Élancourt veut être à la pointe de la technologie en matière de sécurité. La semaine dernière, la commune a signé une convention avec la société canadienne Genetec, l’un des leaders mondiaux des logiciels de gestion vidéo dans le domaine de la sécurité. Genetec est déjà prestataire de la commune depuis 2014, puisque ses solutions sont utilisées au sein du Centre de supervision urbain (CSU) d’Élancourt, la salle située dans la mairie depuis laquelle les policiers municipaux scrutent les écrans diffusant les images de la centaine de caméras réparties sur la ville. Mais ce nouveau partenariat va plus loin puisqu’il permet à l’entreprise de tester à Élancourt, en conditions réelles, ses dernières innovations en matière de sécurité, et même de gestion à distance de l’éclairage des bâtiments municipaux.

Depuis plusieurs années, la vidéoprotection à Élancourt n’a fait que s’étendre pour dépasser aujourd’hui la centaine de caméras. « Les résultats sont incontestables, il y a une baisse de 30 % de la délinquance depuis 2011 », assure Jean-Michel Fourgous (LR), maire d’Élancourt et président de Saint-Quentin-en-Yvelines, lors de la conférence de presse organisée le 20 septembre avec Genetec. « Cela permet clairement de résoudre des affaires judiciaires », poursuit-il, évoquant l’augmentation de réquisitions d’images pour des enquêtes par les officiers de police judiciaire, ainsi que les « 109 interventions déclenchées par nos opérateurs vidéos ».

En effet, les images filmées par les caméras élancourtoises sont visionnées en direct par deux opérateurs grâce aux nombreux écrans qui équipent le centre de supervision urbain de la mairie d’Élancourt. Sauf que face à l’augmentation du nombre de caméras, l’ancien système du CSU n’était plus assez performant. En 2014, Élancourt a donc décidé de se tourner vers Genetec et sa plateforme de sécurité unifiée, une interface unique permettant de regrouper la vidéosurveillance, mais aussi la reconnaissance automatique de plaques d’immatriculation, la gestion de bornes d’accès à certaines rues, ou une carte permettant de visualiser l’emplacement des policiers municipaux.

Mais Genetec et la municipalité souhaitent désormais aller encore plus loin, grâce à la convention signée le 20 septembre. « Genetec développe un certain nombre de technologies qu’ils souhaitent mettre en application, détaille Thierry Michel, premier adjoint élancourtois, ajoutant par ailleurs que la Ville est en train d’acquérir un nouveau mur d’images pour son CSU. [Ce partenariat] va permettre à Genetec de venir tester ses solutions. On va devenir pour eux une sorte de showroom, où ils vont pouvoir montrer à d’autres partenaires ce qu’ils ont développé, comment ces technologies s’utilisent au quotidien, etc. » Thierry Michel précise que « toutes les technologies qui seront testées seront des technologies légalisées en France ».

Pour le maire d’Élancourt, Jean-Michel Fourgous (LR), ce partenariat avec Genetec prépare également l’organisation des Jeux olympiques de 2024, avec quatre sites à Saint-Quentin-en-Yvelines.

Un partenariat logiquement salué par le président de Genetec, Pierre Racz. « Vous pouvez être fier de votre décision parce que vous allez être un chef de file et une vitrine sur toute l’Europe pour montrer que nous pouvons sécuriser tout en préservant la vie privée de nos citoyens », adresse Pierre Racz aux élus élancourtois, rappelant que Genetec a déjà équipé les villes de Chicago et Detroit aux États-Unis, ou encore les aéroports parisiens.

Parmi les solutions de sécurité proposées par Genetec, Élancourt étudie notamment la mise en œuvre d’un système d’aide à la décision, « qui permet d’accompagner les agents dans leur réponse à des incidents grâce à des procédures préétablies », précise la commune dans un communiqué. Et d’ajouter : « élancourt s’intéresse par ailleurs beaucoup à […] une autre solution d’aide à la décision qui unifie les opérations de sécurité publique et encourage la collaboration entre tous les services municipaux, forces de l’ordre, interventions d’urgence, pompiers, etc. »

Outre la sécurité dans les rues d’Élancourt, l’autre ligne de mire est l’accueil des Jeux olympiques de Paris 2024, pour lesquels quatre sites olympiques sont à Saint-Quentin-en-Yvelines, dont la colline d’Élancourt. « Beaucoup de questions sont encore en suspens, notamment qui devra assurer la sécurité du site olympique et des bâtiments qui seront construits pour l’occasion. Si la tâche lui incombe, la ville d’Élancourt sera prête », souligne cette dernière dans son communiqué. Jean-Michel Fourgous ajoute également que le partenariat permet de « préparer l’arrivée du nouveau commissariat » d’agglomération (voir ci-dessous).

Par ailleurs, un autre volet du partenariat entre Élancourt et Genetec ne concerne pas la sécurité mais la gestion des éclairages et des alarmes dans les bâtiments publics. L’école de musique, ouverte l’année dernière dans le quartier des Sept mares, sert ainsi de bâtiment test. Depuis le CSU, les opérateurs peuvent par exemple éteindre les lumières ou activer l’alarme. « La ville a beaucoup à gagner avec de telles solutions, estime André Baudoui (LR), conseiller municipal à la sécurité, cité dans le communiqué d’Élancourt. En dehors des horaires d’ouverture d’un bâtiment, une lumière restée allumée a un coût, une alarme qui n’a pas été activée représente un risque. »

Le système proposé par Genetec « permet d’être alertés de ce type d’événement, d’y associer des données de contrôle d’accès ou des images de vidéosurveillance, et de pouvoir ainsi vérifier sans sortir du CSU si des personnes sont encore présentes dans les locaux », poursuit-il. Avec l’idée, si ce test s’avère concluant, d’équiper plusieurs bâtiments municipaux en domotique pour que « la gestion des bâtiments à distance » permette de gérer depuis le CSU « le contrôle d’accès, les fluides, l’électricité, le chauffage » et « d’assurer la sécurité des personnes dans le bâtiment », énumère Thierry Michel.