En quasi-bordure de la forêt de Bois d’Arcy, coincé entre plusieurs propriétés du quartier du Val joyeux, un projet immobilier inquiète depuis plusieurs mois l’Association de protection de l’environnement des Clayes-sous-Bois (APECB). Comme l’avait révélé 78actu en mars, cette association cherche à obtenir des garanties sur ce projet de construction de 13 maisons individuelles et de 54 logements collectifs répartis en quatre bâtiments, porté par le promoteur lyonnais Alila au travers de la société HPL bataille.
Trois points mobilisent particulièrement l’APECB : un nombre de places de parkings selon elle insuffisant, la question du ruissellement de l’eau, et ce qu’est devenue l’amiante, dont l’association affirme la présence avant qu’elle ne soit enlevée. Après de multiples courriers échangés avec la municipalité, elle reste cependant sans réponse depuis mars de la Direction départementale du territoire (DDT) sur la question de l’eau, et a donc décidé d’écrire directement au préfet fin mai.
« On veut juste qu’ils (le promoteur, Ndlr) respectent l’habitat », résume, Jean-Marc Charbonnel, secrétaire général de l’APECB et lui-même riverain du projet. L’un des « problèmes majeurs » que l’association soulève concerne le ruissellement de l’eau en provenance de la forêt située au-dessus. « Toutes les eaux de ruissellement descendent, tout le monde à son puits ici », souligne Jean-Marc Charbonnel. Et selon lui, le système prévu dans le projet, basé sur une succession de bassin de rétention, « n’est pas suffisant » et il craint donc « des débordements » futurs qui pourraient impacter les riverains. Il sollicite donc depuis de longues semaines les services préfectoraux sur les problèmes de police de l’eau.
Après plusieurs courriers à la DDT restés sans réponse, l’APECB a écrit directement au préfet des Yvelines le 27 mai. « Je veux une étude volumétrique montrant que les bassins de rétention sont suffisants, tranche Jean-Marc Charbonnel. J’attends du préfet qu’il les oblige (le promoteur, Ndlr) à fournir ça. »
Mais ce n’est pas le seul aspect du projet que l’association dénonce. Elle craint en effet aussi une densification importante du nombre de voitures stationnées dans les rues du quartier. « Le permis de construire demande 94 places de parking à minima », avance le secrétaire général de l’association, jugeant ce nombre insuffisant. L’APECB estime qu’il faudrait à minima deux places par logement, soit 134 places, plus 18 pour les visiteurs. « Comment toutes ces voitures vont circuler ? », questionne-t-il, désignant les rues déjà étroites du quartier.
La troisième inquiétude porte sur la présence passée d’amiante sur le terrain du projet, que l’association affirme photos à l’appui. « Il y avait des tas de tuyaux d’amiante mais quand on a écrit, le week-end d’après, tout avait été enlevé, s’étonne Jean-Marc Charbonnel. Où c’est passé ? On aimerait bien savoir. » Il craint également que le terrain ne soit pollué, faisant défiler plusieurs photos des terrains sur lesquelles sont visibles une pelleteuse, des bidons, des détritus divers, de la tôle : « Il y a de tout, et tout part petit à petit dans des camions bâchés. On ne voit rien. »
Sollicitée, la mairie des Clayes-sous-Bois assure suivre avec vigilance ce projet situé en zone constructible, et que le permis de construire a été délivré car le dossier du promoteur est conforme aux règles d’urbanisme. Concernant les parkings, la Ville indique que « le nombre de places de stationnement est conforme à la réglementation », précisant que « sur les logements sociaux, la loi n’impose qu’une place par foyer ».
À propos du désamiantage, la mairie nous précise qu’elle n’en est pas partie prenante car cela se passe entre les propriétaires actuels et futurs. Et sur la question de la rétention d’eau, la commune ajoute que « le dossier est dans les mains du préfet pour une étude ». Ni le promoteur du projet ni la préfecture n’ont répondu aux sollicitations de La Gazette avant la mise sous presse de cette édition.