Après La Verrière, ils s’attaquent au PNR. L’association Enercity 78, créée en 2015 avec l’intention de développer des panneaux photovoltaïques dans les Yvelines, a pour projet d’installer ce type de dispositif sur le Parc naturel régional de la haute vallée de Chevreuse (PNR). Pour ce faire, elle tenait le 24 avril une réunion sur le sujet à Magny-les-Hameaux, seule commune de Saint-Quentin-en-Yvelines intégrée au PNR.
L’objectif de ce rendez-vous, le deuxième concernant le PNR après un premier au Mesnil-Saint-Denis en juin, était de « créer un collectif pour porter des projets », explique Leeroy Malac-Allain, membre du conseil d’administration d’Enercity 78. Car dans le modèle développé par l’association, les citoyens eux-mêmes prennent une large part au financement du dispositif. À La Verrière, par exemple, où les démarches sont beaucoup plus avancées, le budget alloué s’élève à 166 000 euros pour trois toits (lire notre édition du 26 mars), la moitié du montant étant prise en charge par la Région, l’autre moitié étant financée à la fois par des prêts bancaires et des citoyens investisseurs.
Sur le PNR, le projet n’en est encore qu’aux prémices, mais déjà certains citoyens, parmi les 60 à 70 présents à la réunion, semblaient intéressés par la perspective de participer au financement d’un tel dispositif. C’est le cas de Stéphane, venu de Pecqueuse, commune de l’Essonne proche du PNR. Il se dit « intéressé par cette démarche citoyenne » et le fait de « financer un projet pour produire localement » et réfléchit à équiper son habitation en panneaux solaires.
Des citoyens dont la participation est indispensable pour déclencher des subventions régionales. « Si on veut disposer des fonds de la Région, ça doit être un projet citoyen, souligne Patrick Stefanelli, membre d’Enercity 78. Et sans la subvention de la Région, le projet n’est pas viable économiquement. » D’autant que la surface d’implantation doit avoisiner les 300 m² par toit pour que cela soit rentable, et que, le cas échéant, la rentabilité reste très limitée (1 à 2 %, comme évoqué lors de la réunion, Ndlr).
De plus, les coûts du dispositif sont plus élevés sur le PNR : en raison d’« un besoin particulier d’intégration dans le paysage », ceux-ci passeraient de 1,5 à 1,7 euros le watt-crête (puissance d’électricité maximale pouvant être fournie, Ndlr), précise Patrick Stefanelli.
Si les bâtiments de particuliers ou d’entreprises ne sont pas à exclure, ce sont bien les édifices municipaux qui sont en premier lieu visés par le projet. « Le plus simple, ce sont les municipalités, elles ont une propension à essayer de développer les énergies renouvelables », confie Patrick Stefanelli.
Parmi elles, Magny-les-Hameaux, où le pôle municipal et associatif Blaise Pascal, datant de 2008, est déjà équipé en photovoltaïque. D’autres bâtiments de la commune pourraient suivre. C’est le souhait du maire, Bertrand Houillon (Génération.s). « On a quelques idées de lieux, en tout cas on accompagne en regardant les choses avec beaucoup d’enthousiasme et de volonté », assure-t-il, contacté par La Gazette. Il cite notamment l’exemple d’« un pôle autour de la salle des festivités, des tennis couverts, des vestiaires du terrain de foot du parc Jacques Anquetil, du centre de loisirs Henri Dès », mais avance que ce n’est « pas forcément pertinent sur tous les bâtiments ».
« Moi, je propose tous les bâtiments publics, affirme-t-il. Ensuite, c’est à ceux qui ont l’expertise là-dessus, l’Alec (l’Agence locale de l’énergie et du climat, Ndlr) et le PNR, de nous dire quel est le pôle qui sera le plus efficient par rapport à tout ça. » Les premiers panneaux sont attendus pour « début février 2020 », fait savoir Patrick Stefanelli. Une année qui sera celle où « l’énergie propre citoyenne va vraiment se lancer », annonce Leeroy Malac-Allain.
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