Dans les parkings de Trappes, il n’est pas rare de voir des habitants faire leurs réparations mécaniques directement sur les places de stationnement. Un phénomène de mécanique sauvage que la municipalité espère bien endiguer avec l’ouverture d’un garage solidaire dans la zone industrielle de Pissaloup. Il proposera les services classiques d’un garage, mais également la possibilité aux personnes qui le souhaitent d’y faire eux-mêmes leurs réparations, et des tarifs avantageux pour les bénéficiaires du Revenu de solidarité active (RSA). Son ouverture est espérée à l’automne 2020.

« Dans plusieurs quartiers, les habitants réparent leurs véhicules en bas des immeubles », souligne Hawa Thiam (SE), adjointe trappiste à l’économie sociale et solidaire. Ce phénomène est en effet facilement constatable dans les parkings privés comme publics de la commune. Selon l’élue, cette mécanique sauvage « détériore l’image des quartiers » et engendre « beaucoup de nuisances sonores, de déchets, d’huile moteur, de la pollution, etc ». C’est notamment pour apporter une solution à cette problématique, mais pas seulement, que la municipalité s’est lancée dans un projet de garage social et solidaire.

Le nom prévu pour cette structure est Éco-service. « Le garage apportera des prestations d’entretien et de réparation des véhicules », détaille Hawa Thiam. Pour ces services, « il y aura des tarifs proposés, qui seront largement inférieurs à ceux du marché, pour les personnes bénéficiaires des minimas sociaux, explique-t-elle. Les bénéficiaires du RSA auraient des coûts au moins trois fois moins chers. » Mais ce ne sont pas les seules prestations qui y seront proposées.

« Après, il y aura un accès libre aux ponts mécaniques (pour les personnes qui souhaitent faire de la mécanique elles-mêmes, Ndlr) sur présentation des papiers du véhicule, poursuit l’élue. On adoptera également des prestations d’auto-réparation assistée : avec nos équipes, on sera là pour assister le mécanicien de rue à mener à bien son travail. » Le garage solidaire fera également de la vente de pièces et station de lavage. « L’Éco-service sera un lieu ouvert à tout le monde, insiste Hawa Thiam, pas seulement aux bénéficiaires du RSA. »

L’adjointe trappiste indique que le modèle économique de la structure sera une entreprise d’insertion, dans laquelle travailleraient une vingtaine de salariés. Le garage solidaire devrait être construit dans la zone d’activités de Pissaloup, sur un terrain de « 3 500 – 4 000 m² » appartenant à la communauté d’agglomération, avec qui Trappes est donc actuellement en discussion. « Dès que le terrain sera obtenu, il faut compter entre 14 et 18 mois pour mener à bien le projet », précise Hawa Thiam. Un délai qui comprend le tour de table avec les partenaires financiers, le dépôt du permis de construire, la construction du bâtiment, etc. « On espère une ouverture à l’automne 2020, conclut l’adjointe. C’est ce qui est raisonnablement envisagé. »

Un projet similaire est également mené à Plaisir dans le quartier du Valibout (voir La Gazette du 8 janvier), pour lequel le terrain a déjà été acheté par la Ville. Une nouvelle étape a été franchie lors du conseil municipal du 10 avril, avec le vote du lancement d’études pour la création d’un garage solidaire.

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