Un règlement intérieur, un costume, des valeurs, un serment… Ces éléments font partie de la tradition de la Confrérie des chevaliers du miel, la seule du département, et la deuxième au niveau national, après celle du Périgord. Créée en décembre 2018 à Plaisir, elle est composée de six apiculteurs non professionnels et fondateurs. Ils viennent de Plaisir, Bois d’Arcy, Les Clayes-sous-Bois et Lévis-Saint-Nom. Leurs missions : œuvrer pour valoriser le miel, protéger les abeilles et partager des moments gastronomiques accompagnés de mets à base de miel.

Pour se faire, les membres de la confrérie font des séminaires et des conférences, parfois dans les entreprises, pour sensibiliser le public sur l’importance de la préservation des abeilles dans le monde et sur les risques environnementaux. « Si les abeilles disparaissent, il nous restera plus qu’entre trois et cinq ans à vivre », alerte Jacky Boisseau, apiculteur plaisirois à l’origine de la confrérie.

Très attachée aux traditions, la confrérie a choisi de respecter strictement certaines règles et certains rites. « Pour être officiellement créée, il nous faut être adoubé par une autre. Dans notre cas, le parrainage s’est fait avec la Confrérie gastronomique de la poule et du pâté de Houdan », raconte l’initiateur Jacky Boisseau, également chancelier de la Confrérie des chevaliers du miel, équivalent au vice-président. Et chaque fondateur possède un statut, allant de grand maistre, à ambassadeur. « Nous avons un vocabulaire très adapté », confirme le chancelier.

Les membres portent également une tenue qu’on pourrait assimiler à celles des mousquetaires. Jaune comme l’abeille et noir « pour valoriser le jaune ». Cet accoutrement est à l’image « des abeilles qui représentent la noblesse, le travail bien fait et la cohésion sociale », explique Jacky Boisseau. Et pour avoir le privilège de porter ce costume d’époque, encore faut-il faire partie de cette confrérie.

Pour l’intégrer, il existe le rituel du serment. « Le grand maistre fait déguster [au futur membre] une cuillère de miel, puis lui demande de mettre un genou à terre, de lever la main droite et de lire le serment », selon le règlement intérieur de la confrérie. Et si le nouveau membre failli à ses engagements, il est exclu, et « le miel se change pour [lui] en fiel, la cire en suif, les fleurs en orties et que guêpes et frelons [le] percent de leurs aiguillons », toujours selon le règlement. C’est pourquoi avant toute intégration, les fondateurs se renseignent sur l’engagement des futurs membres.

Par exemple, lors de l’inauguration d’un cèdre du Liban, le 13 avril dans le parc du Château de Plaisir, la Confrérie des chevaliers du miel souhaitait avoir pour nouveaux membres des personnes présentes à cet événement, pensant qu’ils partageraient une sensibilité et des valeurs communes aux leurs. Le chancelier de la confrérie confiait avant l’événement : « Nous allons d’abord nous renseigner sur place, pour jauger leur motivation ».