« On a développé un cube, qui s’ouvre sur une table, et des joueurs peuvent se répartir autour, résume Etienne Pouget, cofondateur du jeu. Ils coopèrent ensemble pour résoudre une série d’énigmes. »
Lancé par deux jeunes startupeurs et développé au SQYcub, l’AmazingCube donnera la possibilité de faire des parties d’escape game depuis son domicile. Des tests de prototypes sont en cours.
AmazingCube. C’est le nom du concept inventé par Étienne Pouget, dont l’entreprise est incubée au SQYcub. « L’idée, c’est ‘‘Et si vous pouviez revivre l’expérience d’un escape game sur la table de votre salon’’, raconte ce Saint-quentinois de 29 ans. On a développé un cube, qui s’ouvre sur une table, et des joueurs peuvent se répartir autour. Ils coopèrent ensemble pour résoudre une série d’énigmes. »
Étienne Pouget a notamment suivi des études en école de commerce et travaillé à Barcelone, dans la communication et le marketing. C’est là-bas qu’il a rencontré, il y a trois ans son associée, Allison Klopp, une Américaine ayant étudié dans l’ingénierie et les logiciels, et bénéficiant déjà d’expériences dans le domaine des objets connectés et des applications mobiles. « J’ai été confronté à tous les aspects techniques et à la logique de ce jeu, relate le jeune homme, rencontré le 22 février au SQYcub, où le projet est hébergé. Après, c’est grâce à Allison qu’on a pu lancer tout le développement logiciel et informatique. »
Cette rencontre a permis de mener à bien une idée qui avait germé dans son esprit à la sortie d’un véritable escape game. « Avec des copains, on s’est dits : ‘‘C’est quand même dommage, des escape game, une fois qu’on y a joué une fois, on ne peut plus y rejouer’’. […] On s’est demandé comment il faudrait faire pour augmenter la durée de vie d’un escape game comme ça. On s’est dit: ‘‘Si on mettait l’escape game dans un conteneur et que le conteneur, on le laisse trois mois à Barcelone, trois à Paris et trois ailleurs, les gens ne verraient jamais le même escape game’’. Mais c’était quand même un peu compliqué [à réaliser]. »
Est donc ensuite venue l’idée de « mettre ça dans une boîte plus petite, plus facile à déplacer, et que tout le monde pourrait avoir chez soi », résume-t-il. Ainsi est né l’AmazingCube, projet retenu par le SQYcub après un passage devant un jury l’été dernier. Un premier prototype est actuellement en phase de test.
Le 22 février, plus d’une soixantaine de personnes était déjà venue essayer cet escape game de salon. « Les premiers tests, c’était en décembre, mais c’était une catastrophe, reconnaît Étienne Pouget. Les mécanismes de jeu n’étaient pas bons. On a fait deux tests, et au bout du deuxième, on s’est dits qu’il fallait reprendre. […] On donnait beaucoup d’indices en bloc, les joueurs étaient un peu perdus, puis on les laissait en plan pendant dix minutes. Depuis, on a repris pour rendre le programme beaucoup plus interactif. »
Les participants ont ainsi pu, à l’aide d’indices énoncés par une voix électronique, raccorder des fils ou encore déverrouiller des trappes en tapant des codes. « Pour le moment, les retours des tests sont positifs, à part le prix, assure Étienne Pouget. 50-60% voudraient l’acheter entre 40 et 50 euros, 25 % entre 100 et 200 euros et 25 % ne veulent pas l’acheter. Mais certains seraient prêts à le louer, et dépenseraient plus que pour l’acheter. Donc, soit on réduit le coût de fabrication, soit on va vendre à moins de gens mais plus cher. » Et de préciser: « La plupart des jouets électroniques sont vendus entre 40 et 50 euros […]. On aurait besoin de vendre bien plus cher pour que ça soit rentable. »
L’idée d’une location à partir de la « deuxième moitié de 2019 » est également à l’ordre du jour afin d’obtenir rapidement des premières rentrées d’argent, fait savoir le co-fondateur d’AmazingCube. Mais pour l’heure, c’est surtout la préparation d’une deuxième version de prototype « beaucoup plus solide » qui doit débuter dès cette semaine et est espérée « d’ici trois à quatre mois », affirme Étienne Pouget. « On veut reprendre la base électronique du jeu pour mettre plus de flexibilité et pouvoir développer de nouvelles interfaces ou de nouvelles énigmes, indique-t-il. On va [aussi] essayer différents matériaux pour voir ce qui plaît aux joueurs. »
Des matériaux qui ont d’ailleurs été conçus au Fablab de La Verrière. La startup est actuellement « en train de construire [son] réseau de partenaires », d’après le jeune créateur. Une campagne de financement participatif doit être lancée au premier semestre 2020, avec un objectif de livraison des « 2 000 premières unités avant Noël 2020 », d’après Étienne Pouget. Pour retrouver des Amazing cube sous le sapin ?
