Un projet de construction de six maisons mitoyennes dans la rue du Buisson Chevreul fait grincer des dents dans le quartier du Pont de Chevreuse. Une association de riverains s’y oppose fermement, craignant une trop forte densification du quartier et que le stationnement déjà compliqué dans cette rue ne s’en retrouve encore aggravé. Pour les mêmes raisons, le maire de Coignières, Didier Fischer (SE), ne voit pas non plus d’un très bon œil ce projet.

La contestation est née il y a quelques semaines, lorsqu’une « habitante de la rue a remarqué, sur le site seloger-construire.com, une annonce de proposition de terrains à bâtir, sur lequel figure un projet de construction de six maisons individuelles », nous raconte Jérôme Drouet, président de l’Association les riverains du Pont de Chevreuse (ARPC). Le plan du projet prévoit ainsi la division d’un terrain de 1 000 m² en six parcelles pour ériger des maisons mitoyennes de 164 à 180 m².

« Jusqu’à présent, le quartier était épargné de tout projet immobilier…, regrette Jérôme Drouet. Là, ça forme une grosse barre de maisons individuelles, qui pourraient atteindre jusqu’à 10 m de haut. » Des constructions qui soulèvent donc le mécontentement dans le quartier : pour signifier leur opposition au projet, une vingtaine de riverains se sont rassemblés le 24 avril devant le terrain, les banderoles contre le projet fleurissent devant les habitations, et une pétition adressée au préfet et au maire a été lancée par l’ARPC.

« Ces six maisons vont donner sur une rue déjà très étroite, où il y a déjà des problèmes de circulation, de stationnement et de sécurité », soulève l’association de riverains.

Cette pétition estime que « l’infrastructure de la rue Buisson Chevreul n’a pas été prévue pour accueillir l’accroissement de la population ». Et le président de l’association de riverains de compléter : « Ces six maisons vont donner sur une rue déjà très étroite, où il y a déjà des problèmes de circulation, même pour les services de ramassages d’ordures ; de stationnement et de sécurité car les gens y circulent relativement vite. Là, ce serait une douzaine de voitures supplémentaires sur la rue […] et donc accroître les désagréments actuels. »

Il pointe également du doigt le manque de services publics et de transports publics dans le quartier, et se montre donc peu favorable à l’arrivée de nouveaux habitants. La pétition de l’ARPC demande donc « d’agir pour stopper ce projet et tout nouveau projet qui ne respecterait pas notre qualité de vie » en signant sa pétition. Contacté par La Gazette, le maire de Coignières, se montre également en désaccord avec cette opération immobilière : « Pour nous, c’est impensable une affaire pareille. »

« On n’est pas hostiles, même dans ce quartier, à une légère densification, […] mais il faut que ça reste raisonnable, tranche Didier Fischer. Il n’est pas question qu’on dénature ce quartier. » Comme les riverains, il pointe du doigt une rue « très étroite » qui connaît déjà des difficultés de stationnement, et soulève une autre problématique que pourrait rencontrer le promoteur : « On n’est pas très certains non plus que les réseaux, notamment les capacités d’évacuation, puissent permettre d’accepter une densification très importante de l’habitat dans ce secteur. »

Le maire indique par ailleurs n’avoir pour l’instant que très peu d’informations sur le projet de construction et regrette que le promoteur n’ait pas cherché à le rencontrer pour le lui présenter. Pour l’instant, le promoteur aurait déposé aux services de Saint-Quentin-en-Yvelines une demande de certificat d’urbanisme – qui donne les règles d’urbanisme pour un terrain donné – ainsi qu’une demande de division du terrain. « On n’a aucun permis de construire de déposé aujourd’hui », complète Didier Fischer, qui indique que la Ville « regardera de très près ce dossier » quand il sera remis en mairie. Contacté via son site internet, le promoteur n’a pas répondu à la sollicitation de La Gazette avant la mise sous presse de cette édition.