Après Trappes, et Montigny-le-Bretonneux, Élancourt inaugure son antenne du Campus numérique. Le 26 juin au centre commercial des Sept mares, les deux écoles Simplon et Pop school ont signé une convention avec la Ville, officialisant ainsi leur intégration au sein du campus. 

Désormais, sept organismes et 13 formations dans le numérique sont répartis sur le territoire de Saint-Quentin-en-Yvelines. Ce campus a pour objectif de répondre au besoin de recrutement des entreprises. Dans son discours d’inauguration, Jean-Michel Fourgous (LR), président de Saint-Quentin-en-Yvelines et maire d’Élancourt fait le constat suivant : « Hier, c’est 10 000 offres d’emploi dans le numérique qui n’ont pas trouvé preneur […]. Il faut renforcer l’employabilité numérique des Saint-quentinois. »

Pour ce faire, l’antenne d’Élancourt propose quatre cursus gratuits et accessibles à tout le monde, pour former les apprenants aux métiers de développer web, data analyst, IOT maker, et data security helper. Des professions qui sont en tension sur le marché de l’emploi. Pour que ces offres trouvent rapidement preneur, ces formations ne durent que quelques mois et ont la particularité d’appliquer une pédagogie en mode projet. En d’autres termes, il s’agit d’apprendre en réalisant des projets concrets, pour coller au plus près aux demandes des entreprises. 

Il faut compter entre six et sept mois de formation, dont un à deux mois de stage, pour les deux cursus proposés par chacune des deux écoles.

Il faut compter entre six et sept mois de formation dont un à deux mois de stage, pour les deux cursus proposés par chacune des deux écoles. À la fin, les apprenants sortent avec un niveau bac + 2. « C’est un rythme intensif, il n’y a pas de moment de creux », commente Pierre Verlyck, directeur de Pop school. Cette école accueillera sa première promotion en octobre 2019, soit environ 40 personnes.

Et l’apprentissage en mode projet est compatible avec la durée très courte de la formation. « La méthode permet d’aller vite, de monter en compétence et d’apprendre tout ce qu’il faut pour répondre aux attentes du marché de l’emploi », explique le directeur d’école.

Également « collaborative, agile et innovante », cette pédagogie permettrait au formateur de ne pas rester dans la posture du sachant, selon Pierre Verlyck. Pour sa formation IOT maker, Pop School compte faire travailler ses étudiants sur des cas concrets et réels comme par exemple « collaborer avec un service d’une collectivité pour mettre en place un outil pour la Ville », illustre le directeur d’école. Cette méthode permettrait aussi de s’adapter, s’il faut faire des changements de programmes. « On adapte la formation au territoire et aux entreprises, si une société est prête à embaucher », confie Pierre Verlyck.

Simplon, la deuxième école du campus a également adopté la pédagogie en mode projet. Installée à Élancourt depuis décembre 2018, elle forme aux métiers de developpeur web et de data analyst. Sa première promo, d’une quarantaine d’apprenants, est sur le point de recevoir sa certification diplômante. Et le président-cofondateur, Frédéric Bardeau semble convaincu par la pédagogie de ses deux formations : « Les projets sont menés par binôme. Ça permet à tout un groupe de se hisser vers le haut. »

Mais le mode projet semble aussi avoir ses limites. Gary, un apprenant bientôt diplômé de Simplon en data analyst, a un avis mitigé sur la formation. « L’apprentissage se fait beaucoup par nous-mêmes et c’est bien, on s’entraîne entre nous, tempère-t-il. Mais le gros problème c’est qu’on n’apprend pas une méthode. On ne nous apprend pas à nous organiser pour mener à bien nos projets. » 

Gary ajoutera également qu’il n’a eu qu’un formateur pendant presque toute sa formation au lieu de deux. Le deuxième, censé être à mi-temps, selon le co-fondateur, « il est arrivé il y a seulement un mois », indique l’apprenant. Ce dernier est cependant d’ores et déjà embauché par une entreprise à l’issue de sa formation.