Prêt pour une escapade virtuelle qui vous donnera l’impression de voyager au plus près de la nature tout en vous faisant masser sur un fauteuil ? Ce concept, la startup Sikiio l’a inventé et La Gazette l’a testé au SQYcub. Pendant une dizaine de minute, vous prenez place dans une cabine, sur un siège massant, tandis qu’une voix vous parle à travers un casque de réalité virtuelle, en vous montrant des décors naturels paisibles.

Ces cabines relaxantes, c’est Hervé Massion qui en a eu l’idée. Ce Plaisirois s’est lancé dans l’aventure il y a quatre ans, après 22 années passées comme régisseur général événementiel chez Renault. Un parcours lors duquel il a été confronté au burnout chez certains de ses collègues, phénomène touchant « 12 à 13 % de la population » selon lui.

« Je voulais répondre à une problématique mondiale qui est le stress, explique ce cinquantenaire, qui, sans aucun diplôme, a embrassé une carrière dans la gymnastique, avant de se tourner vers l’entreprise. J’ai cherché des méthodes, essayé de mettre en place des choses à l’intérieur de l’entreprise, et on m’a opposé pas mal de règles. Du coup, plus j’avançais, plus je me rendais compte qu’il n’y avait que la technologie qui pouvait pallier l’opposition de ces règles. »

Il s’est alors rapproché de l’école d’ingénieur Centrale Supelec et des incubateurs Incuballiance et SQYcub. Ainsi, Sikiio – qui signifie fœtus en finnois, en référence à la genèse de l’être humain – a pris forme. Un premier prototype a d’ailleurs déjà été créé. Ses capacités représentent « 10 % de la machine finale », d’après Hervé Massion.

à terme, les capsules relaxantes seront totalement automatisées. Depuis le site internet de l’entreprise ou une application, l’utilisateur pourra géolocaliser les cabines les plus proches de lui. Elles se trouveront dans des lieux comme des hôtels, des entreprises, des cinémas, des centres de thalassothérapie…

Le client pourra régler la puissance du massage mais aussi choisir la forme de relaxation qu’il souhaite : sophrologie, méditation ou encore auto-hypnose. Le paiement s’effectue par smartphone, en fonction du temps passé, via des crédits débités du compte Sikiio de l’utilisateur. Les tarifs devraient être de l’ordre d’un euro la minute.

« Ça n’empêchera pas que les gens continueront à aller voir des professionnels pour se faire masser, on ne remplace pas la main, mais il y a une précision des massages assez fine avec cette machine, avance Hervé Massion. Et puis, beaucoup de gens ne vont pas se faire masser, car ils n’aiment pas que l’on rentre dans leur sphère, car ça a un coût, ou car il faut prendre rendez-vous. »

Avec ce concept, l’entrepreneur veut « démocratiser le bien-être, permettre à monsieur et madame tout-le-monde, pour un prix raisonnable, d’accéder à n’importe quelle heure au bien-être ». Il espère sortir les premières cabines à l’automne. « Il nous faut trois mois pour automatiser le système, précise-t-il. Tout est prêt, il ne manque plus que l’argent. »

Pour ce faire, il va se lancer, à la mi-septembre, dans un tour de France dans 23 villes, qui se clôturera à SQY, afin de récolter des fonds. « On part pendant près de deux mois avec deux cabines sur des remorques, développe-t-il. On fait le spectacle dans la ville, et après, on a une journée derrière où on compte sur le bouche à oreille pour que les gens puissent venir tester. » Et surtout « être partenaires financiers », via une plateforme de crowdfunding.

Hervé Massion indique avoir besoin de 250 000 euros pour mener à bien son projet, mais aimerait « aller chercher beaucoup plus ». Un projet qui semble séduire dans de nombreux domaines. Des collectivités, l’armée, le transport aérien, l’équipe de France de cyclisme et bien sûr des entreprises seraient intéressées par ces cabines. Un partenariat est aussi en cours avec la MGEN, « pour soulager certaines pathologies et faire des essais cliniques permettant de valider scientifiquement le concept », fait savoir le fondateur de Sikiio. Qui se dit « persuadé que d’ici 10 à 15 ans, les gens auront ce système chez eux ».