Les patrouilles communes auront duré un tout petit peu plus d’un an. Le 21 juin, la police pluricommunale entre Maurepas et Coignières a pris fin. Elles ont donc désormais retrouvé leurs polices municipales respectives. À l’initiative du maire de Coignières, Didier Fischer (SE), les deux villes ont d’un commun accord dénoncé la convention qui les liait. C’était une promesse de Didier Fischer pendant la campagne des municipales partielles qui l’a mené à être élu à la tête de Coignières en décembre 2018.

En février 2018, Coignières (alors dirigée par l’ancienne majorité DVD de Jean-Pierre Sevestre, Ndlr) et Maurepas avaient décidé de mutualiser leurs polices. Sur le site internet de Maurepas, Myriam Debucquois, adjointe maurepasienne à la sécurité, estimait alors que « la mutualisation de services est un outil qui permet à la fois de faire des économies et d’être plus efficaces sur le terrain, notamment par la mise en commun des moyens et des pratiques ». Un temps évoqué, un rapprochement de la commune d’Élancourt avec cette police pluricommunale n’aura quant à lui jamais eu lieu.

L’expérience entre Maurepas et Coignières aura donc pris fin le 21 juin. « Dans ma campagne, j’avais promis un retour à la police municipale », rappelle Didier Fischer, estimant que « les Coigniériens souhaitent voir leur police et souhaitent une police de proximité ». Une fois élu en décembre, le maire s’est « donné un peu de temps » pour observer le fonctionnement de la police pluricommunale et en a conclu à « des avantages, mais aussi des inconvénients ».

L’avantage « indéniable » qu’il retient de la mutualisation est que « si on montait en effectifs comme prévu », des permanences de police auraient pu être assurées la nuit « jusqu’à une ou deux heures du matin ». Pendant cette année d’existence de la police pluricommunale, « il y a eu de temps en temps des patrouilles de nuit » mais « ça n’a pas été systématique faute d’un nombre suffisant d’effectifs », poursuit Didier Fischer. Il estime par contre que « la convention était déséquilibrée parce qu’elle demandait à ce que Coignières embauche sept policiers municipaux et Maurepas cinq ».

« En termes de présence, la population nous remontait le fait qu’elle ne voyait pas ses policiers, ajoute Didier Fischer. Moi je sais qu’ils étaient quand même présents, mais ils faisaient beaucoup de patrouilles en véhicule, et le véhicule, on le voit moins qu’un policier à pied ou en VTT. » Lui voulait justement « des policiers qui soient dans la prévention, qui soient connus de la population ». Ce sont les raisons avancées pour lesquelles il a initié la fin de la police pluricommunale.

De son côté, le maire de Maurepas, Grégory Garestier (LR), respecte la décision de son homologue coigniérien. « Nous avons mis fin à cette police pluricommunale d’un commun accord pour respecter l’engagement de monsieur Fischer de répondre à une promesse électorale », nous explique-t-il, confiant malgré tout qu’il n’aurait pas été contre le fait de poursuivre l’expérience. Grégory Garestier précise que cette décision n’aura « aucune » incidence sur le fonctionnement de la police municipale de sa commune : « On récupère un des agents de police municipale de Coignières, donc on sera neuf. On va se réorganiser et ça ne changera en rien les missions qu’on avait auparavant. »

Pour Coignières, des recrutements sont annoncés. La commune compte actuellement un policier municipal et un Agent de surveillance de la voie publique (ASVP). Un deuxième ASVP supplémentaire a déjà été recruté et doit arriver courant juillet. « On va recruter, d’ici la fin de l’année, au moins un deuxième policier municipal voire un troisième, annonce Didier Fischer. Et on va recruter encore un ASVP. » L’objectif est d’atteindre un effectif de six personnes, trois policiers municipaux et trois ASVP, en « fin d’année ou en début de l’année prochaine », prévoit le maire coigniérien.

Et alors que le recrutement de policiers municipaux peut souvent s’avérer compliqué (voir La Gazette du 9 avril), Didier Fischer se montre plutôt confiant et assure avoir déjà reçu « une bonne dizaine de CV ». La commune va installer ces agents au rez-de-chaussée de l’ancienne mairie, où les policiers municipaux pourront accueillir les Coigniériens le désirant.

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