le patrimoine communal, de garder la gestion des logements, de façon à augmenter la partie recettes, explique Jean-Luc Gris, le maire gaillonnais. C’est vital. »
La commune avait un projet initial à 400 000 euros, financé à près de 70 % par le contrat rural associant Région et Département et sans ces subventions, « on aurait été obligés de céder [ce bâtiment] », souligne Jean-Luc Gris. Un autre projet est en cours dans cette commune d’environ 700 habitants, la réhabilitation de l’église. « Les moyens financiers aujourd’hui ne sont pas disponibles pour les budgets de petites communes », explique le maire. L’agence Ingénier’Y a ainsi été sollicitée : « C’est devenu un réflexe ».
Le Département ne propose pas son aide qu’aux seules collectivités, mais tient également à être au plus près des familles habitant dans des zones faiblement peuplées. « Nous avons décidé de créer en 2017 un bus PMI qui sillonne les villages et propose des consultations aux futures mamans, aux bébés et aux jeunes parents, évoque le président du Département. Ce dispositif innovant est une véritable réussite, parce qu’il répond de façon concrète et précise à un besoin exprimé sur le terrain. »
Les communes de plus de 2 000 habitants, souvent situées en zone péri-urbaine, peuvent quant à elles bénéficier d’un contrat départemental équipement, représentant une subvention à 30 % d’un projet, pour un plafond de deux millions d’euros de travaux hors taxes. Dans les Yvelines, 89 communes sont éligibles à ce dispositif et 39 dossiers ont déjà été votés par l’assemblée départementale. Les projets concernent surtout les écoles et locaux d’accueil périscolaires.
Si une attention particulière est portée aux zones rurales, le Département a également à cœur d’accompagner les quartiers en politique de la ville, notamment à travers le plan d’amorce à la rénovation urbaine. « Sans remettre en cause nos équilibres budgétaires, nous investissons sur les sept ans qui viennent plus de 700 millions d’euros sur les quartiers inscrits en politique de la ville », fait remarquer Pierre Bédier. Une somme qui permettra de réaliser une quarantaine d’opérations.
Les domaines d’intervention sont ainsi variés, allant de la « rénovation urbaine, la transformation des quartiers » à la « révision de l’offre éducative » en passant par « un meilleur accès à la mobilité » et le « développement des missions de solidarité et de prévention ». À Chanteloup-les-Vignes, par exemple, ce sont 18,5 millions d’euros au total qui seront alloués pour six opérations d’aménagement dont la création d’une cité éducative au cœur de la cité de la Noé.
L’agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines, sera elle soutenue à hauteur de 15 millions d’euros pour 16 opérations, concentrées sur « l’aménagement des espaces publics et des voiries, la construction ou la restructuration d’équipements publics, la restructuration et la réhabilitation du parc locatif social », indiquait le Département lors de la signature de ce plan d’amorce en décembre 2018. Parmi les quartiers concernés, le Valibout à Plaisir, les Prés à Montigny-le-Bretonneux ou encore le secteur des Merisiers/Plaine de Neauphle à Trappes.
Répondre toujours au plus près des interrogations des maires
L’agence Ingénier’y est spécialisée dans l’assistance à maîtrise d’ouvrage pour les petites communes. Philippe Benassaya, son président et conseiller départemental, précise son rôle.
Ingénier’y a fêté ses cinq ans cette année, quel est son rôle ?
Ingéniery est née en mai 2014. C’est une sacrée idée originale qu’a eue Pierre Bédier en créant cet établissement public d’aide à la maîtrise d’ouvrage. On intervient en amont des projets des communes rurales, les prestations sont gratuites, il y a une adhésion qui est entre 70 centimes et un euro par habitant.
Nous avons 170 communes adhérentes sur les 187 répertoriées comme rurales, plus trois intercommunautés. On intervient sur toutes les communes qui sont dans le plan d’action départemental rural et on prend les communes de moins de 2 000 habitants qui se trouvent dans des zones urbaines.
Comment intervenez-vous auprès de ces communes ?
On fait du conseil, pour leur donner des projets clés en main, les ingénieurs vont sur le terrain, regardent, font le cahier des charges, les marchés publics des petites mairies, c’est vraiment très important. De tête, on a plus de 400 projets en cours. Cela devient un réflexe, le maire dès qu’il a un projet, appelle Ingéniery.
Dans quels domaines intervenez-vous et aimeriez-vous vous élargir ?
On a beaucoup plus de compétences qu’en 2014 puisqu’on a la voirie, le bâtiment, les réseaux, les marchés publics, le patrimoine, … Au début nous n’en n’avions que deux ou trois ; aujourd’hui on est à six ou sept.
On réfléchit à d’autres compétences que l’on pourrait assumer, on pense à l’assainissement par exemple. Pourquoi pas dans quelques années, renforcer le service juridique avec une hot line, qui permettrait aux maires d’avoir immédiatement une réponse à leur demande. Il faut rester dans l’assistance à maîtrise d’ouvrage, nous sommes des techniciens mais on réfléchit à répondre toujours au plus près des interrogations des maires.