Le Vélodrome national de SQY accueillait, du 24 au 26 mai, les championnats de France par équipe de gymnastique. Une première pour l’enceinte saint-quentinoise. Cet événement a réuni près de 1 500 gymnastes, représentant 250 équipes de tout l’Hexagone et d’Outre-mer, concourant dans les catégories 10 ans et plus et 12 ans et plus. Différents niveaux étaient présents, de la division Nationale 1, la meilleure, à la Nationale 6, chez les filles, et de la Nationale A1 à B5 chez les garçons.
Chaque équipe se compose de cinq gymnastes, quatre d’entre eux passant sur chaque agrès. Chez les hommes, six types d’agrès sont au programme : saut, sol, anneaux, cheval d’arçons, barres parallèles et barres fixes. Les femmes, elles, ont quatre agrès à passer : saut, barres, poutre et sol. Un jury note en fonction de deux critères principaux : exécution, où des points sont retirés depuis un total de 10, et difficulté, qui se base sur des éléments présentés par les gymnastes, qui rapporteront un certain nombre de points suivant leur complexité de réalisation. A chaque agrès, les trois meilleures notes sont retenues.
Le club local et organisateur, la Gymnastique Élancourt Maurepas (Gem), était parvenu à qualifier trois de ses équipes féminines, chez les 12 ans et plus : une en Nationale 1 et les autres en Nationale 4 et en Nationale 6. La Nationale 1, soit celle évoluant au niveau le plus élevé, visait son maintien dans la division. Et les cinq jeunes femmes ont fait bien mieux en se hissant à la 5e place.
« On a trouvé notre performance à la hauteur de ce que l’on espérait, même mieux, raconte l’une des plus expérimentées de l’équipe, Camille Coudret, âgée de 23 ans et qui avait participé aux qualifications pour les JO 2012. C’était une expérience super pour nous car on était à domicile, et du coup, ça nous a portées. C’est une préparation d’un an, de longue haleine, et au final, on est contentes de ce que l’on a fait. »
Sa coéquipière, Marie Guilbaud, 26 ans, abonde : « Ce qui est encore plus satisfaisant, c’est que c’était la première fois que l’on matchait avec trois jeunes (âgées des 13 à 14 ans, Ndlr). C’était une passation, elles ont assuré vraiment leur place en DN1. » L’une des coachs, Caroline Burguillo, se dit « impressionnée » par la « stabilité » de ses gymnastes, qui se sont entraînées « pour les plus jeunes un vingtaine d’heures par semaine, pour les grandes on est plus sur six heures par semaine (en raison de la difficulté à concilier vie personnelle et vie professionnelle, Ndlr). Il y a beaucoup de répétition, d’automatisation, on allie la préparation physique et technique. »
Mais l’apothéose est venue, lors de la dernière journée de compétition, de l’équipe de Nationale 4, qui a décroché la médaille de bronze. « On l’espérait sans vraiment y croire car on a eu beaucoup de coup dur ces derniers jours », a réagi l’une de ses membres, Julie Mougin, très émue quelques minutes après l’annonce du résultat. Parmi les coups durs, on peut notamment citer la blessure d’une de ses coéquipières, Marlène Mahé, victime d’une entorse à la cheville trois jours plus tôt, mais qui a quand même pu passer aux barres. « J’ai senti l’équipe bien dedans, assez détendue même s’il y avait de la pression car on était toutes conscientes que l’on pouvait potentiellement faire un podium », témoigne-t-elle.
« On est heureux, on fait une très belle compétition malgré quelques petites erreurs, se réjouit l’un des coachs, Eric Matrat. On est chez nous et on fait une médaille, donc il n’y a pas grand-chose à dire de plus. » À ne pas oublier non plus, l’équipe de Nationale 6, qui doit elle se contenter de la 10e place. Mais là, l’objectif était davantage « de montrer de la belle gym et de savoir reproduire ce que l’on sait faire à l’entraînement, sans se laisser dépasser par le stress », d’après Morgane Goular, vice-présidente de la Gem, qui dresse un bilan très positif du week-end, sur le plan sportif mais aussi organisationnel.
« On pouvait difficilement attendre mieux, assure-t-elle. C’est la première fois que l’on organise un championnat de France, ça fait 20 ans que ça ne s’est pas fait en Île-de-France, on était très attendus, par la Fédération, nos élus, nos institutions. Bien sûr que l’on a eu des soucis de dernière minute, des bugs, des prestataires qui nous ont lâchés au dernier moment, mais c’est le jeu de l’événementiel. On est très contents des retours, je suis fière de notre équipe de bénévoles. » Pour rappel, plus de 200 bénévoles ont travaillé sur l’événement.
Morgane Goular ajoute que la fréquentation était au rendez-vous, avec « aux alentours de 7 000 à 8 000 » spectateurs au Vélodrome sur l’ensemble du week-end, et notamment un pic d’affluence le samedi, où « on était plus de 3 500 personnes ». De quoi donner encore plus d’ambition si le succès de l’événement se confirme : « Pourquoi pas renouveler l’expérience, même à plus grande échelle que le territoire national », affirme la vice-présidente de la Gem.